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C'est arrivé un...

C’est arrivé un 11 mars…

C’est arrivé un 11 mars…

“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum.

Alors rappelons-nous :

  • le 11 mars 1513 : élection du pape Léon X.

Le cardinal Jean de Medicis, Giovanni di Lorenzo de Médicis, fils de Laurent de Médicis, est élu pape et devient le 217e pape de l’Église catholique, sous le nom de Léon X. Il succède à Jules II. Il meurt en 1521.

  • le 11 mars 1604 : le Roi Henri IV signe les lettres patentes pour l’appel d’offres et l’exécution du canal de Briare.
  • le 11 mars 1649 : les frondeurs signent la paix de Rueil.

La Fronde s’achève avec la paix de Rueil. Les parlementaires préfèrent accepter la paix plutôt que de s’opposer plus longtemps à l’armée royale. Ils obtiennent ainsi quelques bénéfices, mais le peuple et les bourgeois sont mécontents, car Mazarin est maintenu dans ses fonctions. La reine mère et Louis XIV retournent à Paris.

  • le 11 mars 1713 : Fénelon obtient le privilège pour publier son “Sentiments de piété”.
  • le 11 mars 1784 : Traité de Mangalore.

En Inde, la seconde guerre de Mysore, oppose la Compagnie anglaise des Indes orientales et le gouvernement de Mysore que soutiennent les Français. Avec le traité de Mangalore, les deux camps se restituent leurs conquêtes territoriales. En conséquence, le gouverneur général britannique Warren Hastings quitte, en février 1785, l’Inde qui est réaménagée.

  • le 11 mars 1793 : la révolte de Machecoul éclate ainsi que dans plus de 100 paroisses de Vendée.

Carrié avait déclaré entre deux noyades :

« Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière. »

Rappelons qu’il fit construire des bateaux à soupapes qui noyaient cent personnes à la fois et inventa les « mariages républicains » qui consistaient à ligoter ensemble un homme et une femme qu’on précipitait dans la Loire. On évalue ses victimes à 16 000 personnes. (*)

(*) François Marie Algoud dans Histoire de la volonté de perversion de l’intelligence et de mœurs, page 82

Depuis l’annonce de la conscription de 300 000 hommes pour aller combattre sur le front est, la région vendéenne est en proie à une agitation grandissante. Lorsque les patriotes en charge de la conscription, habillés en bleu, d’où leur surnom, arrivent à Machecoul, la population accueille les tirages au sort avec des fourches. Le conflit tourne à l’affrontement entre paysans et patriotes. En quelques jours, ce sont plusieurs villages, tels que Chemillé, Saint-Florent-le-Vieil, ou encore Tiffauges qui se rebellent. Les premiers morts se comptent surtout chez les “Bleus”, lynchés par la population. Rapidement, cette dernière s’organise.

Conscription par tirage au sort

La Convention décrète la levée en masse, mais en laissant les autorités locales libres du choix du mode de recrutement. Pour éviter une désorganisation administrative, juges, membres des municipalités, districts et départements ne sont pas recrutables. La situation à venir résulte d’un double échec: celui des paysans qui ne délogent pas les Bleus des citadelles, et celui des Bleus qui ne tiennent pas la campagne.

A partir du 11 mars 1793, à 2 ou 3 jours près, 700 paroisses sonnent le tocsin, et en 15 jours, il n’y a plus un bleu dans le pays. Le 31 mars, Pâques sont fêtées au grand jour par les réfractaires.

Au nord de la Loire, début avril, la répression du général Canclaux semble l’emporter. La révolte est populaire, rurale et religieuse. Les paysans appellent les nobles à leur tête.

