De Guillaume d’Alançon, Délégué épiscopal Famille et Vie du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :
"L’annonce de la canonisation de Louis et Zélie Martin le 18 octobre prochain est une immense joie. L’Eglise invite tous ses membres à mettre leurs pas dans ceux de ce foyer chrétien qui n’a rien épargné pour le Christ, jusqu’au bout.
A l’heure où le Synode pour la Famille va entrer dans sa deuxième phase, nous avons là des intercesseurs de poids qui vont indiquer le nord à l’assemblée épiscopale qui se réunira à Rome du 5 au 25 octobre.
Avec les bienheureux parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, ne sommes-nous pas en bonne compagnie pour affronter les problèmes du temps sans renier le Christ ?
Louis et Zélie ont fait face à la souffrance, à la mort de 4 enfants en bas âge, à l’accueil de leurs parents âgés à domicile, aux difficultés professionnelles et éducatives, au cancer, à la maladie psychiatrique…
Malgré tout, Louis et Zélie apportent des réponses qui sentent bon la brise de Galilée. Nazareth n’est pas loin quand on se plonge dans l’ambiance de la famille Martin. La lecture de la correspondance conjugale de Louis et Zélie renvoie à l’exigence de la Parole du Christ, à la bonté de Dieu et à l’indissolubilité du mariage dans son lien étroit à l’Eucharistie. Leur témoignage de vie n’est-il pas une réponse anticipée à toutes les questions que certains se posent aujourd’hui ? Aux blessures de l’amour humain, ils répondent par la confiance en Dieu et un surcroît de tendresse, dans la fidélité à la doctrine catholique. Car il n’est de véritable amour humain que celui destiné à s’accomplir en Dieu. Ce faisant, il n’est déjà plus humain… Il est surtout chrétien. Ce qui est humain ne l’est vraiment que dans la perspective divine. « En lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être » nous dit saint Paul.
A ceux qui pleurent, les époux Martin indiquent la Croix et les bras ouverts du Christ qui souffre avec eux pour mieux les consoler en refermant sur leurs épaules ses mains ensanglantées. Oui, le sang du Christ nous lave de nos péchés et notre seule joie réside dans la certitude du triomphe de sa Miséricorde.
Louis et Zélie furent aussi de grands Français. Hors de toute conscription obligatoire, Louis déjà âgé prendra les armes pour enrayer la progression prussienne qui menaçait la Normandie. Chevalier du Christ-Roi, le bienheureux Louis, empruntant la route de son saint patron si vénéré, n’hésitera pas à agir publiquement pour la défense de la royauté sociale de Jésus. Dans sa jeunesse parisienne, il avait mesuré la perversité de la franc-maçonnerie avec son cortège de pratiques occultes et démoniaques. Parvenu à l’âge de la maturité, fioretto d’un jour, il n’hésitera pas à dénoncer le laïcisme ambiant en enlevant le couvre-chef d’un badaud un jour de Fête-Dieu.
Zélie, femme active et profondément sensible, mènera de front l’éducation de ses enfants, un travail professionnel difficile, et la présence délicate aux côtés de son mari. Atteinte du cancer, elle formera ses enfants et dessinera en leur âme l’esquisse d’une authentique théologie du sacrifice en offrant sa vie. C’est en contemplant la souffrance offerte de leurs parents que les cinq filles Martin avanceront vers la vie consacrée: cela ne vaut-il pas le coup de tout donner ?
Avec Notre-Dame, Reine de la famille Martin et Vierge du Sourire, les bienheureux époux ont choisi de progresser sur la route de l’Evangile. Du 4 au 8 octobre prochain, en présence de Mgr Aillet, Le Saux et Habert, des pèlerins marcheront depuis Solesmes vers Alençon, ville où vécurent Louis et Zélie, puissent de nombreux pèlerins se joindre à nous sur cette voie sacrée de la famille et du mariage (contact inscriptions – infos : [email protected])