Le cardinal ghanéen Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, est revenu sur les critiques à l'encontre de la Caritas. Le 15 février, la Secrétairerie d’État avait manifesté son opposition au renouvellement, en mai prochain, du mandat de Lesley-Anne Knight à la tête de Caritas Internationalis. Samedi à Londres, le cardinal Peter Turkson est intervenu devant la CAFOD, la Caritas britannique. S’appuyant sur l’analyse de Benoît XVI dans l’encyclique Caritas in veritate, il a resitué le travail de l’organisation caritative internationale dans le contexte de la «crise spirituelle» contemporaine.
"Le témoignage de la charité du Christ, à travers les actions en faveur de la justice, de la paix et du développement, est partie intégrante de l’évangélisation, parce que Jésus-Christ, qui nous aime, est soucieux de l’intégralité de la personne. Ces enseignements importants sont à la base de l’aspect missionnaire de la doctrine sociale de l’Église, elle-même élément essentiel de l’évangélisation."
Analysant plus précisément le statut de Caritas Internationalis («à la fois ONG professionnelle et organisme d’Église»), le cardinal Turkson souligne que son action s’insère «dans un programme pastoral global (…) en référence au ministère du Christ ; ce qui signifie évangéliser, servir».
"Comme pour les institutions ecclésiales éducatives, sociales ou hospitalières, le défi est : comment être catholique, ce qui signifie évangéliser, tout en étant responsable devant les États."
Il a insisté sur «le nécessaire lien entre évangélisation et charité.» La décision du Saint-Siège de ne pas renouveler le mandat de Lesley-Anne Knight continue à faire des remous : les 39 Caritas d’Asie se sont réunies la semaine dernière et ont écrit au secrétariat général de l’organisation pour souhaiter que l’actuelle directrice «continue à jouer un rôle essentiel au sein de Caritas Internationalis».
Philippe Bagnon
Il n’empêche que Caritas catholica est devenu Caritas tout court, je réserve dorénavant mes dons pour l’ordre de Malte