“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 4 juin : saints du jour français ou en France.
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St Pétroc, abbé et fondateur de monastères († VIe s.)
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En Cornouailles, au VIe siècle, saint Pétroc, abbé, qui vint du pays de Galles et fonda plusieurs monastères.
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le 4 juin : fête de sainte Clotilde, reine de France et épouse de Clovis.
Née vers 465-475, fille du roi burgonde Chilpéric II, elle échappe au massacre de sa famille catholique perpétré par l’arien Gondebaud. En 493 elle épouse Clovis, Roi des Francs Saliens, alors païen. Ils ont quatre enfants : Clodomir, Childebert, Clotaire et Clotilde. Sous son influence et après la victoire de Tolbiac, où il s’est écrié:”-Dieu de Clotilde si tu me donnes la victoire je me ferais baptiser”, Clovis reçoit le baptême en la Noël 496, des mains de saint Rémi, à Reims!
En 511, après la mort de Clovis, Clotilde se retire à l’Abbaye de Saint-Martin de Tours, d’où elle exerce encore une influence politique auprès de ses fils. Elle contribue à faire ériger plusieurs édifices monastiques: les Andelys, Saint Pierre de Reims, Saints Apôtres de Rouen, Saints Apôtres de Paris, devenu l’abbaye Sainte Geneviève.
Elle décède le 3 juin 544, 545 ou 548 à saint Martin, à Tours. Elle est inhumée à Paris auprès du Roi Clovis dans le sacrarium de la basilique des Saints-Apôtres, future Abbaye de la Montagne Sainte-Geneviève. Au XIXe siècle, sa tombe est déplacée de l’actuelle église Saint-Etienne-du-Mont à l’actuelle basilique qui porte son nom dans le 7e arrondissement.
Depuis 1995 l’Aviation légère de l’armée de terre a choisi sainte Clotilde pour patronne. C’est en effet à ses prières que Clovis put être victorieux à Tolbiac en « submergeant l’ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd’hui la fonction des hélicoptères de combat de l’armée française.
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le 4 juin 1411 : le monopole de Roquefort.
Ce jour, le Roi Charles VI, amateur de ce fromage accorde au bourg de Roquefort-sur-Soulzon l’exclusivité de l’affinage du fromage. Cela fait des caves un lieu protégé. Ce fromage bleu fut le fromage préféré de beaucoup de Rois dont Charlemagne et des papes. L’histoire raconte qu’un berger de jadis, préférant courir les femmes plutôt que de s’occuper de ses brebis, en aurait oublié dans une grotte son casse-croûte composé de pain et de fromage de brebis. En le retrouvant quelques mois plus tard, le Penicillium roqueforti avait fait son œuvre, transformant le fromage en Roquefort…C’est ainsi qu’est né le fameux fromage.
Le bon sens des bergers leur faisait utiliser ce fromage pour soigner les plaies, en l’appliquant pour éviter la gangrène. Le Penicillium, antibiotique naturel, est à l’origine du bleu du fromage.
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le 4 juin 1610 : le cœur d’Henri IV est transporté au Prytanée Royal de La Flèche.
Le Roi avait donné ce château aux jésuites pour y ouvrir un collège. Les cœurs du Roi et de son épouse sont déposés dans la chapelle royale du Prytanée National Militaire. Brûlées à la révolution les urnes ne contiennent plus que les cendres des deux cœurs aujourd’hui.
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le 4 juin 1666 : première représentation du “Misanthrope”.
La seizième pièce de Molière est représentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal à Paris : “Le Misanthrope ou l’atrabilaire amoureux“, cette comédie de Molière n’a que peu de succès. L’auteur interprète lui-même le rôle d’Alceste.
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le 4 juin 1684 : le Roi et la Cour assistent à la prise de Luxembourg par le maréchal de Créqui.
