La décision du gouvernement du Land de Bavière exigeant qu'à partir du 1er juin il devra y avoir une croix dans le hall d’entrée de tous les bâtiments publics, a provoqué l'ire de certains catholiques allemands. Et pas des moindres puisque le cardinal Reinhard Marx, membre du conseil rapproché du pape François, a dénoncé « l’animosité, les divisions et les troubles » causés par cette décision.
« On ne comprend pas ce qu’est la Croix si on ne la voit qu’en tant que symbole culturel ».
Il a ajouté que la mesure annoncée par le ministre de l’intérieur de Bavière, Markus Sodede, revient à « exproprier la Croix au nom de l’Etat ».
« Accrocher un crucifix veut dire : je dois m’orienter selon les paroles de celui qui est mort sur la Croix pour le monde entier. C’est une provocation : pour chaque chrétien, pour l’église, mais aussi pour l’Etat qui voudrait se référer à ce signe. »
Mgr Peter Stephan Zurbriggen (photo), nonce apostolique en Autriche, a vivement répondu au cardinal :
« Voyez-vous, en tant que nonce et représentant du Saint-Père, je suis quand même triste et j’ai honte, lorsque j’entends que dès que des croix sont érigées dans un pays voisin, les évêques et prêtres de tous les peuples doivent critiquer cela. C’est une honte. ». « Ce religieusement correct, ce politiquement correct, cela me tape sur les nerfs ».
Mgr Zurbriggen a en outre rappelé la visite des deux évêques à Jérusalem à l’automne 2016 : Mgr Marx et Mgr Bedford-Strohm avaient enlevé leurs croix au Mont du Temple par considération envers les dirigeants juifs et musulmans, ce qui avait été la cible de nombreuses critiques :
« S’ils vont en pèlerinage en Terre Sainte et qu’ils ont honte de porter la Croix, quelle que soit la raison, alors moi aussi j’ai honte ».