Nous avons interrogé Tristan Casabianca, l’un des défenseurs de l’authenticité du Saint-Suaire, avant le débat public contradictoire
« Résurrection du Christ ou faux du Moyen-âge : qui a créé le Linceul de Turin »
qui aura lieu le 16 décembre 2024 à 20 heures
au théâtre Saint Léon, 11 Palce du Cardinal Amette, 75015 Paris
(PAF : 10 € / 500 places seulement : réservation obligatoire)
Qu’est-ce qui vous a conduit à vous intéresser au Linceul de Turin ?
Je n’ai pas été élevé dans la religion. La première fois que j’ai entendu parler du Suaire de Turin, j’avais 17 ans, et je pensais alors que c’était un faux du Moyen Age. C’est progressivement, au fil de mes études et de mon cheminement spirituel, que j’ai repensé à cet objet et que j’ai été attiré par lui. Mon intérêt intellectuel a coïncidé avec la multiplication des connaissances disponibles en ligne à ce sujet. Je suis devenu convaincu par la thèse de l’authenticité – c’est-à-dire que l’image de cette homme crucifié est celle de Jésus, et qu’elle est due à un phénomène surnaturel. Cette conviction m’a aidé dans mon parcours de foi, me montrant notamment combien la science et la religion se renforçaient mutuellement. J’ai été baptisé en 2016, à 33 ans.
Pourquoi le Suaire de Turin fascine-t-il autant, croyants mais aussi non-croyants ?
On dit souvent que c’est un des objets faits de main d’homme les plus étudiés au monde. Il y a sûrement du vrai à en juger par le nombre de livres, d’expositions, et de publications académiques chaque année. C’est une image qui parle à notre époque : elle séduit grâce à l’image de Jésus et grâce à la possibilité de l’étudier scientifiquement. En ceci, le Suaire de Turin est notre contemporain, il répond à une demande biblique lancinante, « voir la face de Dieu », et s’insère dans une époque voulant des preuves tangibles et reproductibles. Mais selon moi, le Suaire de Turin est moins un mystère qu’une énigme archéologique. Le mystère, c’est celui de la Résurrection dont on n’aura jamais fini d’épuiser le sens ; l’énigme archéologique, c’est savoir la date de fabrication drap et arriver à déterminer le processus de formation de l’image. Cette énigme peut bien sûr nous conduire à ouvrir des portes théologiques.
Que vous ont appris vos recherches sur le Linceul de Turin ?
Ma première publication académique sur le linceul de Turin remonte à 2013. J’y défendais déjà en m’appuyant sur des critères historiographiques traditionnels, l’hypothèse de formation de l’image par la Résurrection de Jésus. Depuis, nos connaissances du Suaire ont progressé, et les miennes aussi j’espère, et je suis convaincu de la solidité de cette thèse. En 2019, en découvrant et en analysant des données brutes, j’ai pu montrer avec mes coauteurs Emanuela Marinelli, Giuseppe Pernagallo et Benedetto Torrisi, que la célèbre conclusion de la datation radiocarbone 1260-1390 après Jésus-Christ n’était pas valide. Dans mon tout dernier article publié il y a quelques jours, je montre que la croyance en un drap ayant enveloppé le corps de Jésus se justifie tout à fait. En partant d’une attitude neutre, et en analysant la littérature académique récente, on atteint sans difficulté 99% de certitude que le Suaire a enveloppé le corps de Jésus.
Pourquoi avoir accepté de participer à ce débat ?
