Charles Gave revient sur l’éviction de sa fille et de Jean-Frédéric Poisson de la liste de Nicolas Dupont-Aignan. Il montre que ce dernier, malgré son ralliement à Marine Le Pen en 2017, n’est finalement pas plus courageux que ceux qu’il dénonce au sein de LR :
Breizh info : Revenons à ce qui vous a opposé à Nicolas Dupont-Aignan, une affaire qui semble assez obscure pour bien des Français.
Charles Gave : Pour moi le premier. Nicolas Dupont-Aignan est venu me voir pour que je l’aide à faire le rassemblement des droites, j’ai accepté de mettre 2 millions d’euros – qu’on devait normalement retrouver en bout de course [au-dessus de 3% des voix les dépenses sont remboursées], il a trouvé que ma fille était très bien et lui a proposé un poste, on a commencé à faire campagne et ça marchait bien. Et puis une journaliste de l’Opinion est venue ici, a vu des affiches soviétiques des années 20 et en a déduit qu’on était antisémites – j’ai un petit-fils juif, quelle idée ?! – puis ensuite Le Figaro a rebondi sur un échange de mails de ma fille etc. Nicolas Dupont-Aignan a décidé de virer ma fille suite à la campagne de presse, je lui ai dit, tu le fais et tu plantes ta liste, ou tu fais une sortie à la Cyrano de Bergerac et fais preuve de courage face à la presse. Il l’a virée, je me suis retiré aussi et j’ai arrêté de financer la liste – la loi l’interdit, et il a fini par se planter.
Et l’affaire Poisson [viré car accusé de monter une liste avec Zemmour et Emmanuelle Gave] ?
Nicolas Dupont-Aignan n’aime pas les catholiques, et son union des droites n’était finalement que pour le promouvoir lui. En fait moi et ma fille on a été victimes d’une manœuvre qui nous a liquidés en cinq minutes, avec un scénario bien huilé de la reductio ad hitlerium.
Nicolas Dupont-Aignan s’est montré assez peu courageux à votre avis ?
Clairement. Tant que les hommes politiques de droite ne supporteront pas les gens qui sont attaqués dans leurs rangs, que les officiers de la droite fuiront devant l’ennemi, qu’ils auront peur de la presse, ça n’ira pas bien loin.
Et il y en a un, à droite, qui n’a pas peur de la presse ?
Ménard, vous l’avez cité. Le RN aussi, les accusations comme celles qui nous ont visé, ils s’en contrefoutent, c’est presque devenu leur signature même.
Pensez-vous que la presse vous a assassiné ?
Dans le temps, quand vous donniez une interview à un journaliste, il essayait de comprendre ce que vous aviez à dire. Aujourd’hui, son boulot c’est d’essayer de vous flinguer. Ils guettent l’erreur et la montent en épingle. Autrement dit ils sont devenus des tueurs à gages de tous ceux qui ne pensent pas comme eux et c’est pour ça que la presse mainstream est détestée partout.
Pitch
Excellente analyse de Charles Gave, la comparaison journaliste / tueur à gages est particulièrement bien trouvée
DUPORT
Ce ne sont pas des journalistes ce sont des propagandistes et ce n’est pas du tout le même travail
Alors appelez un chat : Un chat !
Classico
S’il a les moyens pourquoi ne lance t il pas une liste de droite décomplexée qui pourrait s’allier au FN ?
philippe paternot
deux remarques très judicieuses que tout le monde fait depuis des lustres:
les politiques de droite ne s’assument pas (hormis sarkozy en 2007 qui a gagné) et qui font une politique de gauche (sarkozy a cru qu’en caressant la gauche et prenant des ministres de gauche, il se ferait aimé! il l’a payé cash!
et les journalistes aux ordres qui flinguent plus qu’ils ne réfléchissent
dupont-aignan avait eu le courage de s’allier à marine mais ensuite quels cafouillages… il l’a payé cash!
avis aux autres amateurs
A.F
Les médias “mainstream” ne sont plus un outil au service de l’information mais un instrument de pilotage électoral.
Ils bourrent le crâne et lessivent dans le sens nécessaire au résultat ciblé.