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C'est arrivé un...

C’est arrivé un 18 août…

C’est arrivé un 18 août…

“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum

Alors rappelons-nous :

  • le 18 août : saints du jour français ou en France.
    • BBx Martyrs (64) des pontons de Rochefort (1794-1795)

La déportation sur les pontons de Rochefort a concerné 829 prêtres, dont 547 ont péri d’avril 1794 aux premières semaines de 1795.

La Constitution civile du clergé

L’Assemblée constituante vote la Constitution civile du clergé le 12 juillet 1790. La Constitution civile du clergé transforme les ecclésiastiques en fonctionnaires élus par l’assemblée des citoyens actifs, et évince le Pape de la nomination des évêques. Ceci n’est pas acceptable par le Saint-Siège.

Les prêtres constitutionnels, assermentés ou jureurs sont ceux qui se soumettent à cette constitution, les réfractaires ou non jureurs sont ceux qui refusent de prêter serment. Les assemblées successives condamnent à l’exil, à la réclusion puis à la déportation les prêtres réfractaires (mais aussi des assermentés !) L’Église souffrira lourdement de ces évènements : les lieux de culte sont fermés, la pratique interdite, des prêtres sont massacrés.

La Terreur à Rochefort

Le 21 septembre 1792, la Convention succède à l’Assemblée législative, qui elle-même avait déjà remplacé l’Assemblée constituante. La République est proclamée le lendemain.    La Société populaire et le Comité de surveillance (institutions révolutionnaires locales) fraîchement mises en place, font de Rochefort une ville ultra-jacobine. Lequinio et Laignelot, les représentants du peuple envoyés par la Convention seront chargés de faire appliquer à Rochefort le régime de la Terreur, décrété le 5 septembre 1793. Les prisons se remplissent, 52 têtes tomberont place Colbert, où est installée la guillotine.

Les convois des prêtres déportés

Un arrêté du Comité de salut public (25 janvier 1794) organise le départ des prêtres réfractaires vers les ports de l’Atlantique, où ils doivent être regroupés avant leur déportation. Ceux qui sont emprisonnés à Nantes seront noyés par Carrier, et finalement, seuls Bordeaux et Rochefort mettront en œuvre les directives du comité.

Les convois de déportés traversent la France pendant l’hiver et jusqu’au printemps 1794, parcourant parfois jusqu’à 800 km. Les conditions de voyage (parfois à pied) sont souvent difficiles, en raison des nuits passées en prison aux étapes, et des insultes et brutalités endurées à certaines haltes. Ils sont souvent systématiquement dépouillés.

À leur arrivée à Rochefort, ils seront incarcérés dans différents lieux (prison Saint-Maurice, couvent des Capucins…) ou sur des navires (le Borée, le Bonhomme Richard, la Nourrice).  Les déportés sont finalement entassés dans deux anciens navires négriers, les Deux-Associés et le Washington, réquisitionnés après l’abolition de l’esclavage par la Convention le 4 février 1794. Destinés à partir pour la Guyane ou les côtes d’Afrique, les bâtiments ne quittèrent cependant pas l’estuaire de la Charente. En état de naviguer, ils n’étaient donc pas de véritables pontons (navires retirés du service, déclassés et démâtés pour servir de magasin ou de prison) mais ils en remplirent les fonctions.

Les pontons

Le commandement des navires fut assuré par Laly pour les Deux-Associés et Gibert pour le Washington. Ils appliquèrent avec leurs équipages, les consignes de sévérité avec rigueur, les aggravant même parfois : pas de prière, injures, menaces, brimades physiques, nourriture infecte, pas de conversation. Mais les prisonniers continueront dans le secret une activité religieuse. Les décès dus aux conditions de détention s’accélèrent, le scorbut, le typhus font des ravages. L’épidémie est telle qu’enfin les prisonniers valides sont transférés sur un troisième navire, l’Indien, tandis que les plus malades sont débarqués sur l’île citoyenne (l’île Madame) où beaucoup périront. L’automne 1794 est particulièrement rude, et en novembre, le vent renverse les tentes de fortune de l’hôpital installé sur l’île, les survivants sont alors à nouveau embarqués sur les navires. Les conditions matérielles de détention s’améliorent quelque peu tandis que la neige et le gel s’installent. En décembre, trois bâtiments chargés de prêtres et provenant de Bordeaux, (le Jeanty, le Dunkerque, et le Républicain) se réfugient dans l’estuaire (les Anglais bloquent les côtes).

