“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 20 juin 404 : nouvel exil du patriarche Jean Chrysostome, banni de Constantinople
Le patriarche est banni une première fois à cause de l’influence de l’impératrice Eudoxie, épouse d’Arcadius, dont les partisans incendient la cathédrale Sainte-Sophie. Le patriarche est rappelé, puis exilé de nouveau. L’Eglise de Rome a toujours considéré que l’évêque Jean était dans son droit. Le pape Innocent Ier lui écrit dans son exil pour le consoler et lui dire qu’il condamne le concile du Chêne l’ayant déposé. Le pape ne reconnait que Jean comme seul patriarche légitime de Constantinople.
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le 20 juin 451 : les Huns d’Attila sont arrêtés à la Bataille des Champs Catalauniques.
En 450, après s’être fait payer un tribut par Marcien Empereur d’Orient, afin de ne pas mettre à sac Constantinople, Attila, “le Fléau de Dieu”, décide de marcher sur l’Empire d’Occident moribond. Le chef des Huns rassemble une coalition, dont les Huns ne forment qu’une minorité de l’armée, et de différentes tribus germaniques; Ostrogoths de Valamir, Gépides d’Ardaric, Hérules de Bérik, Pannoniens, Ruges, Akatzires et Gélons.
Attila franchit le Rhin au début de l’année 451 et pénètre dans l’est de la Gaule, il ravage entièrement Metz et se dirige vers Lutèce. Mais pour des raisons qui restent toujours obscures pour des non chrétiens, il choisit de l’éviter: sainte Geneviève, à 28 ans, convainc les habitants de Paris de ne pas abandonner leur cité aux Huns. Elle encourage les Parisiens à résister à l’invasion par les paroles célèbres: « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications.»
De fait, Attila épargne la future Paris. Attila arrive alors en vue d’Orléans (Aurelianum) ; mais l’Évêque de la ville organise hâtivement la défense. De son côté, Aetius forme une coalition gallo-romano-germanique pour chasser Attila de la Gaule avec le Burgonde Gondioc et le Franc Mérovée, grand-père de Clovis, quelques Armoricains et enfin, les Wisigoths de Théodoric Ier.
La bataille commence le 19 juin. Le 20, les Occidentaux attaquent et les Huns se replient. L’expansion s’arrête.
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le 20 juin 840 : décès de Louis 1 er « le Pieux », fils de Charlemagne, empereur d’Occident.
Le 5 octobre 816, il est couronné et sacré par le pape Étienne IV à Reims. Il est le second monarque sacré à Reims, après Clovis, pratique suivie par presque tous les Rois de France après lui. Il avait été couronné empereur d’Occident du vivant de son père le 11 septembre 813. Il fait face aux premiers raids vikings et arrête les incursions arabes en Provence. A sa mort l’Empire est à nouveau partagé.
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le 20 juin 1667 : Clément IX est élu pape.
Giulio Rospigliosi née le 27 janvier 1600 à Pistoia. Docteur en philosophie, il devient enseignant en théologie. En 1657, on le nomme cardinal, puis secrétaire d’Etat en 1657 ; il est élu pape le 20 juin 1667 sous le nom de Clément IX. Par la suite, il devient le médiateur pour la négociation du Traité d’Aix-la-Chapelle (1668) et fait cesser la guerre de dévolution entre la France, l’Espagne, l’Angleterre et les Pays-Bas.
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le 20 juin 1783 : victoire de Gondelour.
Au large de Pondichéry, Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau, le bailli Pierre-André de Suffren, les français et leurs alliés Cipayes battent les Anglais de James Stuart à Gondelour. Malgré une situation désespérée les Français grâce à l’énergie de leurs deux chefs, qui pourtant ne s’entendent pas, battent les Anglais sur terre avec le premier et sur mer avec le second.
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le 20 juin 1789 : serment du Jeu de Paume à Paris, début de la Révolution française.
Louis XVI fait fermer la salle des Menus du Château de Versailles, où se tient le Tiers-Etat. Les députés se réunissent alors dans la Salle du Jeu de Paume et prêtent serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution au royaume. C’est un coup d’Etat législatif auquel Louis XVI réagit peu: le Dauphin vient de mourir.
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le 20 juin 1792 : le « peuple » attaque le palais des Tuileries où réside Louis XVI.
A l’initiative de Santerre, un brasseur du faubourg Saint-Antoine, des émeutiers parisiens marchent sur le palais des Tuileries le jour de l’anniversaire du serment du Jeu de paume. Ils veulent que le Roi retire son veto aux décrets pour la déportation des prêtres réfractaires et la création d’un camp de gardes nationaux. Le Roi coiffe le bonnet rouge et boit à la santé de la Nation mais ne cède pas. Les Parisiens reviendront en aout plus tard avec plusieurs bataillons de fédérés et prendront d’assaut le palais des Tuileries.
