Dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles, Christine Boutin déclare que la réforme des retraites néglige les familles et ajoute ne pas exclure de se présenter à la présidentielle de 2012 :
"Sur ce que nous connaissons, aujourd’hui, du projet du gouvernement, il apparaît que les familles sont, une fois encore, les grandes oubliées des réformes (…) Si rien n’est fait pour favoriser la relève démographique, donc la natalité, c’est l’avenir du système de retraite par répartition qui se trouvera compromis. Or, cet avenir, personne n’en parle ! (…) C’est pourtant une évidence : pour sauver les retraites, il faut promouvoir et favoriser les familles. Donc rétablir la dimension familiale des retraites (…)
En 2007, lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s’était engagé à allouer – je le cite – « des droits sociaux et des droits à la retraite à ceux qui se consacrent à l’éducation de leurs enfants ». Alors même que l’actuelle réforme des retraites lui en offre l’occasion, je regrette qu’il semble avoir oublié cet engagement (…)
Il y a, notamment, deux mesures à prendre d’urgence. Durant la période d’activité, une meilleure prise en compte du congé maternité (qui n’est pas aujourd’hui une période cotisée). Puis, au moment de la retraite, l’instauration de “bonus” en fonction du nombre d’enfants s’ajoutant à la pension initiale. Au-delà du “rééquilibrage” attendu en faveur des parents, ce serait un signal fort en direction des familles qui ont, trop souvent, le sentiment d’être négligées, voire sacrifiées (…)
Je n’exclus rien pour la présidentielle de 2012, et nombre de mes amis m’y poussent. Je suis une femme de conviction, qui croit notamment à une société attachée à la primauté de la personne, de la conception à la mort, et à la répartition des richesses. Si ces idées ne sont pas suffisamment prises en compte par le candidat de la majorité, quel qu’il soit, je serais évidemment candidate."
Cela fait au moins un point sur lequel Christine Boutin est d'accord avec Marine le Pen et Bruno Gollnisch….
Olivier M
Seul hic: elle est aussi candidate pour défendre les “familles” immigrées sur notre sol.
Boutin ne sait pas ce qu’être Français veut dire; d’ailleurs, pour avoir collaboré avec Fadela Amara de “Ni putes ni soumises”, faut quand même pas manquer d’air.
Salut Christine, toujours abonnée à ton annuel 1%?…
jordanus
Et si Christine prenait une retraite anticipée ?!…
(OK, pas très constructif ce commentaire, j’accepte de bonne grâce d’être retoqué…)
Robert Marchenoir
Oui, enfin c’est bien joli de se dire pour la famille, mais cette mesure ne constitue même pas une amorce de début de soupçon de virtualité de solution au problème des retraites.
Lequel est un problème comptable pur et simple, mais étiré sur la durée d’une vie humaine. Il s’agit que les dépenses équilibrent les recettes, quelle que soit l’évolution de la démographie et de la conjoncture économique.
Avec cette mesure géniale, Christine Boutin augmente d’un seul coup, et considérablement, les dépenses. Sans, en aucune manière, garantir une augmentation de recettes consécutive.
Si cela permettait de résoudre le problème des retraites, alors il suffirait, pour ce faire, d’augmenter les allocations familiales.
Or, je n’ai pas remarqué que la natalité galopante des immigrés africains, nettement favorisée par ces allocations, ait corroborré le slogan stupide et criminel d’après lequel “les immigrés paieront nos retraites”.
Puisqu’on a eu les immigrés, et en masse, et avec des familles polygames, et avec une natalité galopante, comment se fait-il qu’il subsiste encore un problème de retraites ? Il devrait être réglé depuis longtemps !…
La mesure boutinienne suppose que la simple naissance d’un enfant crée un flux financier qui permettrait d’augmenter la retraite de ses parents.
C’est évidemment faux. La retraite de ses parents, dans le système actuel, est ou sera payée par les enfants des autres qui sont déjà en âge de travailler, et qui travaillent effectivement. Il ne suffit pas de faire des enfants pour résoudre le problème des retraites. Encore faut-il que ceux-ci travaillent, donc cotisent, et cotisent suffisamment, et suffisamment longtemps.
Si vous faites un enfant qui restera chômeur le quart de sa vie, qui vivra de petits boulots au noir, qui passera quelques années en prison, et qui se gavera d’aides sociales, cela ne résoudra pas le problème, cela l’aggravera. Parce que lui aussi, le moment venu, il réclamera une retraite.
La seule façon de résoudre le problème est de lier la retraite d’une personne donnée à ses propres cotisations tout au long de sa vie. Cela s’appelle la retraite par capitalisation.
C’est la seule façon de responsabiliser chacun par rapport à sa retraite, et de sécuriser le sytème par rapport aux évolutions démographiques et aux aléas économiques, qui sont à la fois imprévisibles, producteurs de lourdes conséquences à long terme et impossibles à corriger.
