“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum.
Rappelons-nous:
- le 23 novembre : saints du jour français ou de France.
- St Clément, Ier évêque de Metz (IIIe ou IVe siècle).
Metz, commémore saint Clément, tenu pour le premier évêque de la cité au IIIe ou IVe siècle.
- St Colomban, abbé en Émilie (v. 543-615)
Formé à Bangor (Irlande) par le rude saint Gomball, Colomban emmène une douzaine de moines à sa suite pour aller évangéliser la Meuse et les bords du Rhin. Il se fixe ensuite à Luxeuil (Franche-Comté) et y fonde une abbaye qui compte bientôt plus de trois cents moines. Il fonde aussi un autre monastère à Fontaines, à 6 km de Luxeuil. Dans ces deux monastères, la règle est très rude : silence, jeûne, abstinence et obéissance absolue.
- St Séverin de Paris, reclus dans une cellule († VIe s.)
Saint Séverin, vécut à Paris, au VIe siècle, reclus dans une cellule, tout entier occupé à la contemplation de Dieu.
- St Trond, prêtre en Hesbaye, fêté en Belgique († v. 690)
À Zerkingen dans le Limbourg, vers 690, saint Trond, est un prêtre, qui donna ses biens à l’Église de Metz et construisit là, sur ses terres, un monastère où il rassembla des disciples
- Bse Margherita de Savoie, religieuse o.p. (1383-1464)
L’enfance de cette princesse est tout angélique. Obligée de sacrifier ses goûts pour la virginité aux intérêts du bien public, elle brille, dans le mariage, par toutes les vertus qui font la sainte épouse, la pieuse mère, la parfaite maîtresse de maison, en même temps que la princesse accomplie. Sa maison est réglée comme un monastère, elle n’y souffre ni le vice, ni les mauvaises habitudes, y fait faire la prière et veille à ce que tous observent fidèlement les devoirs de la religion.
À la suite d’une prédication de saint Vincent Ferrier, on la voit revêtir le cilice sous ses habits d’or et de soie, et s’adonner à toutes les mortifications les plus austères. Veuve, elle fait vœu de continence et s’adonne plus que jamais à tous ses devoirs de femme et de princesse chrétienne. Dès qu’elle voit son fils préparé au gouvernement, elle quitte la cour.
Sur le conseil de saint Vincent Ferrier, qui lui apparaît, elle entre dans le tiers ordre de saint Dominique et vit, dans son palais d’Albe, en communauté avec nombre de personnes pieuses qui veulent se mettre sous sa conduite. Elle obtient, pour elle et pour ses sœurs, la direction de l’hôpital de la ville, où elle se réservait toujours, auprès des malades, les soins les plus répugnants à la nature. Marguerite finit en butte aux persécutions et à la calomnie ; c’est ainsi que Dieu voulut achever d’enrichir sa couronne.
- le 23 novembre 1407 :assassinat de Louis d’Orléans.
Alors que la France connaît un répit dans la guerre de 100 ans grâce aux victoires de Du Guesclin et du Roi Charles V le Sage… Un crime traumatise le pays.
Jean sans Peur, Duc de Bourgogne, fait assassiner le Duc Louis d’Orléans à sa sortie de l’hôtel Barbette, rue Vieille-du-Temple à Paris. Il veut unir l’Artois et la Flandre à son duché. Mais son cousin, Louis Ier d’Orléans, fils du Roi de France Charles V, s’y oppose. Cet assassinat déclenche une sanglante guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, qui se terminer 30 ans plus tard avec la signature du traité d’Arras (1435).
Louis d’Orléans sortait de l’hôtel Barbette où réside la reine Isabeau de Bavière, sa belle-sœur. C’est elle qui préside le Conseil de Régence, depuis que le Roi a été frappé de folie, quinze ans plus tôt.
Louis d’Orléans en est membre comme Jean sans Peur, ou ses oncles, les ducs d’Anjou, de Berry et de Bourbon. Ces derniers profitent de la faiblesse du Roi pour outrepasser leurs droits et s’enrichir aux dépens de la couronne. L’alliance entre la reine et Louis d’Orléans met un frein à leurs exactions.
La volonté de Louis d’Orléans de chasser définitivement les Anglais de France, met en péril l’activité économique de la Flandre, la plus riche de ses possessions, dont la prospérité est suspendue au commerce avec les Anglais. Jean sans peur, le seigneur le plus puissant et le plus riche d’Occident, voit sa puissance vaciller…
C’est sans surprise, après le crime de la rue Vieille du Temple, que l’on découvre que les meurtriers ont agi sur son ordre. Ils se sont d’ailleurs réfugiés dans son hôtel de la rue Mauconseil, leur forfait commis.