La fin de la Terreur

Lors du Coup d’État du 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre, principal instigateur de la Terreur, est exécuté, et c’est pour la République un nouveau départ. Des épurateurs écartent les éléments les plus extrémistes de la dictature révolutionnaire. Les institutions du régime précédent (Tribunal révolutionnaire, clubs et associations patriotiques) sont généralement supprimées. Bien des prisons commencent à s’ouvrir. Cependant, en cette fin d’année 1794, les pontons gardent toujours leurs prisonniers. Quelques-uns sont libérés mais aucune mesure collective n’est prise.

Grâce à quelques initiatives individuelles (notamment des interventions auprès de la Convention), le transfert à Saintes des prêtres déportés de Rochefort a lieu en février 1795. Ils peuvent y célébrer à nouveau le culte et administrer les sacrements dans les oratoires privés. Sur les 829 prêtres déportés à Rochefort, 274 survécurent. Les déportés de Bordeaux, d’abord transférés à Brouage, ne furent conduits à Saintes que plus tard. 250 prêtres sont morts sur les 1494 emmenés initialement à Bordeaux.

La deuxième déportation

En octobre 1795, la Convention ordonne cependant, après ce bref répit, la réclusion ou la déportation des prêtres réfractaires vers la Guyane. Encore une fois, ces départs n’eurent pas lieu, et un décret du 4 décembre 1796 prononcera enfin la libération des prêtres détenus. Le 18 fructidor de l’an V (4 septembre 1797), un coup d’État des républicains du Directoire (le Directoire avait remplacé la Convention dès la fin 1795) contre les modérés et les royalistes, devenus majoritaires aux élections, fait resurgir la ligne dure à la tête de la République. Le pouvoir exécutif s’en trouve renforcé, au détriment du législatif. Les adversaires politiques sont emprisonnés ou déportés.

Les précédentes mesures de détente sont annulées et les décrets de proscription envers les prêtres sont renouvelés. Ils ont à nouveau emprisonnés à Rochefort et quelques-uns sont effectivement envoyés en Guyane, où la mortalité est effrayante. Mais le Directoire se voit obligé de suspendre ces départs, certains navires étant capturés par les Anglais, et les prêtres seront entassés dans les citadelles de St-Martin-de-Ré et du Château d’Oléron jusqu’en 1802.

La libération

Le Coup d’État du 18 brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799) donne le pouvoir à Bonaparte. Le Consulat, nouveau gouvernement remplaçant le Directoire dote la France d’une nouvelle constitution (celle de l’an VIII), trois consuls sont nommés, dont Bonaparte, 1er consul. Les persécutions des prêtres prennent fin lorsque le Saint-Siège conclut un Concordat avec la France (ratifié le 5 avril 1802). Cet accord, signé par le Pape Pie VII et le 1er consul Bonaparte, réorganise le catholicisme dans le pays.

Cette hécatombe resta pourtant longtemps ignorée, et même volontairement tenue cachée, par souci de ne pas réveiller les querelles de la Révolution. La cause aboutit par la béatification solennelle d’octobre 1995, par laquelle l’Église reconnut en soixante-quatre des victimes des pontons (le bienheureux Jean-Baptiste Souzy et ses compagnons) d’authentiques témoins de la foi, mis à mort volontairement, en haine de la foi, et en acceptant consciemment leur sort.

Liste des soixante-quatre prêtres ou religieux béatifiés

1. Jean-Baptiste Étienne Souzy, prêtre du diocèse de La Rochelle. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 27 août 1794.

2. Antoine Bannassat, curé de Saint-Fiel (Creuse). Déporté sur les Deux-Associés; mort le 18 août 1794.

3. Jean-Baptiste de Bruxelles, chanoine de Saint-Léonard (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 18 juillet 1794.

4. Florent Dumontet de Cardaillac, aumônier de la comtesse de Provence. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 5 septembre 1794.

5. Jean-Baptiste Duverneuil (père Léonard), carme de la maison d’Angoulême. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 1er juillet 1794.

