Jacques Chirac a fait savoir au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qu’il allait placer l’attitude de la Turquie au centre des discussions lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Cinq, prévue les 1er et 2 septembre. Il reproche au gouvernement turc de ne pas reconnaître Chypre. Le gouvernement turc a en effet signé le 29 juillet un protocole élargissant ses accords douaniers aux dix nouveaux États membres de l’UE, dont la République de Chypre, ratification indispensable à l’ouverture des négociations d’adhésion. Mais la Turquie s’est empressée de souligner que cette signature ne pouvait être interprétée comme une reconnaissance de facto du gouvernement de Nicosie.
«Il ne me paraît pas concevable qu’un processus quelconque de négociations puisse s’ouvrir avec un pays qui ne reconnaîtrait pas chacun des membres de l’Union européenne, c’est-à-dire les Vingt-Cinq», avait prévenu Dominique de Villepin début août. Il avait ajouté que, si la Turquie ne respecte pas toutes les conditions, «il sera urgent d’attendre qu’elle marque une vraie volonté de rentrer dans ce processus». Jacques Chirac confirme qu’il «n’est pas possible d’ouvrir des négociations avec un pays qui ne reconnaît pas l’un des membres de l’Union».
Erdogan accuse Chirac de l’avoir trahi et affirme que le chef d’État français lui avait assuré que la signature du protocole ne constituait pas une reconnaissance de la République de Chypre. Mais la victoire du NON au référendum sur la Constitution a visiblement modifié la donne. Rappelons tout de même que nous ne demandons pas seulement à la Turquie de reconnaître Chypre, mais nous souhaitons surtout que ce pays ne rentre pas dans l’Union européenne !
14h30 : La Commission européenne vient de mettre la Turquie en garde : les pourparlers d’adhésion avec l’UE se dérouleront avec les Vingt-Cinq, et donc y compris Chypre.