Le Siège a commencé le 28 avril. Les troupes françaises sont commandées par le maréchal de Créqui ; Vauban dirige les attaques lui-même. En raison de la bravoure avec laquelle la garnison espagnole défend la place, un départ honorable lui est accordé lors de la capitulation. Le Luxembourg reste une province française jusqu’en 1697, date de la signature de la paix de Ryswick qui rend le Luxembourg à l’Espagne.
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le 4 juin 1760 : arrivée des Acadiens en Nouvelle-Ecosse : « le Grand Dérangement »
Les Acadiens, colons francophones d’Amérique, arrivent de Nouvelle-Angleterre, en Nouvelle-Ecosse. C’est le « Grand dérangement », une expropriation massive des colons, lors de la prise de possession des Britanniques des anciennes colonies françaises en Amérique. Les historiens considèrent qu’entre 7 000 et 9 000 Acadiens, sur 15 000 à 18 000 personnes, sont morts durant les déportations du Grand dérangement. Voir la chronique du 28 juillet.
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le 4 juin 1789 : le Dauphin, fils aîné de Louis XVI, meurt au Château de Meudon.
Dans 13 jours la révolution sera jouée. Le Roi en plein deuil ne réagira pas.
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le 4 juin 1814 : signature de la Charte constitutionnelle par Louis XVIII (début de la Restauration).
La Restauration n’est pas un retour à l’Ancien Régime, mais l’intégration des principes de la Révolution dans ce dernier. La France entre ainsi dans un régime de monarchie constitutionnelle. La place de Dieu comme source du pouvoir n’est plus reconnue. La Monarchie légitime tempérée qui a vécu plus de 1300 ans en France n’est toujours pas restaurée.
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le 4 juin 1849 : début du siège de Rome par les 30 000 français du général Oudinot.
Rome est défendue par les milices de Garibaldi. La ville tombe le 30 juin.
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le 4 juin 1859 : les Français battent les Autrichiens à Magenta.
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le 4 juin 1938 : fin du kriegspiel organisé par Gamelin.
Le thème de la simulation commencée le 30 mai était : attaque surprise des forces allemandes vers Montmédy-Sedan.
Le général Prételat directeur de l’exercice livre les conclusions devant le généralissime Gamelin ; elles sont catastrophiques. Commentaire de Gamelin : « Prételat a voulu jouer le pire. »
Deux ans plus tard le pire est arrivé :
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le 4 juin 1940 : fin de la bataille de Dunkerque.
En effet si les Anglais ont tous été évacués, les Français continuent à se battre. 224 686 Britanniques et 121 445 soldats français et belges ont été évacués.
La percée allemande formant une immense tenaille enferme 400 000 Français, Belges et Britanniques dans une poche au nord de la ligne Sedan-Abbeville. Le 24 mai, Guderian s’apprête à conquérir Calais, mais il est arrêté, non point par les alliés mais par Hitler. Churchill décide d’abandonner les Français et d’évacuer tout le corps expéditionnaire de Lord John Gort. Les Français sont mis devant le fait accompli et doivent se contenter d’acquiescer. La Royal Navy est mobilisée pour évacuer le plus grand nombre d’hommes depuis les ports à l’ouest de Gravelines. Cette opération, baptisée Dynamo, s’achève la veille.
Les Français vont alors organiser la défense de Dunkerque, comme ils le peuvent avec les unités disponibles. La poche fait 22 km de long et 10 de profondeur. L’évacuation commence le 28, avec des dizaines de milliers de soldats attendant sur la plage de pouvoir embarquer, sous la menace des appareils de la Luftwaffe. Pendant ce temps, les fantassins métropolitains, Zouaves et Tirailleurs des 12e, 43e et 68e DI contiennent les forces allemandes dans de féroces combats, permettant l’évacuation de plus de 338 000 hommes en sept jours. Le 4 juin, les Allemands entrent dans Dunkerque qui capitule. 40 000 soldats Français, Belges et Britanniques sont faits prisonniers.
