Communiqué du Comité du 4 Décembre :
"Montparnasse, un lieu bien connu des gens de l’Ouest ! La porte d’entrée dans la capitale !
En ce 21 mai 1984, c’est un flux inhabituel qui s’y presse… Inhabituel par son effectif, inhabituel par les moyens de transport mobilisés, inhabituel surtout par son objectif !
Que de chemin parcouru depuis l’automne 1982 lorsque s’élevèrent les premières voix pour contester les mesures drastiques en termes de subventions qui s’étaient abattues sur des écoles primaires nantaises ! Ce furent ces premières voix qui donnèrent naissance au Comité du 4 Décembre dont le nom fit écho à la 1ère manifestation d’ampleur à Nantes le 4 décembre 1982.
Le combat n’avait cessé depuis, les mesures locales n’étant qu’un lointain écho des visées nationales de projet d’école unique, comportant de façon intrinsèque la disparition de l’école libre et celle de la liberté scolaire. Nantes, Rennes, Bordeaux, Lille, Lyon etc… De partout montait une ferme détermination à défendre les écoles libres. Ferme et posée, méthodique et implacable…
C’est ainsi que l’Ouest et tout particulièrement le C4D mirent sur pied cet audacieux projet de créer, transporter, monter et conserver une petite école sur le parvis de Montparnasse.
Le projet mûrement réfléchi, élaboré, grâce à une chaîne de solidarité et de compétences régionales (Entreprise Perrault Frères, l’architecte Bertrand Lemaire…) vit surgir en quelques heures cette petite école, conçue dans le plus grand secret, arrivée en pièces détachées et en catimini, sur le parvis de Montparnasse. Rapidité et efficacité, qui bénéficièrent au demeurant d’une multitude de gestes de solidarité parisiennes, permirent de mettre en place cette véritable école qui fonctionna durant 10 jours, jusqu’au 30 mai 1984.
Il ne restait plus qu’à la manifestation nationale du mois de juin à porter le coup de grâce et l’école libre était sauvée !
Il n’est de victoire à long terme que si la vigilance demeure. Le contexte national a changé, les données démographiques, socio-culturelles, éducatives, ne sont plus les mêmes. Un autre combat est à mener, sans doute avec des moyens et des visées différentes, mais son esprit demeure le même : l’école libre vivra ! La liberté scolaire est la 1ère garantie de la démocratie, n’en déplaise à Robespierre et à ses amis, l’enfant n’appartient pas à l’Etat, pas plus qu’à l’Eglise ou même à ses parents. Chaque jeune doit pouvoir s’épanouir et s’il a besoin d’être soutenu et guidé, il ne doit pas être formaté.
Comité du 4 Décembre, 15 Rue Leglas Maurice, BP 44104 44041 NANTES Cédex 1"