Depuis cet été, plus de 150 volontaires se sont relayés dans la mission SOS Chrétiens d’Orient en Irak, ces jeunes français donnent de leur temps pour partir aider les populations chrétiennes déplacées. Arrivée depuis plusieurs semaines dans le quartier chrétien d’Ankawa à Erbil, l’une d’elle nous livre son ressenti.
« La patience déplace les montagnes » annonce un proverbe irakien, proverbe qui ne cesse d'illustrer le quotidien d'un volontaire de SOS Chrétiens d'Orient. En posant le pied en Irak, le choc avec une réalité qui nous dépasse et nous échappe est un passage obligé. Nous sommes chacun, des pions de l'idée du « mieux » ou du « moins pire » et faisons en sorte d'apaiser les esprits par une présence rassurante et réconfortante. A chaque instant, qu'il s'agisse de visiter les familles, d'évaluer leurs besoins à l'approche de l'hiver et de leur offrir un minimum pour vivre décemment, nos journées sont riches de nouvelles rencontres, de nouveaux témoignages, de nouvelles épreuves mais aussi de nouvelles leçons de vie.
Qu'elles viennent de Mossoul, Qaraqosh, Karemlesh ou Bartella, les familles portent toutes en elles le poids de pertes humaines, matérielles et souvent du découragement quand ils prennent conscience qu'en une nuit, le travail d'une vie entière s'est envolé. Et pourtant, le soulagement renaît dès que nous nous présentons à leur porte munis de tapis, radiateurs, machines à coudre ou couvertures et que nous prenons un temps pour échanger avec eux. Il est toujours très fort de les entendre dire que notre aide matérielle est certes nécessaire mais que l'indispensable reste la prière. Ainsi, chaque rencontre s'accompagne d'un moment de prière où nos langues se confondent et prions pour la victoire du bien, pour que les manifestations de haine de Daesh ne prennent jamais le pas sur notre espérance et notre foi.
Notre contact avec les enfants est tout aussi fort puisque les activités sont récompensées par une participation joyeuse, des sourires francs et éclats de rire entre petits et grands. Nous redécouvrons les joies simples de bricoler des bracelets en papier-toilette, d'organiser des parties de foot, épervier et chorégraphies. Nous proposons également une activité tricot pour les femmes. Si cela paraît anodin au premier abord, c'est en réalité un moyen privilégié pour les volontaires d'échanger avec ces « mères-courages » sur leur quotidien, leur souffrance et espérance. La plupart sont déjà expertes et reviennent la fois suivante avec de nouveaux vêtements prêts à être portés !
Venir en Irak c'est finalement miser sur la patience. Sur le court terme, notre action est immédiate dans les cœurs, l'objectif est désormais de la renouveler quotidiennement sur le terrain pour qu'elle soit inscrite sur le long terme. Un volontaire ne peut manifestement pas changer la réalité parfois violente du pays dans lequel il œuvre mais c'est en confiant sa volonté au Seigneur qu'il trouvera les moyens de changer ce qui est à sa portée.
Rejoignez nos volontaires sur le terrain, envoyez votre candidature à notre responsable des volontaires : [email protected]