Le Cardinal Biffi vient de publier ses mémoires. Il y raconte que le 15 avril 2005, il dit en plein Conclave au futur Pape :
"Après avoir écouté toutes les interventions – justes, opportunes, passionnées – qui se sont succédé ici, je voudrais exprimer au futur pape (qui m’écoute) toute ma solidarité, ma sympathie, ma compréhension et un peu de ma compassion fraternelle. Mais je voudrais aussi lui conseiller de ne pas trop se préoccuper de tout ce qu’il a entendu ici et de ne pas trop s’effrayer. Le Seigneur Jésus ne lui demandera pas de résoudre tous les problèmes du monde. Il lui demandera de l’aimer d’un amour extraordinaire : ‘M’aimes-tu plus que ceux-ci?’ (cf. Jean 21, 15). […]
Enfin, je voudrais signaler au nouveau pape l’affaire incroyable de la déclaration ‘Dominus Iesus’ […]. Jamais, en 2000 ans – depuis le discours de Pierre après la Pentecôte – on n’avait ressenti la nécessité de rappeler cette vérité : Jésus est l’unique et indispensable Sauveur de tous. Cette vérité est, pour ainsi dire, le degré minimum de la foi. C’est la certitude primordiale, c’est pour les croyants la donnée la plus simple et la plus essentielle. Jamais, en 2000 ans, elle n’a été remise en doute, pas même pendant la crise de l’arianisne ni à l’occasion du déraillement de la Réforme protestante. Qu’il ait fallu rappeler cette vérité à notre époque montre à quel point la situation est grave aujourd’hui. Pourtant, ce document, qui rappelle la certitude primordiale, la plus simple, la plus essentielle, a été contesté. Il a été contesté à tous les niveaux. A tous les niveaux de l’action pastorale, de l’enseignement de la théologie, de la hiérarchie."