3 armées se forment :

  1. l’armée d’Anjou et du Haut-Poitou: « la grande armée »: en particulier les Mauges (à l’origine de la révolte avec refus de la conscription à St Fulgent): Cathelineau écrit à sa femme:

    « Aie confiance, Dieu pour qui je vais combattre aura soin de ces innocents » (ses 6 enfants) ;

    Stofflet, garde chasse, dans l’ombre de La Rochejacquelein, Bonchamps, d’Elbée (qui fêtait la naissance d’un fils quand les paysans viennent le chercher), Lescure, La Rochejacquelein (officier de la Garde du Roi en 1791, il assiste au 10 août 1792 et se bat aux Tuileries; Il est célèbre pour sa phrase :

    « Si j’avance, suivez-moi. Si je recule, tuez-moi. Si je meurs, vengez-moi ».

  2. L’armée du Centre (bocage) que les Sapinaud (oncle et neveu) dirigent. Elle a un moindre rayonnement que les 2 autres armées, mais elle tient la seule grand-route Nantes-La Rochelle et son verrou de Pont Charron (1° combat important, près Chantonnay) qui interdit aux renforts bleus d’arriver du Sud.
  3. L’armée du Retz et du Bas-Poitou, dirigée par Charette ancien officier de marine, émigré à Coblence, revenu pour assister au massacre des Tuileries, se cache sous son lit quand les paysans viennent le chercher, leur fait promettre obéissance. Très indépendant vis à vis du reste de l’armée catholique, il ne sera ni à Clisson, ni à Cholet, ni à la virée de Galerne.

L’armée catholique et royale connaît des effectifs variables. Aux grands chocs, elle monte jusqu’à 80 000 hommes, groupés en divisions, qui rassemblent des paroisses sous les ordres d’un capitaine de paroisse. Drapeaux blancs fleurdelisés, armement de faux, fourches, piques en général mais aussi fusils, munitions, canons qui sont pris aux Bleus l’équipent. Sa cavalerie est constituée de chevaux de labours, sans selle, avec des cordes pour étriers. La tactique de l’embuscade est celle qui domine. Les paysans « s’égaillent » pour les tendre, et donnent finalement l’assaut au cri de « Rembarre, vive la religion ». (Cri de gardien de bœufs, lorsqu’il s’agit de leur interdire une direction).

Après les « chocs » (choc = bataille.), les paysans retournent aux champs s’occuper de leurs fermes et montrer à leur famille qu’ils ne sont pas morts: il sera impossible de les faire marcher sur Paris.

Il est à noter que seules 2 routes seulement traversent la Vendée: Nantes-La Rochelle et Saumur-Sables d’Olonne.

Concernant l’unité du commandement, l’abbé Bernier fait promettre aux chefs d’obéir, sous peine de mort: Marigny, non choisi comme chef de l’armée du centre, désobéira et sera exécuté sur l’insistance de l’abbé Bernier. Le Grand Conseil de la Vendée militaire, le Conseil de Châtillon est créé après la prise de Fontenay sur les conseils de l’abbé Bernier et de d’Elbée. Il administre les territoires insurgés au nom de Louis XVII. Donissens en assure la présidence effective, l’abbé, le secrétariat. Cathelineau élu 1er généralissime le 12, après Saumur, sera remplacé par d’Elbée, puis La Rochejacquelein après Cholet, puis par Fleuriot.

Marigny, chef de l’artillerie, de caractère irascible, est parfois impitoyable avec les prisonniers. En 1794, devenu chef de l’armée du Haut-Poitou, il se brouille avec Charrette et Stofflet, qui le font condamner à mort par un conseil de guerre. Dans un des plus tristes épisodes des guerres de Vendée, il est tué par les chasseurs de Stofflet à La Giradière le 10 juillet 1794. Les troupes de Marigny refusèrent le Concordat et créèrent ainsi la « Petite Eglise » qui subsiste encore: fêtes, jeûnes de l’Ancien régime, et surtout plus de prêtres…

  • le 11 mars 1794 : création de l’École polytechnique.

