Voici la fin du long article sur le pèlerinage de Chartres écrit par le journaliste américain Rod Dreher, lui-même converti par une visite de la cathédrale de Chartres quand il avait 17 ans. Il était venu cette année participer au 43e pèlerinage de Pentecôte :
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Les critiques diront que ces jeunes catholiques s’engagent dans un cosplay nostalgique, essayant de récupérer un âge d’or de la foi qui n’a jamais existé. Ce n’est pas comme ça que je le vois. Sans l’avoir choisi, ils ont été jetés dans un monde sans forme, sans structure et sans sens. Il s’agit d’un monde moralement chaotique et nihiliste créé par les décisions prises par leurs parents et leurs ancêtres, principalement dans l’après-guerre, bien que les racines de notre crise remontent à l’aube de la modernité il y a cinq siècles.
Chartres leur est un phare de ce que le monde pourrait être à nouveau. C’est une manifestation prophétique de lumière et de beauté au milieu de l’obscurité d’un monde laid qui ne comprend pas le message gravé dans ses murs, et proclamé dans la lueur de son verre rubis, émeraude et azur. Dans l’émerveillement de cette cathédrale médiévale, une symphonie de pierre, ils entendent les mélodies chantées en latin et les balises de la lumière ornée de bijoux les convoquant hors du bois sombre de la modernité.
«L’espoir est une mémoire qui désire. La mémoire est le désir satisfait. » C’est l’essence de l’espérance chrétienne que Chartres donne à ces jeunes idéalistes. L’homme qui a écrit ces mots était Honoré de Balzac. Un Français, naturellement.