Lettre publiée sur Padreblog suite aux propos du ministre voulant légaliser les deux. Extraits :
"[P]ourquoi cet acharnement à affaiblir ce qui nous est le plus précieux à tous, croyants ou non : la famille et la jeunesse ? Pourquoi ce double message catastrophique envoyé à la société française, déjà si fragile et si blessée ? N’avez-vous vraiment pas d’autres batailles à mener ? Cette question n’est pas que rhétorique, elle est profonde. Comme prêtres, nous sommes prêts à venir vous la poser et vous écouter, tant nous voudrions comprendre ce qui vous anime.
La « PMA pour toutes » n’est rien de moins que le droit à l’enfant institué en actes, et vous le savez certainement. Nous entendons bien le désir sincère de ces femmes qui vivent en couple et qui voudraient avoir un enfant. Mais ce désir ne peut être tout-puissant : il ne peut légitimer qu’on « fabrique » un enfant sans père ! Dans sa conception même, la place du père est gommée, son nom effacé, sans même qu’il ne soit remplacé par une autre figure masculine. Le manque de père, quelle qu’en soit la raison, est déjà une souffrance ; nous le voyons si souvent sur le terrain. L’instituer en amont est une profonde injustice pour l’enfant. La médecine est là pour soigner, pas pour répondre à tous les désirs.
[…] Ce sont aussi les jeunes qui risquent de payer cher votre deuxième bataille, celle pour un débat sur la dépénalisation du cannabis… Sur le terrain, dans les collèges et les lycées, nous observons suffisamment quels ravages peut faire cette saleté de drogue, entraînant tant de jeunes dans une spirale d’échecs, de mensonges, de décrochage scolaire. Nous sommes aussi témoins des efforts parfois héroïques que doivent faire ces jeunes pour s’en sortir et s’en libérer. Comment comprendre que des adultes – et qui plus est la ministre de la Justice, et des élus avec elle – puissent donner l’impression de relativiser ce danger ? Car au-delà de tous les arguments que vous pourrez produire pour ré-ouvrir le débat, vous ne pourrez éviter que l’idée même de dépénalisation signifie dans l’esprit des jeunes que « finalement le cannabis, c’est pas si grave … puisque ça n’est plus un délit ». Encore une fois, ce seront les plus fragiles, les plus jeunes et les plus pauvres qui subiront la casse, et non les quelques nostalgiques de 68, adeptes du pétard récréatif dans leur loft de Saint-Germain-des-Prés.
[…] Il faut cesser d’abîmer le peu qu’il reste de ces repères essentiels qui nous construisent et participent au bien d’un pays. Cette vague libertaire à laquelle vous avez associé votre talent et votre énergie, nous ne voulons pas la voir dévaster notre civilisation.
Cette civilisation, nous y tenons. Et ce tsunami libéral-libertaire qui veut la submerger, rasant ses fondations, ses repères et ses institutions, pour imposer le désir individuel comme norme ultime et rejeter toute idée de vérité et de bien commun, nous nous y opposerons encore et encore. Car les premières victimes de ce tsunami seront toujours les plus fragiles…
Merci !
Permettez-nous par ailleurs de vous remercier, Madame. Cela peut sembler paradoxal ! Mais malgré vous, vous avez participé à réveiller la génération qui vient. Nous sommes ceux que 68 a laissés orphelins, ceux à qui on a volé l’héritage du passé, ceux à qui on a refusé de transmettre. Voilà que cette vague libertaire, à laquelle avec beaucoup d’autres vous participez, nous a forcés à nous lever. Il fallait résister et pour cela s’engager. Une vraie prise de conscience s’est opérée. Et si demain toute une jeunesse se sera engagée, ce sera en partie pour rebâtir ce que vous aurez participé avec tant de soin à déconstruire… […]"