“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum
Rappelons-nous :
- le 04 décembre : saints du jour français ou en France.
- Ste Adrehilde, abbesse au Mans (VIIe s.)
Sainte Adrehilde (Ada ou Adnette), abbesse du monastère de Sainte-Marie meurt au Mansau VIe siècle.
- le 04 décembre 771 : Charlemagne devient seul Roi des Francs.
Carloman et Charles se sont partagé le royaume de France à la mort de Pépin le bref. Carloman meurt, à son tour, à Samoussy. Son frère Charles Ier, devient dès lors le seul Roi des Francs.
C’est Frédéric 1er Barberousse qui obtient de l’anti-pape Pascal III la canonisation de Charlemagne, le 29 décembre 1165. Le pape Alexandre III, ni aucun successeur ne vont aller à l’encontre de cette décision. Charlemagne a un culte local à Aix-la-Chapelle, où ses reliques sont enchâssées. Le peuple l’a reconnu comme saint. Une tolérance s’installe autour de la Saint Charlemagne. Charles V, Roi de France, veut faire de l’empereur, à côté de saint Louis, le saint patron de la maison royale. Jeanne d’Arc a dit à Charles VII : “Saint Louis et saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant sa prière pour vous “. Louis XI fait de la Saint-Charlemagne un jour férié (célébré comme un dimanche sous peine de mort). C’est au XVIe siècle que Charlemagne disparaît de l’ordo et du Bréviaire. Son culte n’est plus intégré dans la liturgie. En 1661, la Sorbonne le choisit comme patron. En 1734, le futur Benoît XIV écrit :
“Rien ne s’oppose, semble-t-il, à ce que le culte de Charlemagne soit célébré dans les Eglises particulières.”
Dans un traité, il précise que cette tolérance assure à Charlemagne le titre de bienheureux. Le pape Pie IX en 1850, dans une lettre au Cardinal de Geissel, archevêque de Cologne, prohibe l’extension du culte. Les pèlerins viennent donc l’honorer et le prier à Aix-la Chapelle et à Metten. En France, la solennité est maintenant purement civile. Dom Guéranger mentionne très longuement Charlemagne dans son année liturgique.
Charlemagne doit être considéré comme un grand bienfaiteur de l’Eglise et de la civilisation. Il arrête pour toujours l’invasion des Barbares et assure une paix durable. En 799, il sauve le pape Léon III. Il s’inspire de la Cité de Dieu de saint Augustin pour concevoir la loyauté et le service de chacun. Il fait passer la réforme des mœurs avant celle des lois. Les marchés publics et les foires coïncident avec des fêtes religieuses, ce qui développe le commerce. Il décide la création d’un hôpital, à côté de chaque monastère, ainsi que la création d’une école gratuite dans chaque paroisse, pour serfs et hommes libres.
Devenu empereur d’Occident, Charlemagne sait respecter le principe naissant de l’indépendance du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Il s’intitule ” le défenseur et l’auxiliaire de la sainte Eglise dans tous ses besoins “. Il rend aux papes les plus grands honneurs, respecte leur autorité venant de la foi et cherche à transmettre la foi dans la société.
” Nous savons, dit un capitulaire de Charlemagne, que, suivant la tradition des saints Pères, les biens d’Eglise, don de la piété des fidèles et prix de la rédemption de leurs péchés, sont les patrimoines des pauvres. Nous statuons donc que jamais, ni sous notre règne, ni sous celui de nos successeurs, il ne sera permis de rien soustraire, de rien aliéner de ces biens sacrés. “
Charlemagne est aussi le protecteur des Lieux saints. Le calife de Bagdad, Haroun-Al-Raschid, lui envoie les clefs du Saint-Sépulcre et l¹étendard de Jérusalem.
Il n’a ni barbe fleurie, ni la voix de tonnerre, ni le regard terrible, mais le ventre proéminent, une voix perçante et grêle pour son corps robuste. Charlemagne est un souverain chrétien dont l’apport à la civilisation européenne est indéniable et encore visible aujourd’hui.
Tiré du livre ” Les Saints de souches royales ” (collection Des chrétiens Bienheureux du Seigneur) d’Etienne Lelièvre Edition Le Sarment FAYARD
- le 04 décembre 963 : élection du pape Léon VIII.
- le 04 décembre 1259 : entrée en vigueur du traité de Paris, Saint Louis fait la paix avec l’Angleterre.
Le 28 mai 1258 (voir la chronique du jour), le roi d’Angleterre Henri III Plantagenêt signe avec Louis IX, le traité de Paris, par lequel il se reconnait le vassal du Roi de Rance. Le traité est ratifié le 4 décembre 1259 avec l’hommage d’Henri III à Louis IX.
