Rémy Prud’homme, diplômé d’HEC, d’Harvard et docteur en Sciences-économiques, est professeur émérite d’économie. Il a enseigné notamment à Paris XII. Il vient de publier un recueil de chroniques, publié aux éditions L’Artilleur, intitulées Cent cailloux dans la chaussure de monsieur Macron.
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, un grand nombre de décisions ont été prises, pour donner suite aux promesses de la campagne présidentielle ou bien, plus souvent, pour réagir à une actualité économique, sociale ou sanitaire brûlante. En économiste et citoyen attentif, Rémy Prud’homme a rédigé au jour le jour, tout au long des trois dernières années, de brèves analyses au sujet des nombreuses mesures qu’il a estimées surprenantes, infondées ou carrément absurdes. Ces 99 billets, toujours étayés par des sources chiffrées, sont autant de petits cailloux qui marquent les erreurs et autres partis pris qui ont trop souvent émaillé le chemin de ce quinquennat. Parmi ces chroniques, reviennent régulièrement des sujets comme le climat et le CO2, la voiture électrique, la gestion des hôpitaux, la réforme de la SNCF, celle des retraites, l’écologisme… et au-delà de ces sujets particuliers, ce sont à la fois les médias et les décisions politiques qui sont dénoncés. Par exemple, à propos de Greta, manipulée comme une marionnette par des parents militants, l’auteur écrit :
Il s’agit là d’un évènement rare, aléatoire, qui appelle notre tristesse et notre compassion, mais qui n’a aucune signification. Ce qui a une signification, en revanche, c’est l’accueil extraordinaire fait dans le monde, ou en tout cas dans le monde occidental, à la personne de la jeune malade, à son discours irrationnel, à ses préconisations. Les plus hautes autorités civiles et religieuses, du président de la France au pape, la reçoivent, la prennent au sérieux, l’écoutent, la cajolent. […]
[…] Greta est devenue une star, une icône, un modèle, un maître (on hésite à écrire : à penser), une sainte. Une sainte. On a sans doute là un début d’explication du phénomène. Le réchauffisme est une religion. Il avait sa doctrine, son catéchisme, ses pontifes, ses clercs, ses processions, ses conciles, ses Jésuites, ses banques. Il lui manquait ses saints. Il prétendait reposer sur la science, une science officielle certes, mais une science tout de même. Il jette cette béquille aux orties. Aucun responsable du GIEC, aucun député écologiste, n’a dit – et sans doute ne dira – que la capacité de Greta à “voir à l’oeil nu” des rejets de CO2 repose sur du vent – le vent des éoliennes peut-être. Le réchauffisme préfère maintenant s’appuyer sur les miracles de sainte Greta. Il a raison : c’est plus sûr. Une tournée d’apparitions de sainte Greta fait plus pour la cause que deux ou trois COP. A un coût en CO2 bien moindre. Malraux disait : “le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas” ; il serait sans doute surpris de voir comment sa prédiction se réalise.
Michel Janva
Le Club de la presse : https://www.leclubdelapresse.fr
lavergne21
Il y a une autre sainte : Simone de son prénom.