La Convention, sur le rapport de Barère, et à la demande de Lamblardie, décide de la création d’une Ecole Centrale de travaux publics. L’institution accueillera des élèves destinés à être formés en ingénierie civile et militaire. Appelée d’abord “Ecole des travaux publics”, elle recevra le nom « d’Ecole polytechnique » par la loi du 1er septembre 1795.

  • le 11 mars 1810 : union de Marie-Louise et de Napoléon est bénie en l’église paroissiale de la Hofburg à Vienne.

Le mariage est célébré par procuration, en présence de l’archiduc Charles et du maréchal français Berthier, mais en l’absence des époux. Pour l’Eglise l’empereur devient bigame.

  • le 11 mars 1865 : création de la Croix-Rouge française.
  • le 11 mars 1882 : Renan donne la conférence “Qu’est-ce que la nation ?”, à la Sorbonne à Paris.
  • le 11 mars 1907 : révolte des vignerons, à Argeliers.

Au XIXe siècle, la viticulture française subit plusieurs crises : l’oïdium, en 1850, puis le phylloxéra en 1877, et enfin, le mildiou. La “bouillie bordelaise” et l’introduction de plants américains, utilisés comme porte-greffes permettent de sauver la vigne. La majorité des “petits vignerons” du Languedoc et du Roussillon sont de sensibilité socialiste, voire communiste, formant ainsi un “Midi Rouge”. En 1904 et 1905, les récoltes sont extrêmement abondantes dans toute l’Europe et le vin languedocien se vend de plus en plus mal. La tension monte et Clémenceau fait tirer sur la foule, tuant 7 personnes dont un adolescent de 14 ans et une jeune fille de 20 ans.

  • le 11 mars 1932 : création des allocations familiales.

Afin de relancer la natalité, la Chambre vote la loi Landry rendant obligatoire l’affiliation aux caisses d’allocations familiales. Le secteur agricole est le seul à ne pas bénéficier de ce nouveau système de redistribution. Pendant la première guerre mondiale, plusieurs chefs d’entreprises catholiques ont ouvert la voie. Ainsi Emile Romanet, en 1916, qui décide d’accorder, au personnel de l’usine JOYA à Grenoble, des premières allocations familiales ou encore le breton Emile Marcesche, qui en janvier 1918, convainc les patrons morbihannais de créer une caisse de compensation : et crée la première caisse d’allocations familiales de France.

  • le 11 mars 1945 : proclamation de l’indépendance de l’Annam et du Tonkin.

Ayant envahi l’Indochine françaiseen 1940, le Japon pousse les États qui la composent à proclamer leur indépendance. En mars 1945, les Japonais attaquent par surprise les unités militaires françaises, prennent le pouvoir, détruisent l’administration coloniale de la France. Profitant de ce coup de force, le 11 mars 1945, l’empereur Bao Daï déclare l’indépendance de l’Annam et du Tonkin. En août, il annonce l’annexion de la Cochinchine.

  • le 11 mars 1959 : la France soustrait au commandement de l’OTAN ses forces navales en Méditerranée.
  • le 11 mars 1963 : exécution du lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry à la suite de l’attentat du Petit-Clamart contre De Gaulle.

Condamné à mort par la Cour militaire de justice, le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry est fusillé au fort d’Ivry. Défenseur de l’Algérie française, il a organisé l’attentat du Petit-Clamart contre De Gaulle, le 22 août 1962. Son avocat s’est vu refusé par ce dernier la grâce présidentielle, qui a invoqué la raison d’Etat. Bastien-Thiry est le dernier citoyen français à être exécuté pour des motifs “politiques”.

À 6h40, au fort d’Ivry, le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry tombe sous la salve d’un peloton d’exécution. Le prêtre qui l’a accompagné retire délicatement le chapelet que le supplicié tient encore entre ses doigts.