Or, tout le monde se prosterne devant la “retraite par répartition” (Sarkozy a même édicté qu’il s’agissait d’un “dogme”, sauf erreur), et personne ne propose la retaite par capitalisation, qui fait figure d’épouvantail quelque part entre Hitler et Pinochet.
Cela ne peut pas marcher.
JCM
Elle parle bien de “période d’activité” pour les femmes et de “bonus” au moment du départ à la retraite : encore de quoi favoriser uniquement les couples à double salaire et rien pour les mères au foyer.
Je crois pourtant que la doctrine sociale de l’Eglise parle de la notion de revenu du foyer, qui doit favoriser la famille en tant que telle et primer sur les droits individuels à la retraite.
cosaque
Laissez tomber Christine…
ça vous sert à quoi de vous présenter aux présidentielles ? à rien.
On vous veut au parlement pour voter ds le bon sens qd il y a des lois pro ou anti-famille.
Pas comme pour le travail dominical ou “l’harmonisation” des lois européennes sur l’avortement…
Du concret ! Pas des paroles non d’un chien !!!
C’est quoi ce double langage ?!
Exupéry
Bravo à Marchenoir pour son analyse lucide.
Quant à Christine Boutin , ce n’est plus de la naïveté, c’est de l’aveuglement!
deniserp
Il est certain que si les allocations familiales peuvent permettre aux parents d’assurer un certain salaire familial, on peut se demander si cela s’avère suffisant dans cette optique.
La famille étant la cellule de base de toute société humaine, on peut se demander aussi s’il n’est pas nécessaire de la même façon de favoriser le travail à domicile pour au moins une des personnes qui reste à la maison pour s’occuper de sa famille.
Cela permettrait peut-être de favoriser les familles à grandir plus. Ne faut-il en effet enlever tous les obstacles qui empêchent la procréation ?
Voici ce que dit la DSE a ce sujet :
Pour protéger ce rapport entre famille et travail, un élément à apprécier et à sauvegarder est le salaire familial, à savoir un salaire suffisant pour entretenir la famille et la faire vivre dignement. Ce salaire doit permettre la réalisation d’une épargne favorisant l’acquisition de telle ou telle forme de propriété, comme garantie de la liberté: le droit à la propriété est étroitement lié à l’existence des familles, qui se mettent à l’abri du besoin, grâce aussi à l’épargne et à la constitution d’une propriété familiale. Il existe plusieurs façons de rendre concret le salaire familial. Certaines mesures sociales importantes concourent à le déterminer, telles que les allocutions familiales et autres contributions pour les personnes à charge, ainsi que la rémunération du travail au foyer d’un des deux parents.
Dans le rapport entre la famille et le travail, une attention spéciale doit être réservée au travail de la femme dans le cadre de la famille, c’est-à-dire tout le soin qu’elle lui consacre, qui engage aussi les responsabilités de l’homme comme mari et comme père. Ce travail, à commencer par celui de la mère, précisément parce qu’il vise le service de la qualité de la vie et s’y consacre, constitue un type d’activité éminemment personnel et personnalisant, qui doit être socialement reconnu et valorisé, notamment par une compensation économique au moins égale à celle d’autres travaux. En même temps, il faut éliminer tous les obstacles qui empêchent les époux d’exercer librement leur responsabilité de procréation et, en particulier, ceux qui contraignent la femme à ne pas accomplir pleinement ses fonctions maternelles.
Deogratias
voici un document sur le sujet à faire connaître largement :
http://www.partichretiendemocrate.fr/images/stories/downloads/cp/100518-Boutin-retraite.pdf
C.Chotard
Quelqu’un pourrait il me rappeler qui madame Boutin a soutenu lors du second tour de l’élection présidentielle de 2002 ?
Je lui suggère grandement de mettre en accord ses actes et ses paroles, elle en sortira grandie et deviendra (peut être) crédible.
cad
sans un etat fort indépendant ,nationaliste ou patriote ,ces mesures, profitables aussi à des populations oisives ,ou une capitalisation ,qui serait croquée par les taxes,ne serviront à rien .et pour le moment seul GOLLNISCH semble pouvoir incarner cet état fort .
pg
@Robert Marchenoir
Vous posez la vraie question : la retraite par répartition est en effet anti nataliste par définition. Car même avec des bonus pour enfant supplémentaire (il faudrait revenir sur la réforme Balladur qui avait ”tué” la retraite des mères au foyer), relèvement des allocations familiales, etc…., cela profite surtout aux plus assistés, c’est à dire en effet pour l’essentiel à l’immigration oisive et profiteuse. Car la politique familiale transformée en aides sociales est ce qui constitue ce que JM LP puis P de V le paraphrasant, ”les pompes aspirantes de l’immigration”.
