De Stéphane Buffetaut pour le Salon beige.
Il venait des incertains rivages des années soixante-huitardes et avait accosté sur la terre ferme de la Foi catholique et de la Légitimité. Il ne l’avait plus quittée, bataillant sans repos pour le royaume de nos rêves.
En 1987, avec Daniel nous avions sillonné la France pour un millénaire capétien à l’écho inattendu. Ainsi donc le feu couvait encore sous la braise ! En ces temps qui paraissent lointains, Pierre-Charles Krieg, Président du Conseil régional d’Ile de France, pouvait professer sans complexe un légitimisme de bon aloi et Yvon Chotard, Premier vice-président du Conseil national du Patronat français, tout aussi légitimiste, co-présider avec le Prince Alphonse de Bourbon un colloque sur la politique économique des rois de France, organisé par mes soins dans le cadre de l’Union patronale d’Ile de France. Par mes soins mais à la grande fureur d’un autre vice-président certainement fort vénérable.
Puis il y eut cet appel téléphonique aux petites heures du matin du 30 janvier 1989. Le Prince Alphonse était mort accidentellement sur une piste de ski. J’entends encore la peine et le désarroi de Daniel. Ses interrogations aussi sur les desseins de Dieu.
Mais vite il fallait repartir en selle pour une autre cavalcade, improbable parfois, avec le Prince Gonzalve. Nous voici au fin fond du Berry afin d’inaugurer un monument à la mémoire d’un combat de la chouannerie berrichonne, avec un Prince désemparé par la mort de son frère.
Puis vint Louis XX, à la titulature médiatique. Parfois, las de combats difficiles, j’entendais Daniel se murmurer à lui-même : « Vive le roi quand même ». Mais toujours, il se reprenait. Semper fidelis.
Il y avait aussi ses autres combats qui ne faisaient qu’un. Celui de la tradition de l’Eglise, celui de la défense des chrétiens, celui du Christ. Il portait notamment le si précieux Observatoire de christianophobie.
Daniel, éditeur et homme de plume, était à l’opposé du vulgaire troupeau des journaleux qui se ruent à la mangeoire politiquement correcte, prennent les slogans pour de la pensée et confondent émotion et réflexion. Curieux de tout, allant aux sources, travaillant, recherchant l’information et déjouant les pièges, il faisait honneur à sa profession.
C’était aussi un gai compagnon et un franc buveur, toujours affable et souriant. En bon homme de droite, il ne considérait pas qu’il faille être sinistre pour mener le bon combat. Il guerroyait sans haine mais parfois avec la rage au cœur, cette salutaire rage qui enfle devant la bêtise, la mauvaise foi, l’ignorance et la veulerie.
Chaque année, depuis des lustres, nous déjeunions ensemble le 24 décembre. L’an passé, en raison des atteintes de la maladie, nous avions dû remettre cette habituelle rencontre d’amitié dans un Paris comme mis en pause par la venue de Noël.
Daniel nous a quittés il y a quelques jours et j’en ai le cœur navré. Lui qui, Dieu sait, n’avait recherché ni la richesse ni la gloire terrestre, connaissait mieux que quiconque ce que représentent les trésors de la Foi et sait maintenant ce qu’est la gloire céleste.
Il servait sans attendre de récompense, dans la fidélité à Dieu et au roi, Vendéen de 93 non pas égaré dans un monde obscurci mais présent afin que ne vacille pas la flamme qu’il entretenait afin, qu’un jour, elle s’embrase.
On raconte que Wellington, sur le champ de bataille de Waterloo, voyant passer sous la mitraille le baron Larrey et ses ambulances, avait ôter son bicorne en disant « je salue l’honneur et la loyauté qui passent ». A notre tour en évoquant Daniel saluons l’honneur et la loyauté qui passent. Chapeau bas, Monsieur Hamiche !
Stéphane Buffetaut, ancien député européen
Gilles Tournier
Ah, le souvenir de ses émissions sur Radio Courtoisie, le mercredi soir, avec le cher Serge de Beketch ! Reposez en paix tous deux et aidez-nous du haut du Ciel, nous en avons tant besoin.
F. JACQUEL
@Gilles Tournier
Depuis le milieu des années 90, je connaissais Serge et Daniel qui, l’un comme l’autre, daignaient m’honorer de leur amitié.
Et je les ai pleurés, l’un et l’autre.
FabienO
Bel hommage. L’homme le mérite !
balaninu20
Oui bel hommage et merci !
Je dis et redis Merci à Monsieur Hamiche ! je ne le connaissais pas personnellement mais au travers de ses différentes interventions et publications. Que Dieu vous accorde Monsieur Hamiche le doux repos bien mérité.