Auparavant, dans une cellule voisine de la sienne aménagée en chapelle, Jean Bastien-Thiry a servi la messe célébrée par l’aumônier. Au moment de la communion, il a partagé en deux  l’hostie donnée par le prêtre, et a demandé à celui-ci d’en remettre une moitié à son épouse qui, de son côté, veille et prie auprès de son père (Georges Lamirand, ministre de la Jeunesse du Maréchal Pétain, de septembre 1940 à mars 1943). (1)

Témoignage du docteur Petit, médecin-chef des prisons de Fresnes :

“J’ai vu beaucoup de choses, mais je n’oublierai jamais le Colonel servant sa dernière messe avec calme et simplicité – et ce qui m’a le plus stupéfié, c’est que cette messe était chantée : non seulement par le célébrant, mais par le servant… C’était d’une très, très grande beauté – et en même temps d’une extrême discrétion : nul accent dramatique. Je ne sus même pas que l’hostie du Colonel fut partagée pour être donnée aussi à sa femme, quelques heures plus tard…” (2)

Après la messe, alors que les avocats s’agitaient, téléphonaient, voulant arracher la possibilité de surseoir à l’exécution, le docteur Petit converse calmement avec le condamné : “Je le regardai : il rayonnait. Il rayonnait vraiment de bonheur. C’est peut-être fou de dire cela, mais c’est tout à fait l’impression que j’ai eue : il était déjà dans l’Au-delà… alors que nous étions de pauvres garçons déchirés de le voir mourir.” (3)

(1) Jean Bastien-Thiry, Sa vie, ses écrits. Témoignages, Paris, 1973 (disponible auprès du Cercle Jean Bastien-Thiry), p.210

(2) Ibid., p.249

(3) Ibid., p.250

(4) Ibid., p.259 et 257.

Le Valeurs Actuelles du 7 mars 2013 publie un article sur cette exécution où est souligné combien De Gaulle était habité par la fureur. Le président avait même envisagé de faire fusiller le général Jouhaud ; et ce n’est que devant la double menace de démission de Pompidou et Foyer qu’il ne donne pas cet ordre.

Lien de Valeurs Actuelles sur le sujet :

Pour ceux qui veulent lire ou relire la déclaration que fit Jean Bastien-Thiry à son procès.

Enfin, une citation de Charles De Gaulle, dont je n’ai pas trouvé la source :

“Les Français ont besoin de martyrs. II faut qu’ils les choisissent bien. J’aurais pu leur donner un de ces c…rétins de généraux qui jouent au ballon dans la cour de la prison de Tulle. Je leur ai donné Bastien-Thiry. Celui-là, ils pourront en faire un martyr, s’ils le veulent, lorsque j’aurai disparu. II le mérite.”

  • le 11 mars 1966 : le gouvernement français adresse à ses partenaires de l’OTAN un aide-mémoire dans lequel il annonce sa décision de soustraire ses forces terrestres et aériennes du commandement intégré de l’Alliance.
  • le 11 mars 2001 :Jean-Paul II béatifie 233 religieuses, moines et laïcs, victimes de la guerre civile espagnole entre 1936 et 1939.

Jean-Paul II est le premier souverain pontife à faire autant de bienheureux d’un seul coup.Pie IX avait béatifié 206 Japonais en 1877.

  • le 11 mars 2004 : attaque terroriste à Madrid.

Des attentats sanglants frappent presque simultanément des trains et des gares madrilènes.En pleine heure de pointe, 10 bombes explosent à Madrid tuant 191 personnes et en blessant plus de 1.500.

D’abord attribué au groupe indépendantiste basque ETA par le gouvernement Aznar, cet attentat est en fait imputé au terrorisme islamiste. Trois jours plus tard, lors des élections législatives, les Espagnols ne pardonnent pas à leur gouvernement d’avoir menti et élisent José Luis Zapatero, le chef de l’opposition socialiste.

  • le 11 mars 2009 : Nicolas Sarkozy annonce le prochain retour de la France dans le commandement militaire de l’Otan.

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