Cette objection est très commune, mais est plus souvent un sophisme qu'un argument sincère – elle est pratiquement toujours jetée par des personnes qui ne manifestent pas… mais n'aident pas non plus les femmes enceintes en difficulté.
Si la question se posait dans les termes : "vous pouvez soit manifester, soit aider les femmes enceintes", on devrait convenir que oui, il vaut mieux aider les femmes enceintes. Mais la question ne se pose pas dans ces termes… c'est même l'inverse :
– Les personnes qui ont œuvré dans une association d'aide ont bien plus de chances de participer à la Marche pour la Vie que les personnes qui n'y œuvrent pas. Et une personne qui participe à la manifestation a plus de chances, de fil en aiguille et si elle y est appelée, de s'engager dans une association d'aide qu'une personne qui n'y participerait pas.
– Mais tout le monde n'est pas appelé à s'engager dans une association d'aide. Pour la grande majorité, le choix n'est pas entre "manifester" et "aider les femmes enceintes", mais entre "manifester" et "rester chez soi." Non que ces manifestants soient oisifs par ailleurs : beaucoup ont des engagements associatifs légitimes et nécessaires (scoutisme, écoles hors contrat etc.), qu'ils ne doivent pas abandonner au profit d'un militantisme pro-vie exclusif. Mais tous peuvent consacrer une demi-journée par an à la cause pro-vie, et ont raison de le faire.