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C'est arrivé un...

C’est arrivé un 7 juin…

C’est arrivé un 7 juin…

“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum

Alors rappelons-nous :

  • le 7 juin : saints du jour français ou en France.
    • Bse Anne de Saint-Barthélémy, carmélite (1549-1626)

À Anvers en Belgique, en 1626, la bienheureuse Anne de Saint-Barthélemy, vierge, moniale de l’Ordre des Carmélites déchaussées. Disciple et secrétaire de sainte Thérèse de Jésus, dotée de grâces mystiques, elle diffusa et rénova sans relâche l’Ordre en France.

  • Bse Marie-Thérèse de Soubiran la Louvière, vierge et fondatrice :« Congrégation de Marie Auxiliatrice » (1834-1889)

Marie-Thérèse de Soubiran La Louvière naît le 16 mai 1834 à Castelnaudary. Elle est issue d’une ancienne famille du Midi de la France. Élevée par des parents profondément chrétiens, elle désire très jeune répondre à l’appel de Dieu et lui consacrer sa vie.

À 20 ans, elle essaie une vie religieuse dans un béguinage de Gand en Belgique, mais cette expérience ne dure qu’un an et elle revient en France, où elle voudrait l’adapter. En 1854, avec quelques compagnes, elle ébauche une première forme de vie religieuse. Pendant plusieurs années, les sœurs partagent une vie de pauvreté dans la prière et le travail. Elles construisent une maison pour accueillir les fillettes pauvres, mais, à peine achevée, la maison est détruite par un incendie.

Afin de mieux discerner le dessein de Dieu, Marie-Thérèse part à Toulouse en 1864 pour faire une retraite de trente jours. Dans la prière, elle comprend que Dieu lui demande de continuer la fondation ébauchée, mais en lui donnant une autre base, et qu’elle doit y demeurer pour en assurer la croissance. Elle consacre alors la jeune congrégation à Marie, dont désormais toutes les Sœurs porteront le nom.

La « Congrégation de Marie Auxiliatrice » est née. Les Sœurs adopteront la spiritualité ignatienne et trouveront Dieu aussi bien dans la prière que dans l’action apostolique. La maison mère de Toulouse essaime bientôt dans toute la France et même, après la guerre de 1870, en Angleterre.

Mère Marie-Thérèse constate l’exode rural des jeunes vers la ville où l’industrialisation commence à se développer. Le projet apostolique de la Congrégation sera donc de « Soutenir les jeunes filles de l’âge de quatorze ans à vingt-cinq ans environ. Très spécialement cette partie de la jeunesse qui, sans famille, réside dans les grandes villes, fréquente l’atelier et les fabriques. Ce but étant un besoin de nos sociétés modernes qui centralisent tout et remplacent les familles chrétiennes par des masses d’individus… »

Pour mieux se mettre entre les mains de Dieu, « pour ne faire fond que sur Lui », Marie-Thérèse renonce à tous ses biens personnels par un vœu de pauvreté radical : Dieu lui donne une tâche à accomplir, elle compte uniquement sur Lui pour la réaliser. « Celui qui met sa confiance en Dieu est fort de la force même de Dieu ».

Mais une sœur la supplante à la tête de la congrégation et la chasse. En 1874, elle échoue à Paris où elle est recueillie par les sœurs de Notre-Dame de Charité. Elle mène alors une vie très effacée jusqu’à sa mort le 7 juin 1889. Un an plus tard, une nouvelle supérieure est élue à la tête de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice et Mère Marie-Thérèse est réhabilitée.

Marie-Thérèse de Soubiran est proclamée bienheureuse le 20 octobre 1946 par le Vénérable Pie XII.

  • le 7 juin 555 : mort du pape Vigile.
  • le 7 juin 1099 : début du siège de Jérusalem, par les Croisés de la première Croisade.

Les Croisés pénètrent dans la ville le 14 juillet suivant (voir la chronique du jour) ; la ville est totalement libérée le 15.

  • le 7 juin 1441 : le pape Eugène IV signe à Florence une bulle qui crée l’Université de Bordeaux.
  • le 7 juin 1494 : Traité de Tordesillas.

Ce traité est signé entre l’Espagne et le Portugal, pour se partager le Nouveau Monde et la délimitation de leurs futures possessions coloniales. L’année précédente, la bulle Inter caetera du pape Alexandre VI a déjà partagé le globe en deux (Voir la chronique du 4 mai. Le traité de Tordesillas repousse vers l’ouest cette ligne de démarcation qui passe maintenant à 2 000 kilomètres à l’ouest des îles du Cap-Vert. Toutes les terres nouvellement découvertes à l’est de cette ligne appartiendront au Portugal, l’Espagne ayant les terres situées à l’ouest. La France et l’Angleterre n’acceptent évidemment pas ce partage..