6. Pierre Gabilhaud, curé de Saint-Christophe (Creuse). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 août 1794.

7. Louis-Wulphy Huppy, prêtre du diocèse de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 29 août 1794.

8. Pierre Jarrige de la Morelie de Puyredon, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 12 août 1794.

9. Barthélemy Jarrige de la Morelie de Biars, bénédictin de l’abbaye de Lezat (Ariège). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 juillet 1794.

10. Jean-François Jarrige de la Morelie du Breuil, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). sur les Deux-Associés; mort le 31 juillet 1794.

11. Joseph Juge de Saint-Martin, sulpicien, directeur de séminaire. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 7 juillet 1794.

12. Marcel-Gaucher Labiche de Reignefort, missionnaire à Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juillet 1794.

13. Pierre-Yrieix Labrouhe de Laborderie, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés; mort le 1er juillet 1794.

14. Claude-Barnabé Laurent de Mascloux, chanoine du Dorat (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 7 septembre 1794.

15. Jacques Lombardie, curé de Saint-Hilaire-de-Foissac (Corrèze). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 22 juillet 1794.

16. Joseph Marchandon, curé de Marsac (Creuse). Déporté sur les Deux Associés ; mort le 22 septembre 1794.

17. François d’Oudinot de La Boissière, chanoine du diocèse de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 7 septembre 1794.

18. Raymond Petiniaud de Jourgnac, vicaire général de l’évêque de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juin 1794.

19. Jacques Retouret, carme de la maison de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 août 1794.

20. Paul-Jean Charles (frère Paul), moine cistercien de l’abbaye de Sept-Fons (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 25 août 1794.

21. Augustin-Joseph Desgardin (frère Elie), moine cistercien de l’abbaye de Sept-Fons (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 6 juillet 1794.

22. Pierre-Sulpice-Christophe Favergne (frère Roger), frère des Écoles chrétiennes à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 12 septembre 1794.

23. Joseph Imbert, jésuite. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 9 juin 1794.

24. Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont, sulpicien, supérieur du petit séminaire d’Autun. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 août 1794.

25. Claude Laplace, prêtre à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 14 septembre 1794.

26. Noël-Hilaire Le Conte, chanoine de la cathédrale de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 17 août 1794.

27. Pierre-Joseph Le Groing de La Romagère, chanoine à la cathédrale de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juillet 1794.

28. Jean-Baptiste-Xavier Loir, capucin au Petit-Forez, à Lyon. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 19 mai 1794.

29. Jean Mopinot (frère Léon), frère des Écoles chrétiennes à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 21 mai 1794.

30. Philippe Papon, curé de Contigny (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 17 juin 1794.

31. Nicolas Sauvouret, cordelier à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juillet 1794.

32. Jean-Baptiste Vernoy de Montjournal, chanoine à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 1er juin 1794.

33. Louis-Armand-Joseph Adam, cordelier à Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 juillet 1794.

34. Charles-Antoine-Nicolas Ancel, eudiste à Lisieux. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 29 juillet 1794.

35. Claude Beguignot, chartreux à Saint-Pierre-de-Quevilly, près de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juillet 1794.

36. Jean Bourdon (frère Protais), capucin à Sotteville, près de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 23 août 1794.

37. Louis-François Lebrun, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 20 août 1794.

38. Michel-Bernard Marchand, prêtre du diocèse de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 15 juillet 1794.

39. Pierre-Michel Noël, prêtre du diocèse de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 5 août 1794.

40. Gervais-Protais Brunel, moine cistercien de Mortagne (Orne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 20 août 1794.

41. François François (frère Sébastien), capucin. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 août 1794.

42. Jacques Gagnot (frère Hubert de Saint-Claude), carme de la maison de Nancy. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 septembre 1794.

43. Jean-Baptiste Guillaume (frère Uldaric), frère des Écoles chrétiennes à Nancy. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 27 août 1794.

44. Jean-Georges Rehm (père Thomas), dominicain au couvent de Schlestadt (Alsace). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 11 août 1794.

45. Claude Richard, bénédictin à Moyen-Moutier (Vosges). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 9 août 1794.

46. Jean Hunot, chanoine à Brienon-l’Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington ; mort le 7 octobre 1794.