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le 20 juin 1809 : Napoléon apprend son excommunication fulminée par Pie VII.
“Le pape est un fou furieux qu’il faut faire enfermer.”
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le 20 juin 1819 : naissance de Jacques Offenbach.
Offenbach étudie le violoncelle au Conservatoire de Paris et débute comme soliste virtuose. Il joue d’abord dans l’orchestre de l’Opéra-comique, puis devient directeur musical de la Comédie-Française. Il décède le 5 octobre 1880. Voici quelques unes de ses œuvres: Barbe-Bleue, La Vie parisienne, La Belle Hélène, Bagatelle, La Grande Duchesse de Gérolstein, la Périchole, les Contes d’Hoffman ou Orphée aux enfers.
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le 20 juin 1894 : Yersin isole le bacille de la peste.
Le bactériologiste français Alexandre Yersin découvre le bacille de la peste (Yersinia pestis) à Hong Kong. Il identifie également le rat comme vecteur de l’épidémie. A son retour à Paris, avec l’aide d’Albert Calmette et d’Emile Roux, il met au point un vaccin et un sérum contre la peste. Il fonde ensuite plusieurs filiales de l’Institut Pasteur au Vietnam et devient, en 1933, directeur honoraire de l’Institut Pasteur de Paris.
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le 20 juin 1929 : Philippe Pétain est élu à l’Académie française.
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le 20 juin 1940 : les communistes français profitent de l’arrivée de leurs alliés allemands en France.
Six jours après l’entrée des Allemands dans Paris, les communistes sollicitent de la »Propaganda Staffel»l’autorisation de faire reparaître L’Humanité. Le journal est interdit de parution depuis que le Parti communiste a été dissous par le gouvernement Daladier le 26 septembre 1939. Un peu plus tard, le même gouvernement Daladier a fait arrêter les 27 députés communistes ; déchus de leur mandat en février 1940, et les a internés en Algérie. Giraud les fait libérer en 1943, et en avril 1944, l’un d’entre eux entre au Comité français de Libération nationale.
Un carnet de notes saisi par la police française sur une militante communiste, Denise Ginollin, arrêtée le 20 juin 1940, et retrouvé sous scellés aux Archives de Paris donne l’argumentaire pour la négociation entre Maurice Tréand, responsable PCF, et Otto Abetz, représentant de Von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères allemand, visant la reparution de l’Humanité et la légalisation du PCF.
« Vous avez laissé paraître journaux communistes dans d’autres pays: Danemark, Norvège, Belgique. Sommes venus normalement demander autorisation… Sommes communistes, avons appliqué ligne PC. Sous Daladier, Reynaud, juif Mandel. Juif Mandel nous a emprisonnés et [a] fusillé des ouvriers qui sabotaient Défense Nationale… Pas cédé face dictature juif Mandel et du défenseur des intérêts capitalistes anglais Reynaud… Notre défense du pacte (germano-soviétique) vous a avantagé. Pour l’URSS nous avons bien travaillé, par conséquent par ricochet pour vous. »
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le 20 juin 1960 : la Fédération du Mali, regroupant le Sénégal et le Soudan français, obtient son indépendance.
En fait le Sénégal devient indépendant le 20 aout.
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le 20 juin 1962 : les Américains prennent acte de la puissance nucléaire française.
C’est au cours d’un entretien avec le président De Gaulle à Paris, que le secrétaire d’Etat américain Rusk reconnaît la force de frappe française comme un “fait”. Ce n’est pas faute d’avoir tout fait pour empêcher la France d’avoir cette arme. Les travaux, commencés sous la IV république ont abouti grâce à la volonté d’un homme qui y voyait un outil privilégié de la souveraineté française, le général De Gaulle. D’ailleurs, Alain Peyrefitte dans son premier tome C’était de Gaulle (tome 1), souligne une réponse que lui fait le général quand l’auteur déclare que la sécurité de la France est assuré face à l’URSS : « Urss ou Etats-Unis, car qui nous dit que dans 60 ans ce ne sont pas les Américains qui menaceront notre souveraineté ! » On peut reprocher beaucoup de choses à De Gaulle, il avait le sens de l’Etat et de l’indépendance nationale.
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le 20 juin 2008 : Pierre Mauroy est mis en examen pour détournement de fonds publics quand il était président de la communauté urbaine de Lille.