Maaloula est un village montagneux chrétien d’un millier d’habitants, au nord-ouest de Damas, rendu célèbre par le martyr des Maaloulites, en 2013. Aujourd’hui encore, le village porte les stigmates du passage des djihadistes. Les maisons effondrées ornent le flanc de montagne. Ces sombres heures restent à jamais gravées dans les esprits.
Le 4 septembre 2013, Maaloula, connu pour ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles, sa chapelle considérée comme la plus ancienne au monde, son couvent, ses églises, le tombeau de sainte Thècle, disciple de saint Paul, subi les premières attaques djihadistes. Les habitants se réveillent sous les "Allah Akbar" et les explosions. Des combats violents commencent après l'explosion d'une voiture piégée contre l'arche qui sert de point de contrôle aux militaires à l'entrée de la ville. Un franc-tireur prend position sur les hauteurs du village. De nombreux militaires sont tués dans l'assaut de la ville, la population fuit en laissant tout derrière elle.
Après plusieurs jours de luttes acharnées, le village tombe aux mains des combattants d’Al-Nosra, le 8 septembre. Dans les premières heures trois hommes sont exécutés par les djihadistes. Les églises sont détruites, les maisons incendiées et toutes représentations religieuses cassées au burin.
Pendant 8 mois, Maaloula se meurt. Les dégâts infligés sont lourds. Mais le 14 avril 2014 ; le soleil reparaît derrière les nuages : le village est libéré. Peu à peu, les Maaloulites reviennent, reconstruisent, avancent.
L’association entame son action à Maaloula
Depuis août 2015, une antenne permanente a été ouverte à Maaloula. Les volontaires s’y relaient constamment pour reconstruite le village.
« En arpentant quelques minutes les rues, vêtu des couleurs de l’association, je me rends compte de l'impact de l'action des volontaires ici. Les enfants, les adultes, les personnes âgées,… tout le monde salue les volontaires. Certains s'arrêtent et prennent le temps de nous parler plus longuement. Quelle joie pour ces chrétiens, ayant été confrontés à l’enfer, de vivre aux côtés de jeunes Français, venus spécialement les aider à reconstruire ! », explique François, chargé de communication en Syrie.
Tout cela ne serait rendu possible sans l’aide bienvenue de Lavandius. Ce jeune trentenaire syrien déniche des projets porteurs économiquement pour la vie de Maaloula, s’affaire sur les multiples chantiers avec les volontaires et favorise le développement des liens culturels entre jeunes français et syriens.
« Ce jour-là, il a accepté de me montrer les destructions à travers toute la ville. La violence des combats passés s’impose à mes yeux. Ici, des marques d’un tir d’obus ou d’un bombardement, là des maisons écroulées… ».
Les Maaloulites ont besoin de vous
Abou Tony a vécu aux Etats Unis pendant 43 ans. En 2011, témoin impuissant de la détérioration de la situation en Syrie, il décide de revenir dans son village natal, avec sa famille. « En tant que chrétien syrien c'était mon devoir de revenir. »
Le 4 septembre, lorsque les combats éclatent, ses pensées sont tournées vers sa femme, son fils et ses filles. « Que va t'il leur arriver si elles sont capturées, » m'explique-t-il, la voix tremblante d’émotion. Il s'arrête quelques instants encore bouleversé par cette pensée. Grâce à Dieu il réussit à les sortir du village pour les emmener dans un endroit sécurisé loin des combats. Mais son devoir envers son village lui commande de poursuivre son action. Il décide de rejoindre la défense nationale syrienne pour sauver son village.
Aujourd'hui, les volontaires l'aident à reconstruire sa maison. Mais, sans vos dons et votre soutient la maison d'Abou Tony et des nombreux autres villageois ne pourront être reconstruites.