Louis de Bourbon, duc d’Anjou, réagit au vol des bijoux au Louvre :
«Le vol commis hier au Louvre n’est ni une crise politique, ni une crise économique ou sociale. C’est une crise morale». «Ce vol spectaculaire par sa méthode comme par son objet a une dimension symbolique importante. Notre patrimoine commun, ce fruit de l’alliance entre le goût de l’élite d’une époque et du savoir-faire admirable du peuple français disparaît ici, peut-être à jamais».
Certaines pierres dataient de l’époque de Mazarin ou ont été portées par la reine Marie-Antoinette avant son exécution brutale sous la Révolution.
«Par le passé, il m’est arrivé bien des fois de prendre la parole afin d’alerter les autorités publiques et le peuple français sur la menace que constitue le fait de négliger notre histoire et de ne pas entretenir notre mémoire commune dans ce qu’elles ont de plus incarné : notre patrimoine». «La culture française, l’enseignement et la recherche sont bradés. Logiques comptables ? Raisonnement post-national ? Émancipation à tout crin ? En tout cas, la dette française est là pour nous prouver, si besoin en était, que les économies faites sur notre patrimoine n’ont pas pour autant aidé la France à se sortir du marasme financier dans lequel nous nous trouvons».
«La classe politique porte une responsabilité énorme dans la dilapidation de nos trésors français». «Elle devra rendre des comptes à notre génération et aux futures à qui elle transmettra des ruines et des cendres». «Cet événement odieux apparaît bel et bien comme un signe funeste : celui du lent démembrement mémoriel de la France».
«Plus que jamais le patrimoine doit être l’objet de nos soins, de nos attentions. Nous devons le protéger et le rendre vivant afin qu’il incarne de manière manifeste notre Histoire, et qu’il continue d’être source de saines inspirations. Rien de solide ne pourra être bâti sans ce socle historique si nécessaire aux pays et à leurs peuples».