47. Sébastien-Loup Hunot, chanoine à Brienon-l’Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington; mort le 17 novembre 1794.

48. François Hunot, chanoine de Brienon-l’Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington ; mort le 6 octobre 1794.

49. Georges-Edme René, chanoine à Vézelay. Déporté sur le Washington ; mort le 2 octobre 1794.

50. Lazare Tiersot, chartreux à Beaune (Côte-d’Or). Déporté sur le Washington ; mort le 10 août 1794.

51. Scipion-Jérôme Brigeat Lambert, doyen du chapitre d’Avranches (Manche). Déporté sur le Washington ; mort le 4 septembre 1794.

52. Jean-Nicolas Cordier, jésuite. Déporté sur le Washington ; mort le 30 septembre 1794.

53. Charles-Arnould Hanus, curé et doyen du chapitre de Ligny (Meuse). Déporté sur le Washington ; mort le 28 août 1794.

54. Nicolas Tabouillot, curé de Méligny-le-Grand (Meuse). Déporté sur le Washington ; mort le 23 février 1795.

55. Antoine, dit Constant, Auriel, vicaire à Calviat et Sainte Mondane (Lot). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juin 1794.

56. Élie Leymarie de Laroche, prieur de Coutras (Gironde). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 22 août 1794.

57. François Mayaudon, chanoine à Saint-Brieuc puis à Soissons. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 11 septembre 1794.

58. Claude Dumonet, professeur au collège de Mâcon (Saône-et-Loire). Déporté sur le Washington ; mort le 13 septembre 1794.

59. Jean-Baptiste Laborie du Vivier, chanoine de la cathédrale de Mâcon (Saône-et-Loire). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 27 septembre 1794.

60. Gabriel Pergaud, génovéfain de l’abbaye de Beaulieu (Côtes-d’Armor). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 21 juillet 1794.

61. Michel-Louis Brulard, carme de la maison de Charenton. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 25 juillet 1794.

62. Charles-René Collas du Bignon, sulpicien, supérieur du petit séminaire de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 3 juin 1794.

63. Jacques-Morelle Dupas, vicaire à Ruffec (Charente). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 21 juin 1794.

64. Jean-Baptiste Ménestrel, chanoine à Remiremont (Vosges). Déporté sur le Washington ; mort le 16 août 1794.

  • St Firmin ; évêque († IVE S.)

À Metz, au IVe siècle, saint Firmin, évêque.

  • St Éone : évêque en Arles († 504)

À Arles en Provence, en 504, saint Éone, évêque, qui défendit son Église contre les erreurs de Pélage et recommanda au peuple, pour lui succéder, saint Césaire qu’il avait ordonné prêtre.

  • Bx Antoine Banassat : prêtre et martyr († 1794)

Dans la baie devant le port de Rochefort, en 1794, le bienheureux Antoine Banassat, prêtre et martyr. Curé au diocèse de Limoges au moment de la Révolution française, en raison de son sacerdoce, il fut détenu sur un bateau négrier et y mourut d’inanition.

  • le 18 août : fête de Notre-Dame de Liesse, sanctuaire du diocèse de Soissons lié à l’histoire de France.

Voir le 18 août 1857, plus bas et la chronique du 16 février.

  • le 18 août 1276 : décès du pape Adrien V.
  • le 18 août 1304 : bataille de Mons-en-Pévèle.

En 1296, le comte Guy de Dampierre, comte de Flandre depuis le Roi Saint Louis, se fait confisquer les principales villes de Flandre par Philippe le Bel, qui ensuite nomme Jacques de Châtillon gouverneur. Une révolte fiscale éclate à Bruges et dans la nuit du 17 au 18 mai 1302, une centaine de soldats français sont égorgés dans leur sommeil, ce sont les « Matines de Bruges », (voir la chronique du 18 mai). Toutes les villes se regroupent autour des révoltés ; les Français sont chassés.

