“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 2 août : saints du jour français ou en France.
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St Sérénus : évêque de Marseille († après 601)
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À Marseille, après 601, saint Sérénus, évêque, qui accueillit saint Augustin et les autres moines envoyés en Angleterre par le pape saint Grégoire le Grand. Il serait mort, en se rendant à Rome, au pays de Verceil.
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St Bethaire : évêque de Chartres († V. 623)
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le 2 août 257 : le pape Etienne 1er meurt à Rome.
Voir la chronique du 12 mai
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le 2 août 640 : le pape Séverin meurt.
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le 2 août 686 : décès du pape Jean V, 82ème pape de l’Église catholique.
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le 2 août 1569 : la ville de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, est pillée par les Huguenots commandés par le comte de Montgommery.
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le 1er août 1589 : mort du Roi Henri III à Saint-Cloud.
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Voir la chronique de la veille.
Voir aussi les chroniques du 13 février et du 19 septembre.
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le 2 août 1665 : expédition française contre les pirates barbaresques de Tunis et d’Alger.
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le 2 août 1674 : naissance de Philippe II duc d’Orléans, régent de France.
Voir la chronique du 2 septembre, sur le non respect du testament du Roi Louis XIV.
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le 2 août 1714 : le Roi Louis XIV signe son testament qui institue un conseil de régence écartant son neveu Philippe d’Orléans.
Voir la chronique du 2 septembre sur le non respect des volontés du Roi qui voulait écarter de la direction politique de la France le futur Régent.
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le 2 août 1776 : décès de Louis François de Bourbon-Conti, prince de Conti, militaire français.
C’est lui qui au siège de Demont rétorque au général espagnol de la Mina, déclarant la place imprenable, le mot fameux : « Impossible n’est pas français ! ».
Conti s’empare de la place le 17 août.
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le 2 août 1799 : décès de Jacques Étienne Montgolfier.
Jacques Étienne Montgolfier ou Étienne Montgolfier est célèbre avec son frère Joseph Montgolfier pour avoir créé un ballon à air chaud, auquel ils ont donné leur nom : la Montgolfière. Ils sont les premiers à réussir à le faire monter dans les airs.
Ascension captive du 19 oct. 1783
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le 2 août 1802 : Napoléon Bonaparte est « plébiscité » Consul à vie.
Profitant qu’avec la paix d’Amiens sa popularité est au plus haut, Napoléon organise un vote pour se faire élire consul à vie. Il faut noter que le corps électoral ne représente qu’à peine 4 millions de Français alors qu’avant la révolution les élections se faisaient de façon beaucoup plus démocratique, puisque les pauvres et les femmes pouvaient voter.
Approuvée par les Français, cette constitution instaure notamment le Consulat à vie pour Napoléon Bonaparte. Roederer fait ajouter une seconde question : “Aura-t-il la faculté de désigner son successeur?” que Bonaparte supprime rageusement.
Il faut souligner que, grand progrès de la Liberté en France grâce à la révolution, le système électoral n’est plus universel mais censitaire et les votants représentent à peine 10% des Français. François Bluche parle de 2,85 millions de votants.*
*(Cité dans L’élection du chef de l’Etat en France de Hugues Capet à nos jours …, de Léo Hamon, Ed. Beauchesne, page 98)
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le 2 août 1830 : abdication de Charles X en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux.
Depuis Rambouillet, Charles X abdique. Son fils aîné, le Dauphin Louis-Antoine contresigne l’abdication. Il confie à son cousin le duc d’Orléans la tâche d’annoncer que son abdication se fait au profit de son petit-fils, Henri, duc de Bordeaux, âgé de dix ans, faisant du duc d’Orléans le régent.
“Il faudra peut-être des siècles à la plupart des peuples de l’Europe pour atteindre au degré de bonheur dont la France jouit sous le règne de Charles X.” (Stendhal)
Comment un roi, fermement décidé depuis 5 ans, à restaurer le système politique de l’ancien régime et ayant en sa main l’armée, prête à lui obéir, peut abdiquer sans lutter et sans se battre ?