Louis IX rétrocède à Henri III la suzeraineté sur le Limousin, le Périgord, la Guyenne, le Quercy, l’Agenais et la Saintonge au sud de la Charente. Mais le roi d’Angleterre s’engage, pour ces possessions, à rendre au Roi de France l’hommage féodal dû au suzerain.
Le Roi de France conserve par ailleurs la Normandie et les pays de Loire (Touraine, Anjou, Poitou et Maine). Ces riches provinces ont été confisquées par son aïeul Philippe Auguste au père d’Henri III, le Roi Jean sans Terre. Par ce traité équitable, tissé de concessions réciproques et appuyé par les victoires des armées françaises à Saintes et Taillebourg, le Roi de France apparaît comme le monarque le plus puissant d’Occident.
Le traité de Paris met fin à ce que l’on appelle parfois la première guerre de Cent Ans. Ce conflit entre la France et l’Angleterre avait débuté au siècle précédent avec le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et du futur roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt.
- le 04 décembre 1334 : le pape Jean XXII meurt à Avignon.
- le 04 décembre 1370 : bataille de Pontvallain.
Les Anglais ruinés par leur participation à la première guerre civile de Castille, n’ont plus les moyens que se lancer dans des chevauchées qui ont le mérite de s’autofinancer. Édouard III lance donc Robert Knowles dans le nord de la France. Espérant détourner des troupes Française pour soulager la Guyenne et leur infliger une défaite similaire à Crécy ou Poitiers grâce à la supériorité tactique conférée par l’arc long anglais.
Charles V n’est pas dupe et applique la stratégie de la terre déserte: Robert Knolles et Granson ne trouvent que le vide devant eux et des villes solidement défendues et portes closes. Après avoir pillé le nord de la France et la Beauce, l’armée anglaise arrive dans le Maine. Mais les pillages ne laissent pas les français indifférents. Le 1er décembre, après avoir levé une armée en Bretagne et en Normandie, du Guesclin se lance à l’attaque de l’armée anglaise. Le connétable dirige ses troupes vers le Mans, aux mains des Anglais. La ville ouvre ses portes à l’arrivée des Français. Du Guesclin se dirige ensuite sur Viré-en-Champague où il y reçoit un héraut d’armes envoyé par Grantson. Le soir même, par une pluie battante, il franchit à marche forcée les quarante huit kilomètres qui le séparent de l’ennemi et arrive le lendemain matin dans la plaine du Rigalet, près du bourg de Pontvallain.
Du Guesclin sait qu’il ne faut pas laisser les archers se retrancher, sinon ils seront en mesure de décimer leurs assaillants. À l’aube du 4 décembre, après une heure de repos donné à ses soldats, Bertrand du Guesclin et ses compagnons chargent, à pied et par surprise, le camp anglais (les chevaux non protégés sont des cibles faciles particulièrement vulnérables aux flèches de l’arc long) et mettent en déroute les troupes de Knolles et Granson. Les Anglais se replient au château de Vaas.
Bertrand du Guesclin fait soigneusement enterrer ses morts et plaçer sur leur tombe une croix de bois que les habitants ont toujours renouvelée jusqu’en 1828, époque à laquelle M. Dubignon d’Angers fait élever un obélisque en pierre qui porte l’inscription suivante :
« Ici, après le combat de Pontvallain, en novembre 1370, Bertrand du Guesclin de glorieuse mémoire, fit reposer ses fidèles Bretons. Un ormeau voisin, sous lequel on éleva une cabane pour les blessés, une croix de bois plantée sur les morts ont donné à ce lieu le nom d’Ormeau ou de Croix-Brette. Français, que les dissensions intestines, que les invasions étrangères ne souillent plus désormais le sol de notre belle France. »
Le 5 décembre, du Guesclin rejoint les Anglais retranchés au château de Vaas et leur inflige une nouvelle défaite, faisant un grand nombre de prisonniers. Granson lui-même est pris par Olivier de Clisson. Le 6, il enlève Saumur : le Maine est libéré.
Source : Georges Minois, La Guerre de Cent Ans, Perrin.
- le 04 décembre 1563 : fin du concile de Trente.
Ouvert par le pape Paul III, le 13 décembre 1545 (voir la chronique du jour), son résultat est capital pour l’Histoire de l’Eglise : affirmation de la Vérité doctrinale, fixation du canon des Ecritures, du péché originel, de la justification, des 7 sacrements, baptême, eucharistie, pénitence, confirmation, ordre, mariage et extrême-onction; de la messe; de l’ordre; du mariage; du Purgatoire et du culte des saints.
- le 04 décembre 1623 : 50 Chrétiens sont brûlés vifs à Edo (Japon).