L’assassinat de la rue Vieille du Temple a des conséquences dramatiques pour le royaume de France. La guerre civile commence avec d’un côté, les partisans de Charles d’Orléans, le fils de la victime, de l’autre, les Bourguignons du duc Jean sans Peur.
Il faudra une jeune fille d’à peine 16 ans pour que, à deux doigts de disparaître, la France retrouve le chemin de l’unité et se redresse.
- le 23 novembre 1654 : expérience mystique de Blaise Pascal.
Blaise Pascal, qui vient d’échapper à une mort accidentelle, dans la nuit du 23 novembre 1654, il éprouve une violente expérience mystique. Il a 31 ans. En une nuit il rédige la nuit son Mémorial, texte témoin de sa conversion, qu’il gardera toute sa vie sur lui, cousu dans la doublure de son habit. Le savant va dès lors se rapprocher des jansénistes de Port-Royal et se consacrer à la réflexion théologique. Participant à la querelle des jansénistes et des jésuites, il publie deux ans plus tard un célèbre pamphlet, les Provinciales.
Pascal est un génie qui réinvente la géométrie à 12 ans, écrit le plus savant traité sur les coniques qu’on ait vu depuis l’Antiquité, à 18 ans invente la machine à calculer puis découvre les lois de la pesanteur de l’air. C’est aussi lui qui fonde la première entreprise de transport en communs à Paris.
- le 23 novembre 1700 :élection de Clément XI.
Gian francesco Albani est élu pape sous le nom de Clément XI, le 23 novembre 1700. Il soutient Philippe V lors de la guerre du Succession d’Espagne, s’attirant l’hostilité de l’Autriche. Suite aux défaites françaises, il est obligé de reconnaître Charles III et s’attire les foudres de Louis XIV. Clément XI se prononce également contre le jansénisme.
- le 23 novembre 1790 :l’impôt foncier est créé.
- le 23 novembre 1793 :à Paris, la Commune ordonne la fermeture de tous les lieux de culte.
La Commune décrète que tous les temples ou églises de toutes les religions seront fermés ; que les clochers, qui par leur domination sur les autres édifices semblent contrarier les principes d’égalité seront abattus ; que tous les prêtres seront personnellement responsables des troubles à l’ordre publique d’origine religieuse ; qu’il leur est interdit toute action publique.
- le 23 novembre 1869 : invention de la photo couleur.
Après dix années de recherches, le physicien Louis Ducos du Hauron met au point le procédé de trichromie et invente ainsi la photographie couleur. Originaire de la région d’Agen, il s’était tourné vers l’étude des couleurs et de la lumière par passion pour la peinture. Son exposition de photos à l’Exposition Universelle de Paris en 1878 lui valu un franc succès.
- le 23 novembre 1884 : début du siège de Tuyen Quang.
Le siège de Tuyen Quang, dans la région du Tonkin, débute le 23 novembre 1884, dans le cadre de la guerre franco-chinoise. Deux compagnies de la Légion étrangère sont attaquées par des Pavillons Noirs, des soldats à la solde des Chinois en Indochine. Le siège ne s’achève que le 28 février 1885, avec l’abandon du champ de combat par les Pavillons Noirs, et par la victoire de la France.
- le 23 novembre 1924 : Jean Jaurès au Panthéon, mais quel est l’intérêt d’en parler ?
Par contre quelle est l’origine de cette église transformée par la révolution en temple maçonnique de la laïcité ?
Le Panthéon surplombe la montagne Sainte-Geneviève, au cœur du Vème arrondissement de Paris. Cette “montagne” tient son nom de la sainte héroïne qui sauve Paris des invasions barbares du Vème siècle, et qui y est inhumée en 500. Une abbaye, renfermant la dépouille de la sainte, avant de recevoir celle de Clovis lui-même y est construite en 508, sous le règne de Clovis. Tout d’abord dédiée à saint Pierre et à saint Paul, cette abbaye prendra le nom de sainte Geneviève au XIIème siècle. L’histoire du Panthéon se rapproche de celle de la Madeleine. Tous deux seront commandés par Louis XV. La Madeleine, conçue sans croix à l’origine, est devenue propriété de l’église, alors que le Panthéon, sensé perpétuer le nom de sainte Geneviève, construit sur le modèle d’une croix grecque et pourvu d’un dôme d’apparence chrétienne, est devenu un temple laïque.
Atteint d’une grave maladie à Metz, en 1744, Louis XV fait le vœu, s’il guérissait, d’ériger une immense église en lieu et place de l’abbaye Sainte-Geneviève, alors en ruine. La guérison venue, il tient parole et assigne à l’architecte Soufflot la tâche de dessiner les plans du monument. Celui-ci imagine un gigantesque édifice, bâti sur un plan de croix grecque de 110 mètres de long, 84 mètres de large et 83 mètres de haut. A l’époque, le projet paraît insensé ; beaucoup, à la cour et dans les salons de la capitale, mettent en doute les capacités de Soufflot. Louis XV confirme sa confiance en l’architecte et pose la première pierre en 1764, au cours d’une grande cérémonie.