Charles X a refusé d’écouter son frère, Louis XVIII mourant, qui lui demandait par testament de rendre le trône à leur neveu Louis XVII. Alors que la Providence lui avait apporté les preuves de l’existence de ce neveu, Louis XVIII régnant, avait lui-même refusé d’écouter un paysan français, Martin de Gallardon envoyé par Saint Michel au frère du Roi Louis XVI. A sa mort, le futur Charles X brule le testament et s’installe sur le trône. Il règne 5 ans.
Avec 12000 soldats, Charles X peut aisément écraser la rébellion parisienne. Pourtant il passe le mois de juillet à Rambouillet à hésiter. Le 1er août, il envoie un de ses officiers, Mr de la Rochejaquelin à Gallardon. Martin l’y attend et lui annonce que : « Dites au roi qu’il sait bien la raison de tous ses malheurs. A présent, il ne peut rien faire, quand bien même il aurait 200 000 hommes de troupes. Il ne réussirait qu’à faire couler beaucoup de sang. Il faut qu’il parte en exile, il y mourra sans avoir revu la France, ainsi que son fils le duc d’Angoulême. Son petit fils Henri ne sera jamais Roi. »
Charles X signe son abdication et prend la même route que Napoléon 1er pour quitter la France ! Selon les mémoires de madame de Boigne, il donne un dernier ordre et envoie La Rochejaquelin chercher le Roi légitime en Autriche…
Martin, le paysan visionnaire du village de Gallardon, par Noëlle Destremau, page 17.
Voir la chronique du 19 mars et du 2 avril.
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le 2 août 1911 : le généralissime Joffre impose le général de Castelnau pour le seconder à la tête de l’Etat-major.
Le général de Castelnau est le seul officier qui commence la guerre et la finit encore en poste. Tous les autres sont morts ou limogés. Relire l’hécatombe des généraux de Pierre Rocolle. Joffre, franc-maçon, doit se battre avec le politique pour obtenir sa nomination. L’affaire des fiches n’est pas loin.
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le 2 août 1914 : premier mort français de la première guerre mondiale.
Le caporal Jules-André Peugeot est tué à Joncherey, c’est le premier militaire français mort dans ce qui sera la Première Guerre mondiale.
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le 2 août 1934 : l’Etat ordonne des obsèques nationales pour le Maréchal Lyautey mort le 27 juillet.
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le 2 août 1934 : le général De Gaulle, déjà réduit précédemment au grade de colonel et mis à la retraite d’office, est condamné à mort par contumace.
Le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le condamne pour atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat et désertion en temps de guerre. L’amiral Auphan dans Histoire élémentaire de Vichy (Nouvelles Editions Latines page 89) note : « Le Maréchal Pétain épingla sur le dossier de la procédure qu’il conservait serré dans le tiroir de son bureau, la fiche manuscrite suivante : Le jugement du général de Gaulle s’est imposé : 1° par une nécessité de discipline militaire ; 2° comme valeur d’exemple afin d’arrêter un mouvement d’exode d’officiers français vers l’étranger ; 3° il est évident que ce jugement, par contumace, ne peut être que de principe. Il n’a jamais été dans ma pensée de lui donner une suite ; 4° Je suis prêt au contraire à m’associer aux actes qui faciliteront le retour de l’ordre en France et l’union des cœurs entre tous les Français. »
L’amiral ajoute : « Au moment de la Libération, et après l’arrivée du gouvernement provisoire à Paris, le cabinet du général de Gaulle fit demander ce dossier aux archives de la Justice Militaire : il n’en est jamais revenu. Ce dossier renfermait notamment le calepin des appréciations portées, tout au long de sa carrière militaire, sur le général de Gaulle, par les chefs qui l’avaient eu sous les ordres. »