Excellente étude de Liberté politique sur la question de l’action des catholiques en politique et de la juste définition de la laïcité, indispensables pour des chrétiens qui veulent s’engager en politique sans renier leur foi ou la reléguer dans le strict domaine privé. C’est un sujet cher au Salon, car il est scandaleux que des catholiques ne défendent pas une saine éthique de l’homme dans leur engagement public et, par exemple, nous nous sommes étonnés d’un certain laïcisme contraire à la saine laïcité de la part du prétendu catholique François Bayrou.
Extraits du texte :
"Face à la nouvelle donne éthique (post-1968, NDLR), la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié un texte important en 2002, une Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique. "
"Pour la doctrine morale catholique, la laïcité, comprise comme autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique, mais pas par rapport a à la sphère morale, est une valeur acquise et reconnue par l’Église, et elle appartient au patrimoine de civilisation déjà atteint."
"Ce n’est pas d’abord la Révélation chrétienne qui va guider dans la recherche d’un consensus moral : c’est beaucoup plus fondamentalement une conception de la nature humaine commune à tous les hommes, quelle que soit leur appartenance confessionnelle ou leur croyance religieuse. Et le chrétien peut affirmer cela en toute sérénité parce qu’il a la conviction que rien d’humain, de commun à tous les hommes ne peut être en contradiction avec la Révélation."
"Parmi les domaines sur lesquels doit s’exercer cette conscience chrétienne éclairée, la Note cite bien entendu tout ce qui a trait à la sauvegarde de la vie, dans son commencement, sa genèse embryonnaire, son terme…, et fait référence à l’enseignement constant de Jean Paul II soulignant à l’adresse des instances législatives "l’obligation précise de s’opposer" à toute loi qui s’avère être un attentat contre la vie humaine. L’Église dans son autorité magistérielle attire ainsi l’attention des consciences chrétiennes sur le fait que la vie étant une, on ne peut la dissocier en deux, une vie privée – qui relèverait de l’éthique de conviction —, et une vie publique – qui relèverait d’une éthique de responsabilité."
"Le discours, intelligent et raisonné (la Foi éclairée par la raison – cf l’encyclique Fides et Ratio, NDLR), des catholiques peut se porter sur cet autre dogme non écrit qu’est le laïcisme, qui tend aussi à s’étendre, et qui veut que des membres d’une confession religieuse soient exclus du débat démocratique du fait même que leurs convictions sont présumées nier le dogme du pluralisme éthique. Ce phénomène de pluralisme éthique est le grand défi auquel sont confrontés les catholiques. C’est par l’intelligence et la persuasion qu’ils doivent montrer qu’une éthique commune est possible et même nécessaire pour la pérennité de nos communautés politiques."