Yves Meaudre, directeur d'Enfants du Mékong, écrit sur Liberté Politique à propos de l'arrestation de Nicolas:
"Cette loi impunément violée par des voyous sous ou sans uniforme,
commandés par un ministre au front bas, ivre d’orgueil et de puissance,
qui considère qu’on peut faire ce qu’on veut quand on veut et comme on
veut. Peut-être ignore-t-il ce qu’est un pays où les droits de l’homme
sont inscrits dans le marbre ? J’ai personnellement trop l’expérience
des pays dictatoriaux où les autorités, se sentant de plus en plus
isolées, enragent contre l’opprobre de la jeunesse pour ne pas
m’inquiéter de sa paranoïa et de sa violence. […] Nicolas
est un signe. Le laisser en prison serait une lâcheté et une honte pour
la génération des aînés dont les enfants affrontent le cœur ouvert
l’acharnement d’une justice de comédie.Pendant
ce temps, à Rome, le pape en appelle à la Révolution ! Il fustige les
prélats bourgeois et une Église enfermée dans la logique mondaine de ses
relations des autorités prédatrices ou perverses. Il en appelle à
l’insurrection morale et spirituelle. Ce ne sont pas des formules mais
des actes à poser. […]Le
cas particulier et précis de la condamnation de Nicolas piétine tous
les fondements du droit et appelle à un véritable soulèvement des âmes.
Laisser faire, c’est encourager les apprentis-dictateurs qui observent
notre capacité de résistance. Ils veulent évaluer l’effet de la terreur
qu’ils veulent inspirer pour nous imposer le silence, le silence
complice de tous les crimes. […]Lorsqu’il revint en Pologne, Jean Paul II avait
hautement conscience d’avoir à faire à des voyous ; il suffit d’observer
son regard lors de son premier voyage en 1981, quand il affronte ses
interlocuteurs. Ceux-ci se croyaient les maîtres et lui savait qu’ils
étaient morts. Il le savait et il avait décidé de toute sa force
spirituelle de les faire tomber. L’effondrement fracassant du Mur de
Berlin, huit ans plus tard, en fût le spectaculaire résultat. Nos
jeunes, ses enfants, l’ont admirablement compris et relèvent le gant
avec un courage qui coupe le souffle. Cette jeunesse fait mon
enchantement et me fait chanter L’Espérance, notre futur hymne national !
Maintenant, ces jeunes gens doivent être soutenus par toutes les autorités, à commencer par nos évêques, defensor civitati.
Leur silence serait insoutenable. S’ils ne parlaient pas
courageusement, cela voudrait dire qu’ils n’auraient plus rien à dire.
Le courage auquel les appelle le pape François est de témoigner sur le
cas de Nicolas.Nicolas est leur enfant. Il est en prison pour délit d’opinion.
C’est leur devoir de père de crier haut et fort leur colère. Ils
devraient être au milieu des milliers de jeunes qui se regroupent le
soir pour leur dire : « On a touché à mon enfant dont le seul tort est
d’exercer sa liberté de parole. » À l’exemple de ces enfants
innocents et martyrs au sens exact du terme, disons avec eux, face aux
mufles de ce régime en plein discrédit : « Non nous ne lâcherons
jamais. »"