L'humeur de Pasquin dans L'Homme Nouveau :
"« Le but du Carême est de faire mieux son devoir d’état, alors si tu as besoin d’un triple Macdo pour le faire, n’hésite pas… » Évidemment, il n’y a qu’un « curé à jeunes » pour sortir ça, du genre qui confond sa paroisse avec facebook, les fans avec les fidèles et les likes avec les « fiat », qui pense avoir fait un sermon alors qu’il n’a tweeté que deux phrases. Il faut aussi sérieusement manquer de réalisme : on voit mal dans quelle situation il faudrait absolument un triple Macdo pour être en mesure d’exécuter son devoir d’état. Le bon sens chrétien, lui, aurait plutôt prêché l’inverse : « Si pour faire ton devoir d’état tu peux te passer de ton triple Macdo, alors n’hésite pas ! ». On se souvient de certains curés « progressistes » des années soixante-dix qui disaient : « Les bourgeois feraient mieux de manger de la viande le vendredi et de donner leur argent ». Ils pensaient choquer ; et de fait, ils dérangeaient, tant ils n’exigeaient pas assez : ils auraient dû dire : « Les bourgeois feraient bien de manger du poisson le vendredi et de donner leur argent ! ». Chaque année, c’est le même cirque : il y a toujours un coupeur d’ailes pour nous expliquer que les efforts sur la nourriture ne sont pas l’essentiel du Carême.
Qu’un artilleur dise que l’important ce n’est pas le canon mais la victoire et le voilà de corvée de pluches ; personne ne confond le moyen et la fin. Faut être théologiquement culotté alors que Jésus, les apôtres, les saints de toutes espèces ont tous mis le jeûne et la maîtrise du ventre en basiques de la pénitence pour en minimiser l’importance. Que tous ces experts en essentiel nous montrent un seul saint qui beurrait grassement sa tartine de petit-déj, un seul bienheureux qui tortorait du pied de cochon pané le vendredi et nous commencerons à les écouter. En attendant, on continue (ou on prend !) les bonnes vieilles méthodes. On comptera les points Là-haut."