Le député LREM François de Rugy a attaqué l’Eglise à propos de la liberté scolaire, lors du débat en commission qu’il présidait samedi 23 janvier sur le projet de loi visant à « conforter le respect des principes de la République » :
« Ce n’est pas nouveau que les religions veuillent prendre la main sur la vie des gens à travers l’école, les clubs sportifs, tout un tas d’organisations. Cela a existé à d’autres époques, en France massivement avec la religion catholique ».
Evoquant l’« influence étrangère » souvent reprochée aux musulmans, le député a ajouté :
« elle existe depuis toujours, et en l’occurrence pour ce qui est de l’Eglise catholique, vous vous rappelez que c’est aussi une affaire diplomatique entre la France et le Vatican. […] Les évêques en France sont nommés non seulement par le pape bien sûr mais avec le nonce apostolique qui je crois n’est pas français en général… »
Mgr Bruno Valentin, évêque auxiliaire de Versailles, a interpellé l’ex-ministre sur Twitter, et a déclaré dans Famille chrétienne :
« Hélas, le problème est que ce n’est pas juste un accident de débat. Cette réflexion est très emblématique de l’esprit dans lequel cette loi est en train d’être travaillée ».
« Tout ça c’est des clichés éculés. Il n’y a qu’à voir les archives de caricatures de presse avec les méchants jésuites qui veulent éteindre l’intelligence des enfants contre la République qui vient l’éclairer. Réactiver des vielles accusations sur l’Église tissant sa toile pour mettre la main sur la conscience des gens est insensé. La vérité c’est que tous ces lieux éducatifs catholiques se sont avant tout développés là où il n’y avait rien d’autre. L’Église n’a pris la place de personne, elle est d’abord venue pallier des manques. »
On en a perdu le sens, mais les premiers réseaux de cinéma en France étaient les cinémas paroissiaux, avant de devenir un réseau commercial. Un grand nombre de clubs sportifs, jusque dans les clubs de football de la ligue 1 aujourd’hui, sont des clubs créés dans le cadre de patronages paroissiaux. C’est le cas par exemple du club de l’AJ-Auxerre. Ces structures ont progressivement accueilli la diversité de la jeunesse française comme elle est. »
« Il ne faut pas perdre de vue l’objectif de la loi : renforcer la cohésion nationale. On croit vraiment que c’est en réactivant ces combats là qu’on va renforcer quoi que ce soit ? C’est un débat qui existait déjà au temps de Louis XIV ».
« On est entrain de passer d’une laïcité de liberté à une laïcité du soupçon. Le nouvel équilibre va désormais fonctionner sur une logique de contrôle, de police, voire de répression des cultes. Quand on regarde le détail des mesures qui sont annoncées, c’est cela qu’il se passe sans exagération. »
« On ne laissera pas la loi de 1905 et la liberté religieuse être modifiées fondamentalement pour des enjeux purement politiques. A chaque étape nous sommes entendus, reste à savoir, comme d’habitude, si nous sommes vraiment écoutés ».