Depuis 1614, la persécution des Chrétiens et des Jésuites fait rage au Japon. Le fils de Tokugawa Hidetada, Iyemitsu, arrive au pouvoir et instaure une persécution de plus en plus violente et sévère. Son gouvernement commence à offrir des récompenses monétaires pour la dénonciation d’un chrétien. A Edo; le 4 décembre, 50 chrétiens sont brûlés vifs, notamment Jérôme de Angelis, HaraMondo, un chrétien japonais, et le franciscain François Galvez. Le 25 décembre, 37 personnes sont exécutées, dont 24 chrétiens.
Dans certaines régions, à partir de 1623, chaque foyer devait se présenter dans un temple ou devant un magistrat pour déclarer son appartenance à une secte bouddhiste.
- le 4 décembre 1642 : mort du cardinal de Richelieu.
Son Éminence Armand Jean du Plessis Cardinal de Richelieu, Duc et Pair de France s’éteint à Paris après avoir prononcé ces mots : « Je n’ai d’autres ennemis que ceux de l’Etat ». Ce jour là disparait certainement le plus grand homme d’Etat de la France Moderne ; c’est un grand serviteur de la Couronne de Louis XIII qu’il conseilla jusqu’au bout, qui s’éteint.
Né le 9 septembre 1585 à Paris, ou dans le Poitou, ce diffère selon les historiens, fils du Grand Prévôt du Roi Henri III, François du Plessis de Richelieu et de Suzanne de la Porte, Armand-Jean songe d’abord à la carrière des armes ; mais sa famille le force à prendre la barrette et la crosse épiscopale du diocèse de Luçon, dont elle est propriétaire. Il se fait notamment remarqué lors d’un discours éloquent pendant les Etats-Généraux de 1614. En 1624, il réconcilie Louis XIII et Marie de Médicis et se consacre au service du Roi. Son programme vise un but : restaurer l’autorité royale en abaissant la puissance de ses ennemis : les Huguenots, les grands du Royaume, les ennemis de l’extérieur, les Habsbourg.
Il apaise les tensions religieuses grâce à l’édit de Grâce d’Alès (1629), met au pas les Grands du Royaume (édit de 1626 sur l’interdiction du duel, démantèlement des forteresses…), vainc toutes les cabales et conjurations (du Chalais, Thou, Soissons, le Maréchal Louis de Marillac, Cinq-Mars), réforme l’État (création des Intendants de Police, Justice et Finances).
La Journée des Dupes, voir la chronique du 10 novembre, voit le Roi lui accorder définitivement sa confiance et écarter sa mère, Marie de Médicis. Unifiée et pacifiée à l’intérieur la France entre alors dans la Guerre de Trente Ans contre l’hégémonie des Habsbourg aux côtés de la Suède de Gustave-Adolphe (Traité de Ratisbonne de 1631) et des Princes Protestants d’Allemagne.
Enfin, Richelieu fait poursuivre la colonisation du Canada Français entreprise dès le règne d’Henri IV. Il fonde donc la Compagnie des Cent-Associés ou Compagnie de la Nouvelle France qui détient le monopole du commerce des fourrures.
Sur le plan religieux, le Cardinal de Richelieu installe durablement la Réforme du Concile de Trente dans le clergé de France. La moralisation du clergé s’accélère, les ordres réguliers sont réformés, des séminaires sont fondés à Paris comme en province. Le ministre voit son action appuyé par un grand nombre de religieux qui finiront sur les autels : Saint Vincent de Paul, Sainte Jeanne de Chantal, saint Jean Eudes …
En 1635, il fonde l’Académie française et devient son premier protecteur. Il fait construire la ville de Richelieu en Touraine, qui a aussi inspiré Versailles, le Palais-Royal, la Chapelle de la Sorbonne, où il est inhumé. Mais son tombeau est saccagé en 1793.
- le 04 décembre 1851 : répression de Louis-Napoléon Bonaparte.
Deux jours après son Coup d’Etat, le président Louis-Napoléon Bonaparte organise une sanglante répression contre les insurgés (en majorité des ouvriers) s’opposant à sa prise de pouvoir. Les barricades qui se sont élevées depuis la veille sur les boulevards parisiens sont prises d’assaut par l’armée. Les fusillades font environ 400 morts. En deux jours, la police du prince-président procède à plus de 25 000 arrestations. En province, 32 départements sont mis en état de siège, mais la résistance des paysans sera elle aussi écrasée.
- le 4 décembre 1923 : mort de Maurice Barrès.
- le 4 décembre 1993 : monseigneur Lustiger lance un appel à la jeunesse de France.
Sur TF1 le cardinal lance aux jeunes Français :
« Tachez de réussir ce que la génération précédente à manqué. Réhabilitez l’amour, prouvez à vous-mêmes que la fidélité est possible. Vous devez montrez que la chasteté est possible. Etre chaste c’est une manière d’aimer et de respecter son corps»