Une dépêche de l'AFP évoque le retour du missel de 1962 en France :
"[…] En France, la "forme extraordinaire du rite romain" est célébrée dans 230 lieux, sans compter ceux de la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre, toujours séparée du Saint-Siège. Le chiffre paraît modeste si on le rapporte au nombre des paroisses, environ 13.000. Mais il a presque doublé en dix ans.
A Passy, quartier du cossu XVIe arrondissement de Paris, le curé de Notre-Dame de l'Assomption a introduit la forme extraordinaire à son arrivée en 2014. Une fois par semaine, en soirée, le chanoine Guillaume de Menthière dit une messe basse – non chantée – presque entièrement en latin. Les fidèles y restent essentiellement silencieux, le célébrant leur tournant le dos pour officier en direction de l'Orient, "orienté" vers Dieu.
En ouvrant cette "petite lucarne" dans une église où toutes les autres messes sont données en français dans la "forme ordinaire" (missel de Paul VI), le père de Menthière pensait attirer surtout des personnes âgées en quête de souvenirs d'enfance. Il a été "surpris du nombre de jeunes". Et il refuse les "caricatures" présentant ces fidèles comme une "armée de conservateurs".
A la sortie de la messe, Caroline, 51 ans, dit apprécier ce qui "favorise l'intériorité". Son mari Louis-Aimé, 61 ans, loue l'aspect "extrêmement ritualisé" d'une "symphonie où tout est écrit". Denyse, elle, trouve "très touchant qu'il y ait des prêtres voulant revenir" à l'ancienne forme. "C'est une messe très pure", souligne la vieille dame, pestant au passage contre "Vatican II qui a tout fichu en l'air".
Pour l'historien Christophe Dickès, qui vient de consacrer un essai à "L'héritage de Benoît XVI", cette messe "moins communautaire" mais "plus sacrée" que l'ordinaire pourrait bénéficier à l'avenir d'un "effet de génération". "On assiste à l'émergence de prêtres jeunes et fiers, complètement décomplexés", estime-t-il, rappelant que 20% des séminaristes français sont formés selon le missel ancien. […]"
Pour le dixième anniversaire du Motu Proprio Summorum Pontificum, plusieurs conférences étaient prévues à l’Angelicum, à Rome, hier. On notera ainsi l’intervention du cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui a salué le rôle de la forme extraordinaire du rite romain. Il a estimé que l’ancienne liturgie “continuera à rajeunir l’Église”.
Mgr Pozzo, secrétaire de la commission pontificale Ecclesia Dei, a estimé que la forme extraordinaire permettait de regarder l’avenir avec espoir: elle peut grandement enrichir le nouveau rite. Elle constitue une antidote à “la créativité arbitraire”.
Quant au cardinal Sarah, il s’est livré à un fervent plaidoyer pour les fidèles attachés à la forme extraordinaire “ne sont pas des catholiques de second rang”, “personne ne pourra confisquer cela !”