Lu dans Minute de demain :
"Un rapport du ministère de l’Intérieur, publié le 29 avril, a démontré qu’en durcissant la législation sur l’immigration, le Danemark, petit pays de 5,5 millions d’habitants au système social très développé, avait économisé 6,7 milliards d’euros en dix ans. Les projections des experts, basées sur les réglementations plus laxistes des années précédentes, sont sans appel: ces sommes auraient, jadis, été versées aux immigrés bénéficiaires d’aides sociales ou de droits au logement.
Ce rapport, commandé par le populiste Parti du peuple danois (PPD, troisième parti du pays), a fait hurler les partis de gauche, qui l’ont qualifié d’insignifiant et «discriminatoire». Pour autant, ces cris d’orfraie n’empêcheront pas le gouvernement de poursuivre sa politique anti-immigration. Le PPD, qui, depuis 2001, soutient la coalition de droite au pouvoir, a toujours très clairement annoncé son mot d’ordre: «Arrêt total de toute immigration non européenne». […] le premier ministre libéral, Lars Lokke Rasmunssen, a confirmé ces propos: «Ceux qui viennent pour bénéficier de notre système social et peser sur notre économie ne sont pas les bienvenus au Danemark». Net et sans bavure. D’autant que deux autres chiffres encouragent «l’immigration choisie» chère à Nicolas Sarkozy: selon les statistiques du rapport de l’Intérieur, les immigrés extra-européens implantés au Danemark ont coûté, en dix ans, 2,3 milliards d’euros à l’Etat, alors que ceux en provenance d’Europe de l’Ouest ont rapporté 295 millions au Trésor public. […]
En novembre dernier, le gouvernement a accepté de durcir un peu plus la législation en rendant plus difficile l’entrée des conjoints d’immigrés. Seuls ceux ayant collecté assez de «points» peuvent faire venir leur(s) moitié(s) – l’attribution desdits points est déterminée par des facteurs multiples, comme l’obtention de diplômes ou la preuve d’une bonne maîtrise de la langue danoise. En outre, le couple candidat au regroupement familial doit déposer l’équivalent de 13000 euros (en Couronne, le Danemark ayant gardé sa monnaie) à la banque nationale, comme garantie couvrant un éventuel recours à l’assistance publique."