Extrait d'une tribune de Jacques Bompard parue dans Valeurs actuelles :
"La politique de la gauche revient à remplacer le réel par des simulacres, à substituer à ce qui est ce qu’on voudrait qui soit.
Ceux
qui nous gouvernent détestent le réel car le réel est cruel envers
leurs illusions. Au fond, la gauche déteste le monde tel qu’il est et
prétend le changer au nom d’un matérialisme qui, précisément, devrait
lui interdire tout espoir de cet ordre. Car si le monde échappe à une
providence, s’il n’est que hasard, alors il devient vain de penser
pouvoir agir sur lui.Mais est-ce d’actions que l’on parle lors
qu’on désigne les actes d’un gouvernement français en 2013 ? Toute
action de sa part n’est-elle pas, en fait, leurre, masque, fausse piste
où égarer les énergies, champ de simulacres où enterrer les faits qui
dérangent ? Ne s’agit-il pas, par ces actions, non d’être sur le réel,
mais de le doubler d’une apparence de réel, de substituer à ce qui est
ce que l’on voudrait qui soit parce que le réel heurte, limite, règle ?
Prendre ses illusions pour la réalité est grave, imaginer que la réalité
est une illusion que l’on peut sculpter à l’envi ne l’est pas moins.Dans
ce contexte, la question du mariage “pour tous” déborde de son strict
contenu. Il soulève une question politique : dans une nation où les
droits collectifs essentiels voient leur exercice se détériorer, quel
est le but de ceux qui créent des “droits” pour des minorités ? Car
c’est là le paradoxe d’un “pour tous” qui ne concerne, en fait, que
quelques-uns. [Lire la suite]