Figarovox publie un débat entre Frigide Barjot, qui souhaite toujours une union civile pour les homosexuels à la place de la loi Taubira, et la philosophe Chantal Delsol, qui lui répond ceci :
"Je ne vois pas à quoi peut servir votre projet d'union, dans la mesure où existe déjà le pacs lequel, je vous le rappelle, a été inventé pour les homosexuels, même s'il a depuis fait la bonne fortune de nombre de professeurs qui ont pu, par ce biais légal, changer de ville sans avoir beaucoup de points d'avancement. Le pacs garantissant certains intérêts administratifs et financiers, remplissant donc nombre de vos conditions, pourquoi, dès lors, aller plus loin ? Parlons net: autant je suis favorable à la tolérance de l'homosexualité, autant je suis hostile à sa légitimation. Il y a deux types de tolérance, l'une qui vise au respect des personnes et de leurs croyances, c'est le sens chrétien, avec un sentiment intime de ce qu'est la vérité, l'autre qui respecte les opinions d'autrui car on n'est pas certain d'avoir raison ni que la vérité existe, c'est la vision de Locke, l'incertitude constante aboutissant au relativisme. On comprend dès lors pourquoi la tolérance conçue au sens chrétien est aujourd'hui si suspecte. Ainsi, par exemple, du philosophe slovène Slavoj Žižek, qui s'élève contre elle au prétexte qu'être tolérant signifie que l'on pense qu'il y a une vérité, et donc qu'il y a une bonne vie. Tout un mouvement de pensée s'attache à supprimer la tolérance pour la remplacer par la légitimité. Or ce n'est pas parce que des gens s'aiment qu'il faut instituer des unions civiles. Tolérance et légitimation sont deux concepts distincts qu'on ne saurait confondre ni intervertir sans aboutir à une profonde nuit de l'esprit. On peut tolérer quelque chose, tout en considérant que ce n'est pas la meilleure vie qui existe. Je suis donc contre la légitimation de l'homosexualité."