Minute analyse l'erreur stratégique de Sarkozy :
"Aussi fébrile soit-il, l’ancien locataire de l’Élysée sait qu’il a commis une faute stratégique grave. Tout en conservant son logiciel politique droitier, Sarkozy a donné des gages électoraux trop importants au centre pour le neutraliser. Anticipant une poussée du Front national, il pensait grignoter des suffrages par rapport au PS en laissant de l’espace à l’UDI de Jean-Christophe Lagarde et au MoDem de François Bayrou au sein d’une grande coalition hétéroclite. Sans garantie aucune sur la valeur électorale de la marchandise ! Là est son erreur. […]
Portion congrue accordée aux candidats issus de la « Manif pour tous », mise à l’écart du CNIP, qui a fini par se rapprocher du FN (notamment dans les Alpes-Maritimes), oubli volontaire de certains élus PCD de poids comme Xavier Lemoine (le maire de Montfermeil) , sous-estimation des listes de Nicolas Dupont-Aignan, Dominique Reynié préféré à l’ancien militant du GUD Bernard Carayon, Philippe Vigier à l’ex-FN, MNR et MPF Guillaume Peltier : les erreurs tactiques se sont multipliées. « C’est comme si l’on avait démonté les digues avant l’arrivée du raz de Marine », déplore un jeune élu conservateur des Républicains.
Sarkozy avait dit : « La balle au centre » ! Ses têtes de files régionales se sont (presque) toutes engouffrées dans un axe de campagne compatible avec leur épine dorsale de mollusque politique. À croire qu’ils étaient les seuls à ne pas avoir entendu parler de la droitisation de la société française, qu’elle soit théorisée par Guillaume Bernard ou par Gaël Brustier."