Nicolas Leclerc (bienheureux Salomon en religion), né en 1745, est mort à Paris le 2 septembre 1792 pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé.
Le frère Salomon était secrétaire du frère Agathon, supérieur général des Frères des Ecoles chrétiennes, après avoir été enseignant, directeur, économe. Le 15 août 1792, il fut arrêté et enfermé au couvent des Carmes devenu prison, avec de nombreux évêques, prêtres et religieux.
Le 2 septembre la presque-totalité des prisonniers fut massacrée à coups d'épées dans les locaux et le jardin du couvent. Il fut béatifié le 17 octobre 1926, par le pape Pie XI, avec 188 de ses compagnons de martyre. Il fut le premier martyr et aussi le premier béatifié chez les frères des écoles chrétiennes. Le décret de béatification des Martyrs de septembre affirme :
« On ne pourra jamais assez déplorer ce noir et misérable fléau qui, à la fin du XVIII siècle, caché sous le nom mensonger de philosophie, avait perverti les esprits et corrompus les mœurs et rempli avant tout la France de meurtres et de ruines. L'âme est émue d'horreur au souvenir des inexprimables spectacles de cruauté et de barbarie qu'exhibèrent pendant la révolution française, des hommes impies et scélérats, à peine dignes de ce nom d'hommes : les temples sacrés dépeuplés, les signes sacrés de la religion catholique violés, des évêques, des prêtres, de pieux laïques immolés arbitrairement, pour avoir refusé de prononcer une formule de serment décrétée par la puissance laïque et ouvertement opposée aux droits de l'Eglise, à la liberté de conscience, ou pour s'être montrés moins bienveillants envers ces nouvelles institutions politiques.
Parmi tant de prêtres illustres et de chrétiens remarquables qui, durant cette noire tempête, furent livrés à la mort, brille certes au premier rang cette insigne légion d'hommes qui à Paris, au mois de septembre 1792, furent immolés avec une souveraine et une infâme barbarie. »
Le pape François vient de valider sa canonisation.