  • le 7 juin 1520 : l’entrevue du Camp du Drap d’or débute.

La rencontre se déroule du 7 au 24 juin 1520 entre François 1er et Henri VIII d’Angleterre, près de Calais. Cette entrevue porte essentiellement sur le maintien de l’équilibre entre les nations européennes et l’élection du roi d’Espagne comme empereur du Saint Empire romain germanique, sous le nom de Charles Quint un an plus tôt.

Le Roi de France espère une alliance avec l’Angleterre. Il déploie pour cela tout le luxe et le prestige possible pour la réception. C’est un échec pour François Ier, qui ne parvient pas à sceller d’alliance. Le rapprochement d’Henri VIII avec Charles Quint deux semaines plus tard efface tout le bénéfice que François Ier pensait tirer de cette rencontre.

  • le 7 juin 1546 : les Rois François Ier et Henry VIII d’Angleterre signent un traité de paix à Adres.

Par ce traité l’Angleterre, qui l’occupe depuis 1542, est censée restituer Boulogne-sur-Mer à la France, dans un délai de 8 ans contre la somme de 800 000 écus d’or. En 1550, Edouard VI remet la place contre 400 000 écus d’or seulement.

  • le 7 juin 1654 : sacre de Louis XIV en la cathédrale Notre-Dame de Reims.

Le 7 juin 1654, le jeune Louis XIV est officiellement sacré Roi de France, dans la cathédrale de Reims. Le Roi, qui a 16 ans et qui a subi la Fronde, laisse Mazarin diriger le pays malgré son couronnement, préférant parfaire ses compétences guerrières auprès de son ami Turenne.

Mazarin écrit de lui : « Il y a en lui assez d’étoffe pour faire quatre Rois et un honnête homme. »

Le jeune Roi sait très bien que sa naissance est miraculeuse (cf. les chroniques du 10 et 21 février) ; son père en remerciement consacre la France à Notre Dame. Le siècle qui suit est le siècle français. Les arts, les armées, la littérature, l’esprit français sont la référence, la gloire habite notre pays, où la foi catholique triomphe au point qu’il est courant d’entendre en Europe le dicton « Heureux comme Dieu en France ». Le bon goût, la courtoisie et l’art de vivre français sont imités partout. De 1684 à 1709, Notre Dame apparaît régulièrement à Benoite Rencurel pour lui révéler les dangers qui entourent le Roi et faire prier pour lui. Le 17 juin 1689, le Sacré Cœur apparaît à Sainte Marguerite Marie Alacoque et rappelle Au Roi et au Pape la mission divine de la France et de la race des Capétiens :

«Fais savoir au fils aîné de mon Sacré cœur que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma Sainte Enfance, de même il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Cœur Adorable, qui veut triompher du sien, et par son entremise, de celui des grands de la terre.

Je veux régner dans son palais ; être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes, pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la Sainte Eglise.

Dis lui de faire un édifice où serait le tableau de mon divin Cœur, pour y recevoir les hommages du Roi et de la cour. Je veux protéger et défendre la personne du Roi contre tous ses ennemis visibles et invisibles dont je veux le défendre et mettre son salut en assurance par ce moyen. »

Le Roi ne recevra pas cette demande ou ne la suivra pas. Dès lors la seconde partie de son règne n’est plus aussi éclatante. Pour autant sa piété n’est pas mise en défaut. Ainsi il répond à son confesseur le père Larue qui le trouve récitant son chapelet :

«  N’en soyez pas tant étonné, mon père, je tiens cette pratique de la Reine ma mère, j’en fais gloire, et je serai fâché d’y manquer un seul jour. »

Avec sa mort en 1715, s’achève un règne de 72 ans, qui reste le plus long de l’histoire de France.

Voir les chroniques des 1er et 5 septembre.

  • le 7 juin 1660 : apparition de saint Joseph à Cotignac.

Les apparitions de Saint Joseph sont rares. Il apparaît avec la Vierge et l’Enfant Jésus à Fatima le 13 octobre 1917, mais il est particulièrement vénéré à Cotignac (diocèse de Fréjus dans le Var). La Vierge était apparue sur le mont Verdaille au bûcheron Jean de La Baume (10 et 11 août 1519), ce qui avait entraîné la construction d’une église dédiée à Notre-Dame de Grâces, lieu de miracles dont les papes firent mention.

Cotignac est connu suite à une apparition de Notre Dame le 10 aout 1519 (voir la chronique du jour). Plus tard, la naissance du Roi Louis XIV est liée à ce haut lieu spirituel. En effet, à Paris le frère augustin déchaussé Fiacre de Saine Marguerite (né Denis Antheaume) prie suite à une locution intérieure la Vierge pour que Anne d’Autriche ait un héritier.