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le 4 juin 1940 encore : la Royale décide de sauver l’or de la France
Ce jour, le haut commandement maritime français est prévenu par l’ambassadeur américain à Paris, que suite à un arrangement entre Roosevelt et Reynaud une escadre américaine allait embarquer dans un port du midi de la France la totalité des réserves de la Banque de France, pour les amener aux Etats Unis. La Royale refuse et revendique de sauve l’or français elle-même. Elle transportera ainsi les 4/5 des réserves à Dakar et le reliquat à Fort de France. De toute la guerre, l’or est resté en France, hors de porté des Allemands. Cité par l’amiral Auphan dans Histoire élémentaire de Vichy, (Nouvelles éditions latines, page 30).
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le 4 juin 1941 : la doctrine social du régime de Vichy.
Cité par l’amiral Auphan dans Histoire élémentaire de Vichy (Nouvelles Editions Latines, pages 112 et 113).
La Charte du Travail avait comme objectif de réorganiser le monde économique français à travers un système corporatif, où chaque profession aurait eu à assumer son destin économique et social. L’Etat se faisant le gardien de l’intérêt collectif.
Le message du 4 juin 1941 précise la pensée du Maréchal : « Mes idées sociales vous sont connues. Elles viennent du vieux fond français où l’amour de la justice est toujours exigeant, mais fut toujours guidé par le sens de la mesure et par l’instinct de la durée…Il s’agit de mettre fin à cet esprit revendicatif qui, passant du social au politique et réciproquement, nous a perdus parce qu’il nous a dissociés et décomposés… L’organisation professionnelle ne peut rien retenir de ce qui engendrait la lutte des classes ou de ce qui en procédait. »
Voir les messages du Maréchal sur ce sujet en date du 1er mai et 15 septembre. Voir aussi la chronique du 4 octobre, date de la publication de la loi sur la Charte du Travail.
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le 4 juin 1944 : le drapeau français est à nouveau hissé sur le palais Farnèse de Rome.
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le 4 juin 1958 : De Gaulle à Alger :
“Je vous ai compris”
De Gaulle, du haut du balcon du gouvernement général d’Alger, les bras en V, lance à la foule qui exulte : “Je vous ai compris”. De Gaulle a été rappelé au pouvoir après la révolte des Français d’Algérie le 13 mai. Son cri laisse croire qu’il est résolu à conserver l’Algérie française et créera d’amères désillusions parmi les colons d’Algérie. Les accords d’Evian qui mettront fin, officiellement mais pas réellement, à la guerre d’Algérie seront signés le 18 mars 1962.
Cette phrase est à mettre en parallèle de ce qu’écrit Paul Milliez dans ses mémoires
« En 1959, alors que je me battais pour le Liban, auquel il ne croyait déjà plus, je lui lançai avec impertinence : »Mon Général, l’Algérie, c’est foutu ». Se souvenant de conversation de 1940, 1948, il me répondit : « Comme d’habitude vous parlez trop tôt » mais il ajouta: « A l’ encontre de ce que pense Soustelle, il faudra bien que nous quittions l’Algérie, sans quoi les musulmans algériens feront la loi chez nous. En un premier temps, ils assureront une majorité à droite ou à gauche. En un second temps, ils seront plus nombreux que nous et nous serons islamisés. » Il prévoyait cela pour les années 2000 et quelques. Qu’il ait eu raison ou tort, il avait en tout cas mis le doigt sur une des problèmes les plus importants pour la France de demain. »
Tiré de Ce que je crois, de Paul Milliez Page 98-99, édition Grasset
Voir la chronique du 6 juin…
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le 4 juin 1991 : Jean-Paul II, l’avortement et l’euthanasie.
« Quelle institution humaine, quel Parlement, a le droit de légaliser le meurtre d’une personne humaine ?
Discours fait à Random en Pologne