C'est le pape François qui s'exprime ainsi, dans une lettre adressée au cardinal Marc Ouellet, président de la commission pontificale pour l’Amérique latine :
«Ce n’est pas le pasteur qui doit dire au laïc ce qu’il doit faire et dire, il le sait bien et mieux que nous». «Personne n’a été baptisé prêtre ou évêque» mais bien en tant que laïc, «un signe indélébile que personne ne pourra jamais effacer». «Oublier que l’Église n’est pas une élite de prêtres, consacrés et évêques, et que nous formons tous le Saint Peuple de Dieu comporte de nombreux risques»
Et le Pape dénonce
«l’une des déformations les plus grandes que l’Amérique latine ait à affronter : le cléricalisme».
Le cléricalisme, voilà l'ennemi ! Le Saint-Père indique que
«il n’est pas logique même impossible de penser qu’en tant que pasteurs nous devrions avoir le monopole des solutions face aux nombreux défis de la vie contemporaine». «Nous devons être du côté de nos fidèles, en les accompagnant dans leur recherche et en stimulant l’imagination capable de répondre aux problématiques actuelles».
Vous avez bien lu : les pasteurs n'ont pas le monopole des solutions sur, par exemple, l'immigration, l'islamisme, la violence urbaine, les problèmes scolaires, la défense de la famille. Ils doivent être écoutés, mais les laïcs savent (mieux que nous) ce qu'ils doivent faire, en vertu de leur baptême catholique.
Les pasteurs doivent en revanche
“encourager, accompagner et stimuler toutes les tentatives“.
“Nous sommes appelés à servir (les laïcs), non à nous servir d’eux“.
Il dénonce la tentation de penser que le laïc engagé est celui qui travaille dans les œuvres de l’Eglise, c’est-à-dire “aux affaires ‘des prêtres’”. Au contraire de l’édification d’une “élite du laïcat“, le pontife invite à accompagner le baptisé dans son engagement comme chrétien dans la vie publique afin qu’il ne “brûle“ pas son espérance dans la lutte quotidienne pour vivre la foi.
C'est cela aussi la véritable laïcité.