Les travaux sont ralentis du fait de difficultés financières. Pour trouver les fonds nécessaires, le gouvernement a recours à plusieurs loteries. L’architecte décède en 1780, c’est Rondelet, son plus brillant élève, qui achève les travaux en 1789.
En avril 1791, la Constituante ordonne la fermeture de l’église et charge Antoine Quatremère de Quincy de modifier la structure de l’édifice, à peine achevé, pour en faire un temple destiné à recevoir «les cendres des grands hommes de l’époque de la liberté française.» L’église devient ainsi le Panthéon, demeure des dieux dans la mythologie grecque. Les dépouilles de Mirabeau, Voltaire, Le Peletier de Saint-Fargeau, Joseph Bara, Rousseau et Marat seront les premières admises.
En 1806, le Panthéon, comme toutes les églises de France fermées sous la révolution, est rendu au culte et retrouve son nom d’origine d’église Sainte-Geneviève. Rebaptisé Panthéon en 1830, l’édifice redevient un temple laïque et « patriotique ». Cette église devient le quartier général des insurgés de la Commune en 1871!
Qui n’a pas été frappé, en visitant ce monument par le vide, par l’absence d’âme qui se dégage de l’ensemble? Qui n’a pas été frappé d’y découvrir, dès que l’on cherche un peu et qu’on s’approche de détails anciens une beauté, une richesse spirituelle extraordinaire ?
En une phrase, cet édifice a acquis au cours du temps une valeur hautement symbolique, et est un peu le symbole de l’état spirituel de la France ; il retrouve sa vocation première quand la France officielle est elle-même respectueuse de l’origine chrétienne du pays, c’est un cimetière mal entretenu, vide et triste, quand la France oublie les promesses de son baptême.
- le 23 novembre 1944 :la 2DB, du général Leclerc, atteint le Rhin.
Commandée par le général LECLERC, Philippe François Marie, comte de Hauteclocque de son vrai nom, cette unité est en passe de tenir son serment prononcé en le 02 mars 1941, dans les sables de Lybie.
La deuxième division blindée du général Leclerc entre dans Strasbourg après avoir parcouru plus de 100 km en 6 jours. La ville est libérée et 12 500 soldats allemands sont faits prisonniers. Leclerc s’adresse aux Alsaciens en ces termes :
« […] la flèche de votre cathédrale est demeurée notre obsession. Nous avions juré d’y arborer de nouveau les couleurs nationales. C’est chose faite. »
Pourquoi leur a-t-il dit cela ? Parce que lui et ses hommes avaient donné leur parole d’honneur de faire flotter le drapeau français sur les flèches de la cathédrale où de mourir, quand ils firent le serment de Koufra, le 02 mars 1941.
En pleine débâcle, ce jeune colonel reconstitue une véritable unité de combat. Il la mène à Koufra, en Lybie, première victoire uniquement française depuis juin 1940. Placé à la tête de la 2 Division Blindée, il libère Paris, et trouve que De Gaulle s’y attarde trop. Poursuivant vers l’est, il écrase la 112e Panzer Brigade du général von Manteuffel, à Dompaire, le 13 septembre. Après une pause imposée par le commandement américain, il insiste pour marcher sur Strasbourg.
Et le 23 novembre, ses troupes libèrent Strasbourg, à l’issue d’une charge partie de Baccarat et traversant des cols des Vosges difficilement praticables et barrés. C’est l’occasion d’une prise d’armes à Strasbourg pour rappeler que le serment de Koufra a été tenu.
Après la réduction de la poche de Colmar puis de celle de Royan. C’est encore la 2DB qui s’empare du Kehlsteinhaus, le « nid d’aigle » d’Adolf Hitler, à Berchtesgaden, en Bavière.
- le 23 novembre 1946 : bombardements français sur Haiphong.
Sous l’impulsion de l’amiral Thierry d’Argenlieu, les troupes françaises tentent de reprendre la ville d’Haiphong au Vietminh (Front de l’indépendance du Vietnam). Le grand port de la ville est bombardé et plusieurs quartiers annamites et chinois sont détruits. Plusieurs milliers de personnes perdent la vie. Irrémédiablement, la guerre d’Indochine éclate.
- le 23 novembre 1976 : Jacques Mayol atteint la profondeur de 100 m en apnée.
A l’âge de 49 ans, Jacques Mayol est le premier homme à plonger à la profondeur de cent mètres en apnée. Il n’a alors qu’un concurrent, l’italien Enzo Maiorca. En 1983, il atteint les 105 mètres, record qui ne sera battu qu’en 1996. Son histoire inspirera Luc Besson pour le film “Le Grand Bleu”.