Lu sur La Bussola, traduit par Benoît-et-moi :
"le 19 août, Gustavo Raffi, Grand Maître du Grand Orient d'Italie, s'est lancé dans les déclarations pleines de compassion pour le peuple italien, contraint à de graves sacrifices à cause de la crise économique. Raison pour laquelle on ne peut plus permettre "les exemptions féodales, ou les privilèges de caste qui ont le goût d'une véritable insulte à la pauvreté des millions d'Italiens qui luttent chaque jour pour faire face aux difficultés de tout genre." Et qui bénéficierait d'exonérations féodales et de privilèges de caste? Pour commencer, le Grand Maître cite les politiques et les footballeurs, mais il devient vite évident que c'est seulement un écran parce que le communiqué pointe directement la véritable cible, l'Eglise catholique, à laquelle il faut supprimer l'exonération de l'ICI (ndt: imposta comunale sugli immobili, taxe foncière) "pour les biens immobiliers non destinés au culte", et également geler "le 8 pour mille (les contribuables déclarent que 0,8 % de leur impôt va à une confession religieuse) pendant trois ans, jusqu'à atteindre un budget équilibré". […]
C'est peut-être un hasard, disions-nous, mais dans le même temps se déchaînent sur Internet les "indignados" contre les privilèges supposés de l'Eglise. […] Bien sûr, c'est toujours juste une coïncidence, mais le même jour, le 19 août, les radicaux annoncent un amendement visant à «exclure toute exemption de l'ICI pour les biens immobiliers destinés à des activités commerciales, indépendamment de toute finalité de culte". […] Bien sûr, toujours par hasard, le 20 août, La Repubblica, donnant un grand relief à l'initiative des radicaux, consacre un long article pour expliquer que "l'Église garde 3 milliards d'euros". Encore plus insidieux: l'article en accompagne un autre, qui donne un compte rendu de la plainte contre l'évasion fiscale par le président des évêques italiens, le cardinal Angelo Bagnasco. Comme pour dire: non seulement voleurs, mais en plus hypocrites. Évidemment, la Repubblica ne s'arrête pas là: étant un journal populaire, le lendemain – le 21 août – il nous informe de la façon dont le "peuple" de Facebook tout entier souhaite la même chose. Le titre dit tout: "Impôts, le Web en révolte contre l'Eglise." Après la Repubblica, et, comme dans un concert bien organisé, c'est au tour du Corriere della Sera, bien que très différent dans le style, comme il sied à un journal de haute lignée. Et ce n'est pas un journaliste quelconque, qui écrit, mais un de ses éditorialistes de prestige, Aldo Cazzullo qui – mettant dans le même panier les impôts, les Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid et le meetig de Rimini – demande à l'Eglise de faire le grand geste et de renoncer à ses privilèges. Évidemment, le but est de donner encore plus de force au témoignage de l'Eglise dont nous avons tous tant besoin. […] Et c'est vraiment curieux comment certains articles et propositions de lois coïncident avec les mots du Grand Maître. Eh oui, au fond c'est normal: s'il y a un Grand Maître, il y a forcément aussi des disciples."
Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale, a répondu :
« Nous payons ce que nous devons. Le gouvernement devrait plutôt mettre un terme à l’évasion fiscale, et faire plus et mieux pour les familles. »
Le 25 août, L’Avvenire, le quotidien des évêques italiens, clame : «Nous ne méritons pas d’être considérés comme des évadés fiscaux. L’Église n’a rien à cacher.»
«Les structures d’accueil de l’Église constituent aujourd’hui l’un des amortisseurs sociaux de la crise parmi les plus importants.»
«cette “légende noire” vise l’ensemble des associations à but non lucratif ».
Cette contre-offensive est appuyée par Pier Luigi Bersani, secrétaire du Parti démocrate (PD, gauche) :
"Avant de parler, il faut aller voir sur le terrain ce que font la Caritas, les paroisses, les structures religieuses.»
Angelino Alfano, ancien ministre de la justice et secrétaire du Parti de la liberté (PDL, droite) au pouvoir, affirme :
«Attaquer l’Église signifie s’en prendre à nos concitoyens les plus faibles. N’inventons pas des privilèges qui n’existent pas.»
La faiblesse de l’État italien dans le domaine social et éducatif est traditionnellement compensée par la vigueur du système éducatif catholique, par les patronages (très actifs en Italie) et par l’efficacité des structures d’accueil gérées par l’Église.
JRFC
Merci de confirmer, ce que j’ai immédiatement soupconné, en écoutant l’information plusieurs fois rabachée et commentée en France par les “gros médias”… Il faut sans cesse dénoncer la mauvaise fois intrinsèque de la secte maconnique et de ses suppots.
Sancenay
Tout cela empeste la révolution que des bobos enrichis poussent de tous leurs feux afin, tout au contraire de partager avec les plus démunis,de concentrer à leur propre profit encore davantage les richesses.
Voilà comment ces “humanistes ” obscurs remercient une pauvre Eglise qui avait, certes, trop longtemps et bien à tort, prêté bien davantage que l’oreille à leurs prétentions, et continue d’ailleurs ici et là à le faire avec insolence, pas seulement à Strasbourg où l’on fait, littéralement, feu de tout bois !…
Sancenay
Et la tuerie d’Oslo c’était pas leur copain comme coquin ?
Qui a financé l’arsenal dont disposait le frangin non repenti ?
Sans reparler de l’étrange inertie des forces de sécurité, et de l’écran de fumée de aussi projeté par l’orchestre rouge.