Seule une conversion progressive à la répartition, telle que la préconise le Pr BICHOT, peut nous sortir de ce cercle vicieux démographique. Il est quand même extraordinaire que le socle de notre politique de protection sociale et de politique familiale soit issue de l’économie de guerre de la période 39-45 et de l’année 1945 : entre temps il y a eu les trente glorieuses qui ont laminé la natalité française (pourquoi les allocs n’ont plus joué leur rôle ?) et l’immigration massive financée par ces deux politiques. La gauche demande leur maintien ; mais la droite y compris nationale, est-elle tenue d’en faire autant ?
Emmanuel
« Je suis une femme de conviction, qui croit notamment à une société attachée à la primauté de la personne, de la conception à la mort, et à la répartition des richesses. »
Ce qu’il faut noter c’est la chute de cette déclaration : une société attachée à « la répartition des richesses ».
Il faut donc une fois encore, démasquer ici l’hypocrisie de la politique de répartition et de redistribution égalitaire. Elle n’atteint même pas son objectif humanitaire. Cette redistribution forcée, qui passe par la spoliation de certains, constitue en effet un frein puissant à l’esprit d’épargne et à l’initiative responsable, deux éléments majeurs pour entrainer vers le haut le niveau de vie de tous, y compris et d’abord de ceux démunis.
On notera que cela ne gène nullement la catholique Boutin de déclarer vouloir voler tout simplement « ceux qui ont », les soi-disant riches. Même si c’est pour ensuite donner le fruit du butin à « ceux qui non pas ». Comme si ce vol-là n’entre pas dans le champs d’application de l’un des dix commandements.
Plus profondément, on notera enfin la flagrante incohérence qu’il y a entre le fait d’affirmer d’une part, la primauté de la personne, et d’autre part, le principe de la répartition des richesses. Voyons, si l’on éprouve le besoin de répartir les richesses sous la contrainte et par la force, c’est que fondamentalement l’on ne croit pas beaucoup à la primauté de la personne.
Florence
Pour confirmer ce que dit Deniserp:
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise,
Nos 25O/251 à propos du salaire familial;
pg
Erratum ce commentaire remplace le précédent : seule une conversion progressive à la CAPITALISATION
@Robert Marchenoir
Vous posez la vraie question : la retraite par répartition est en effet anti nataliste par définition. Car même avec des bonus pour enfant supplémentaire (il faudrait revenir sur la réforme Balladur qui avait ”tué” la retraite des mères au foyer), relèvement des allocations familiales, etc…., cela profite surtout aux plus assistés, c’est à dire en effet pour l’essentiel à l’immigration oisive et profiteuse. Car la politique familiale transformée en aides sociales est ce qui constitue ce que JM LP puis P de V le paraphrasant, ”les pompes aspirantes de l’immigration”.
Seule une conversion progressive à la possibilité de la capitalisation, telle que la préconise le Pr BICHOT, peut nous sortir de ce cercle vicieux démographique. Il est quand même extraordinaire que le socle de notre politique de protection sociale et de politique familiale soit issue de l’économie de guerre de la période 39-45 et de l’année 1945 : entre temps il y a eu les trente glorieuses qui ont laminé la natalité française (pourquoi les allocs n’ont plus joué leur rôle ?) et l’immigration massive financée par ces deux politiques. La gauche demande leur maintien ; mais la droite y compris nationale, est-elle tenue d’en faire autant ?
Jean Theis
“Nombre de mes amis me poussent” !
Encore une énorme tourtière de Mme Tourte qui a une imagination vraiment débordante.
Lama12
Madame Boutin a de bonnes idées.
Le fait est qu’en France, plus une femme élève ses enfants elle même, plus faible est sa retraite. La moindre des choses serait de comptabiliser les économies qu’elle a fait faire à son pays, en s’occupant de ses enfants, au lieu de les confier à la collectivité, en places en crèches et autres maternelles, et de lui renvoyer l’ascenseur lorsque le moment de la retraite arrive.
Quant au bonus dont parle Mme Boutin, elle aurait pu essayer en 1993,de s’opposer au laminage de la majoration de la retraite des cadres, décidé par Mr Balladur (80 % au lieu de 100 % pour les cadres ayant élevé au moins trois enfants)
Enfin, je suis fatigué d’entendre les socialistes (qui ont reçu des “éléments de langage” de la rue de Solférino) répéter jusqu’à plus soif sur les médias, que la remise en cause de la retraite à 60 ans est un coup dur pour les personnes ayant commencé à travailler à 14 ans, pour exercer des métiers pénibles.C’est de la responsabilité de l’employeur de gérer la carrière d’un salarié (ex : un opérateur sur une ligne de production peut évoluer vers un poste de contrôle de qualité).