Philippe le Bel rassemble son ost, qu’il confie à Robert d’Artois. Le 8 juillet les deux armées sont face à face. La lourde cavalerie française, sans appui des arbalétriers, charge et s’embourbe. Les Flamands ne font pas de prisonniers ; des centaines de chevaliers sont égorgés. La déroute est totale ; c’est la retentissante défaite lors de bataille de Courtrai le 11 juillet 1302, dite bataille des «Éperons d’Or». De plus, le Roi de France doit affronter aussi le roi d’Angleterre, qui veut se défaire du lien de vassalité. Deux ans plus tard, le 18 août 1304, le Roi prend sa revanche sur les Flamands à Mons en Pévèle.

Ces derniers, en fin de journée, fuient vers Lille, que le Roi assiège et conquiert au bout d’un mois. Philippe IV le Bel attribue la victoire à la protection de la Vierge et dans la nef de Notre-Dame de Paris, il fait dresser une statue équestre en bois en ex-voto face à l’autel de Marie qui se trouve à côté du premier pilier oriental côté sud.

La bataille de Mons-en-Pévèle, par Charles Philippe Larivière, Galerie des Batailles du château de Versailles

  • le 18 août 1503 : décès du pape Alexandre VI.

Voir la chronique du 11 août.

  • le 18 août 1516 : Concordat de Bologne.

Le pape Léon X cède Parme et Plaisance à la France par le Concordat de Bologne ;

Il est en réalité signé à Rome, lors du Ve concile du Latran. C’est le chancelier Antoine Duprat qui le signe pour le Roi de France, François Ier. Le concordat est fixé par la bulle pontificale : la Primitiva illa ecclesia, qui règle les relations entre l’Église et le Roi de France jusqu’en 1790. Le Roi de France exerce un pouvoir sur l’Église dans son royaume, que n’a aucun autre souverain catholique. Mais le pape l’accepte, car seul le Roi de France prête serment lors du sacre de protéger l’Eglise et de lutter contre les hérésies.

Le concordat est donc un compromis qui abroge la Pragmatique Sanction de Bourges du 7 juillet 1438, (voir la chronique du jour). La primauté du pape sur le Concile général est reconnue, contrairement aux affirmations du concile de Bâle, contre le pape Eugène IV en 1434. En contre partie, la pratique de Philippe le Bel concernant les bénéfices ecclésiastiques est officialisée sur plus de 150 évêchés et un demi-millier d’abbayes.Les deuxparticipent à la désignation des évêques : le Roi les nomme et le pape leur confère l’investiture canonique. Les évêques prêtent serment de fidélité au Roi de France. Il faut souligner que le duché de Bretagne et le comté de Provence, ne sont pas concernés dans un premier temps,par le concordat. En octobre, un indult les rattache au texte. Et il faut aussi souligner que le Roi doit forcer le Parlement de Paris à enregistrer le texte.

A chaque fois qu’un territoire sera rattaché à la France, un droit de nomination spécifique sera signé par le pape de l’époque pour le Roi régnant. C’est la révolution qui met fin au Concordat avec la CCC, la constitution civile du clergé, condamnée par le pape Pie VI. Napoléon en reprendra l’idée avec le Concordat de 1801, qui n’a rien à voir avec celui de Bologne. L’absence de serment royal lors du sacre aboutit finalement à détacher la hiérarchie de l’Eglise catholique en France de la tutelle de l’Etat.

  • le 18 août 1559 : décès du pape Paul IV.
  • le 18 août 1572 : le futur Henri IV épouse Marguerite de France.

Marguerite de Valois, la sœur du roi Charles IX de confession catholique, et Henri de Navarre futur Henri IV se marient à Notre-Dame de Paris. Une réception est donnée ensuite au Palais de la Cité, pour sceller la réconciliation entre catholiques et protestants. Catherine de Médicis va provoquer, dans la nuit du 23 au 24 août, le massacre de la Saint-Barthélemy.

  • le 18 août 1563 : décès d’Étienne de La Boétie, écrivain français.
  • le 18 août 1649 : entrée triomphale du Roi Louis XIV à Paris.

Ayant dû fuir Paris à cause de la journée des Barricades le 26 août 1648, le Roi y entre de nouveau après quelques mois de siège. La Fronde des Princes va alors commencer, car les Grands du Royaume rejettent l’autorité de Mazarin. Ce dernier décide de s’exiler pour faciliter le retour à la paix civile.

  • le 18 août 1662 : Pascal reçoit le Viatique et l’Extrême-onction et entre agonie.

