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L'Eglise : L'Eglise en France

Cette haine envers la messe traditionnelle a un fond doctrinal

Cette haine envers la messe traditionnelle a un fond doctrinal

L’abbé Claude Barthe a été interrogé dans Présent par Anne Le Pape sur le dernier Motu Proprio du pape. Extraits :

Quels sont leurs arguments pour justifier cette remise en cause du document de Benoît XVI ?

C’est très clairement expliqué dans la lettre d’accompagnement. On les trouve aussi sur le blog d’Andrea Grillo, laïc, professeur de liturgie à Saint-Anselme, militant extrême contre Summorum Pontificum de longue date. Il explique bien, ce qui est repris par le pape et ce qui était l’idée des fabricants de ce dernier motu proprio, que la messe traditionnelle représente un état de doctrine antérieur à Vatican II et que la messe nouvelle représente la doctrine de Vatican II – ce que nous savions tous. Il ne fallait donc plus que la messe traditionnelle soit un droit, mais qu’elle soit une tolérance seulement, et encore : une tolérance qu’on donne à des fidèles, et à des prêtres, pour les aider à passer peu à peu à la messe nouvelle.

Le motif principal est donc doctrinal ?

Oui ! Et il est très important de le dire et de s’en rendre compte parce que, d’une certaine manière, cette affaire est, paradoxalement, providentielle. Elle est bien sûr très pénible, elle va gêner la diffusion de la messe traditionnelle, elle va créer de nouvelles persécutions. Mais, d’autre part, elle remet le doigt sur ce qui fait mal, à savoir la question doctrinale, qui n’a jamais été réglée, et qui est celle du concile Vatican II, au fond.

En quoi ce motu proprio touche-t-il les fraternités Ecclesia Dei – si tant est que l’expression puisse toujours être utilisée ?

Cela va les toucher, elles sont aussi dans le collimateur, c’est sûr. Le document le dit clairement, la lettre du pape l’indique de manière cynique, il s’agit de détruire la célébration traditionnelle. Donc de faire en sorte qu’il n’y ait plus de prêtres pour la célébrer. Ces communautés sont donc particulièrement visées puisqu’elles sont les « fabriques » de ces prêtres, comme l’est encore la Fraternité Saint-Pie X, seule à l’origine. Ces instituts sont désormais sous la juridiction non plus d’Ecclesia Dei, qui n’existe plus, ni non plus de la Congrégation de la foi, relativement protectrice, mais sous la juridiction de la Congrégation pour les communautés religieuses, donc réduits au droit commun. Cette Congrégation pour les religieux, présidée par le cardinal Braz de Aviz, est évidemment tout à fait dans la ligne François et va s’employer à remettre de l’ordre. Au moyen, par exemple, de visites canoniques dans les séminaires, pour vérifier que l’enseignement qu’on y donne est bien conforme à Vatican II, étudier la liturgie qu’on y célèbre et y faire célébrer aussi la messe nouvelle, bref : décourager les vocations. Quand on leur oppose l’argument : « Mais vous allez tarir les vocations de ces instituts ! », ils répondent qu’on n’a pas besoin de ces gens-là, qu’ils sont « inutiles » (réponse vraie d’un personnage que je ne veux pas nommer). […]

Citons ce mot de Mgr Roche, nouveau préfet de la Congrégation pour le culte divin, qui récemment, devant un groupe d’Anglo-Saxons, a dit expressément – en riant : « Nous allons détruire Summorum Pontificum. Le pouvoir liturgique sera donné aux évêques… mais pas aux évêques conservateurs ! » […]

On en revient à constater que toutes les expériences sont permises, y compris des bénédictions (interdites par l’Eglise) de couples homosexuels, sauf « l’expérience de la Tradition », selon l’expression de Mgr Lefebvre…

Tout est permis, toutes les hérésies, professées par des hommes d’Eglise qui gardent toujours leur « carte d’identité » de catholiques – sauf ce que souhaitent ceux qui disent la messe traditionnelle ou qui y assistent, accusés par le pape lui-même de déchirer l’unité de l’Eglise.

Ce qu’il faut retenir est que cette haine envers la messe traditionnelle a un fond doctrinal ?

Tout à fait. C’est la haine de l’ecclésiologie tridentine, de tout ce que représente cette messe tant du point de vue de la doctrine eucharistique que, plus globalement, de la doctrine de l’Eglise. 

Oremus organise chaque samedi, de 12 heures à 13 heures, une manifestation devant la nonciature (10, avenue du Président-Wilson, 75116 Paris).

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