Le cardinal Sarah est interrogé dans le JDD. Extraits :
"[…] Toute la morale, toutes les valeurs chrétiennes sont relativisées. Les jeunes n'ont plus de repères, plus de références. Ce n'est pas en attaquant la famille que l'on va sauver la société. Je pense même que c'est l'inverse. La famille est la cellule humaine la plus agressée en Occident. Les contraintes financières et économiques pèsent sur elle. En tant que chrétien, je pense qu'il faut remettre Dieu au cœur de la société.
Mais quel discours politique doit apporter l'Église à un monde en crise?
L'Église n'est pas là pour donner des solutions. Notre combat, c'est le Christ, notre référence, c'est l'évangile. Je pense que la grande crise que nous traversons est une crise anthropologique. Au temps du Christ, il y avait aussi des problèmes de société importants, de grandes crises. La colonisation de l'Empire romain, par exemple. Le Christ n'a rien dit à ce sujet. Il s'est contenté de donner une image de Dieu, un refus de l'esclavage. Une société sans Dieu, une société sécularisée ne peut répondre aux besoins de l'homme. Le bien-être matériel ne comble pas ses attentes.
Le pape François ne fait-il pas de la politique tout le temps?
Les médias ont décidé qu'il était un pape politique. Je ne le crois pas. Si l'on regarde son parcours, on constate qu'il s'est toujours tenu éloigné des mouvements très engagés comme celui de la théorie de la libération, en Amérique du Sud. Il est attaché à la pastorale. L'Église doit former, soigner, éduquer, ouvrir des écoles et des dispensaires. Elle ne délivre pas de messages politiques. Le rêve de l'Église n'est pas de rendre le monde juste. L'Église doit être celle qui rassemble."