La Vierge lui a demandé trois neuvaines, la première à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, la deuxième à Notre-Dame de Paris et la troisième à Notre-Dame des Victoires de la même ville (voir la chronique du 10 février). C’est ainsi que naît Louis XIV, le frère Fiacre a été envoyé par Louis XIII et Anne d’Autriche à Cotignac pour y faire la neuvaine voulue ; peu de jours après son départ, Louis XIII déclare vouloir consacrer la France à la Vierge, et le Dauphin tant désiré naît le 5 septembre 1638, neuf mois, jours pour jour, après la fin des trois neuvaines. En 1644, la régente Anne d’Autriche envoie à nouveau le frère Fiacre à Cotignac pour demander à la Vierge de protéger son fils. Louis XIV vient en pèlerinage le 21 février 1660, en compagnie de sa mère, de son frère le duc d’Anjou (futur duc d’Orléans), de sa cousine la Grande Mademoiselle, du cardinal Mazarin (voir la chronique du jour).

Il donne de somptueux cadeaux à l’église de Cotignac, et envoie une dernière fois le frère Fiacre vers Marie en 1661.Dieu permit encore que saint Joseph apparaisse le 7 juin 1660 à un berger assoiffé, Gaspard Ricard. Il lui ordonne de déplacer une trop lourde pierre, ce qu’il fait, une source apparaît.

Ce jour là, en pleine chaleur, Gaspard Ricard, un jeune berger de 22 ans, garde son troupeau sur le mont Bessillon. Il a soif quand soudain, il aperçoit « un homme à ses côtés » qui lui désigne un lourd rocher en lui disant «  Je suis Joseph, enlève-le et tu boiras ».

Devant la surprise et l’hésitation du jeune berger, l’apparition réitère son conseil. Gaspard soulève alors sans peine le rocher et découvre une source. Il boit alors à satiété et court porter la nouvelle au village. En un lieu que tous savent dépourvu de source, coule désormais une eau fraîche. Ainsi Cotignac mérite bien d’être appelé le village de la Sainte Famille !

Cette eau s’avère bien vite miraculeuse ; s’en suit la construction d’une chapelle Saint-Joseph, approuvée par l’évêque. C’est ainsi qu’on honore à Cotignac la Vierge et son époux. La nouvelle église Notre-Dame de Grâces conserve l’inscription signalant la visite royale de 1660 (ex-voto de marbre noir, 1667), l’ancienne statue de la Vierge et le cœur du frère Fiacre ; à 3 km de là, une église bâtie au pied du Grand-Bessillon est sur le lieu de la source et de l’apparition de saint Joseph. Le 12 mars 1661, Louis XIV invite les évêques de France à faire chômer la fête de saint Joseph, le 19 suivant, interdisant tout commerce et travaux en ce jour, ce qui est immédiatement ratifié par les vicaires généraux de l’archevêque de Paris le 14 (voir la chronique du 19 mars). On remarque que le 7 juin 1660 est aussi le jour où l’infante Marie-Thérèse entre en France pour y épouser Louis XIV en personne (elle était déjà mariée par procuration, voir la chronique du 19 mars). Ce jour reste chômé en France, jusqu’à la révolution, en l’honneur de St Joseph par décision royale du Roi Louis XIV.

  • le 7 juin 1798 : la frégate la Décade arrive à Cayenne, avec à son bord 329 déportés, dont 150 prêtres.
  • le 7 juin 1863 : les Français font leur entrée à Mexico que Juarez a évacué sans combat.
  • le 7 juin 1929 : le Vatican devient un État souverain.

Voir la chronique du 11 février sur les accords de Latran Saint-Siège et le Royaume d’Italie. Ces derniers sont ratifiés le 7 juin.

  • le 7 juin 1929 : la France et l’Allemagne signent le plan Young.

Ce plan réduit les réparations de guerre de 70% (38 milliards de reichsmarks payables en 59 annuités jusqu’en 1988). Il n’est jamais réellement exécuté et l’Allemagne ne paiera pas sa dette de guerre.

  • le 7 juin 1936 : les accords de Matignon sont signés.

Dans la nuit du 7 au 8 juin, à l’hôtel Matignon à Paris, sont signés des accords qui prévoient la généralisation des conventions collectives, la création des délégués du personnel et une augmentation de 12% des salaires. Mais on retiendra surtout l’instauration de la semaine de 40 heures et l’octroi de 15 jours de congés payés.

  • le 7 juin 1968 : le gouvernement français gracie 11 membres de l’OAS.

Les généraux Salan et Jouhaux sont dans la liste.

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