D’abord pour éclairer le public. Il est vraiment difficile dans ce maquis d’opinions contradictoires de se forger une opinion. Qui croire ? On peut très bien être un « bon catholique » et être convaincu que le Linceul de Turin est un faux médiéval. Ce n’est donc pas une question de foi. Devant cette montagne de dates, de faits, de contradictions, de polémiques, il est compréhensible de ne savoir quelle voie emprunter. L’objectif premier est donc d’exposer au public un état de l’art, avec les meilleurs arguments possibles, en confrontant les deux principales thèses : celle d’une image due à la Résurrection, ou créée au Moyen Âge. C’est une modernisation de la disputatio médiévale, et pour ceux plus versés dans l’apologétique contemporaine, un format voisin des débats académiques qui se déroulent dans les pays anglo-saxons sur l’existence de Dieu. A titre personnel, ces derniers m’ont beaucoup aidé dans ma conversion, en me montrant qu’il y a avait des preuves solides en faveur de l’existence de Dieu. C’est pour cela que je me réjouis de l’initiative d’Olivier Bonnassies et que j’ai accepté avec plaisir de relever ce défi.
La deuxième raison est la volonté de dialoguer. C’est un événement rare qui va se produire lundi soir, y compris au niveau international : les échanges publics entre partisans et opposants de l’authenticité du linceul de Turin sont très peu fréquents. C’est donc un véritable dialogue que nous avons tous voulu instaurer, riche, serein, respectueux, et j’espère fructueux.
Enfin, je crois que la troisième raison d’accepter est plus intra muros, une réponse à une petite musique qui monte dans le microcosme universitaire français. Il n’y aurait plus de débat académique sur l’authenticité du linceul. Affaire classée ! Notre argumentaire va facilement démontrer le contraire. Je laisse au public intéressé l’occasion de le découvrir lundi 16 décembre.
Bande annonce du débat : https://youtu.be/8Jq16oKOKz0?si=AnQNC0qIeK3S1ZgH
Réservations sur : https://my.weezevent.com/resurrection-du-christ-faux-du-moyen-age-qui-a-cree-le-linceul-de-turin
Lannoyw
Une 1ère approche sur le linge de Lirey consiste à faire l inventaire de chaque signe ou trace visible , plus de 140. La cohérence et la nature même de ces éléments nous prouvent que le scénario du fraudeur génial n à strictement aucun sens. La 2ème approche consiste à expliquer le processus de calcination différenciée et orientée des fibres qui a permis de restituer un visage et un squelette. En l état de nos connaissances actuelles, nous sommes incapables de l expliquer.
Lannoyw
Conclusion, la théorie de la fausse relique faite par un faussaire génial du 14ème siècle( vers 1350) n’ a strictement aucun sens. Une tentative d explication du processus serait de considérer une “photonisation” des parties “dures” donc osseuses du cadavre, transformé en photons (lumière) selon un processus inconnu de nous. La calcination différenciée du tissu permet de restituer une photographie du cadavre. Cette différenciation correspondant aux écarts de distances verticales , (mesurés en mm) entre la surface du tissu et chaque surface de partie osseuse, riche en calcium. Quand le tissu colle à une partie osseuse, la calcination est forte, et quand le tissu ne colle pas, la calcination est faible, au prorata de la distance( effet de chaleur moindre).
Lannoyw
Je signale la surprenante mauvaise foi des contrôleurs de wikipedia francophone sur ce dossier. Si vous demandez “linceul de turin”, vous tomberez sur un meli mélo d’informations contradictoires, en particulier sur la partie synthétique de l’ article en haut de la fiche. De plus, consultez la sous couche “débats ” sur l onglet tout en haut côté droit de la fiche. Cet espace devrait rester libre pour un débat. Pour autant, sur la question de l’ impossible scénario du fraudeur génial de 1350 fabricant une fausse relique,(rédigé par votre serviteur)deux rédacteurs font semblant de ne pas comprendre l’argument. De plus, il faut noter que les fiches anglophones wikipedia sont plus cohérentes et plus honnêtes que la fiche française car elles admettent dès le haut de la fiche l’existence d’un débat.
Biem
Le mystère de la formation de l’image et l’authenticité d’une relique de la résurrection sont deux questions différentes. L’image peut très bien dater du Moyen-Âge et rester miraculeuse, auquel cas ce serait une “icône” de la résurrection, pas une “relique”.
Pour comparaison, l’image de la Vierge de Guadaloupe est de formation mystérieuse, mais personne ne prétend que c’est une photographie de la Vierge Marie.