Malgré sa faiblesse extrême il se lève pour recevoir son Dieu debout.

  • le 18 août 1690 : victoire française à la bataille de Staffarde.

La bataille de Staffarde oppose le royaume de France au duché de Savoie, dans le cadre de la guerre de la ligue d’Augsbourg.

  • le 18 août 1792 : dissolution en France des congrégations religieuses, surtout les congrégations enseignantes.
  • le 18 août 1813 : victoire du maréchal Davout à Lauenbourg.
  • le 18 août 1823 : décès d’André-Jacques Garnerin.

André-Jacques Garnerin, né à Paris le 31 janvier 1769, est l’inventeur du parachute et est devenu le premier parachutiste de l’histoire.

  • le 18 août 1850 : décès d’Honoré de Balzac, écrivain français.

L’Auteur de la Comédie humaine s’éteint avant d’avoir pu achever son immense œuvre. On y trouve :

Les Chouans, La Peau de chagrin, Le Médecin de campagne, Eugénie Grandet, Le Père Goriot, Le Lys dans la vallée

  • le 18 août 1857 : couronnement de Notre Dame de Liesse.

Statue de Notre dame de Liesse, vue du chœur de la basilique mineure.

Monseigneur de Garsignies confie, le 28 octobre 1851, le sanctuaire et l’organisation des pèlerinages aux Pères de la Compagnie de Jésus. Ayant demandé au pape Pie IX l’autorisation de couronner Notre Dame de Liesse, ce dernier donne son accord. Un triduum préparatoire est organisé ; une cloche offerte par Napoléon III. Une nouvelle statue de Notre Dame de Liesse, celle-là actuellement sur l’autel, représentant la Vierge assise tenant son Fils est portée solennellement dans la basilique. Les révolutionnaires avaient en effet détruit la statue miraculeuse en 1794, voir la chronique du 16 février.

30 000 pèlerins suivent la cérémonie à laquelle participent un peloton de cavalerie, plus de huit cents prêtres et cinquante chanoines, son altesse le prince de Monaco, le préfet de l’Aisne, le maire, les autorités civiles et militaires.

Après avoir posé sur la tête de la Reine des Cieux, le diadème d’or et de perles, Monseigneur de Garsignies s’agenouille et dit :

“O Vierge Marie, puisse votre Fils nous couronner là-haut de gloire, comme aujourd’hui nos mains vous couronnent ici-bas ! ”

L’évêque consacre ensuite le diocèse, et le maire offre à la Vierge un cierge.

Le culte de Notre Dame de Liesse se répand dans le monde : en Amérique, au Japon, en Chine, à Ceylan, et à plusieurs endroits de l’Afrique : Kabara, Grimari dans l’Oubangui (République Centrafricaine), au Gabon, à Betsiléo, à Madagascar. En 1934, pour le 800ème anniversaire de la construction du sanctuaire, ce sont 120 000 personnes qui participent aux festivités organisées.

  • le 18 août 1868 : découverte de l’hélium.

C’est en observant une éclipse du soleil que le Français Janssen découvre un gaz inconnu dans l’atmosphère du soleil. Il l’appelle hélium par référence au grec helios (soleil). En 1895 on découvre qu’il existe aussi en petite quantité dans l’atmosphère terrestre.

  • le 18 août 1870 : bataille de Saint-Privat, ou bataille de Gravelotte.

Les Français sont écrasés par l’artillerie prussienne.

  • le 18 août 1919 : le général WEYGAND, arrivé le 22 juillet en Pologne, estime sa mission terminée, le pays est sauvé de l’invasion soviétique

Voir la chronique du 2 juillet.

  • le 18 août 1944 : Laval démissionne et quitte Paris pour Belfort.

Le maréchal est toujours à Vichy où les Allemands font pression depuis la veille (voir la chronique du 17 août) pour qu’il parte pour l’Allemagne. Le 20 août le chef de l’Etat est fait prisonnier et emmené de force.

  • le 18 août 2008 : 10 soldats français sont tués et 21 blessés dans une embuscade en Afghanistan.
  • le 18 août 2011 : le pape Benoît XVI se rend aux Journées mondiales de la jeunesse à Madrid.

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