Xavier est volontaire SOS Chrétien d’Orient depuis deux mois à Erbil en Irak. Il est responsable de la troupe scoute de l’Immaculée dans le camps d’Ankawa 2. Témoignage
« Lorsqu’on n’a pas tout donné, on n'a rien donné ». Cette citation du pilote Guynemer est souvent reprise par les routiers comme un mot d’ordre et un exemple à suivre dans leur engagement.
C’est dans cet esprit que j’ai choisi de rejoindre la mission de SOS Chrétien d’Orient en Irak. Je suis parti avec mon idéal scout au fond du cœur et l’envie d’apporter aux autres ce que j’avais reçu en France par le scoutisme.
Plus que de simples activités, le scoutisme est une école de vie. Au travers des jeux proposés aux scouts, une idée forte est véhiculée : l’esprit de service. Lors de la promesse, le jeune scout s’engage à servir et à aider son prochain. Dans l’organisation de la vie d’une patrouille chacun utilise ses compétences pour aider les autres par les postes d’actions. On parle toujours de service : le service de bois pour le feu, le service d’eau pour la cuisine…
La vie dans un camp de déplacés est bien plus dure que la vie dans les bois, propre au scout. Bien qu’ils vivent dans des bâtiments et non dans des tentes, ils subissent une promiscuité constante. Les jeunes sont souvent désœuvrés et l’absence d’espaces libres dédiés aux jeux posent de vrais problèmes. Un camp de déplacés est une sorte de vase clos où les occasions de sorties sont rares. Livrés à eux-mêmes, il n’est pas rare de voir des bandes d’adolescents qui cherchent la première opportunité pour se distraire. C’est devant un constat tout à fait similaire que Baden Powell à décider de créer le scoutisme pour donner à la jeunesse la possibilité de prouver ce dont ils sont capables. C’est également dans cet esprit que SOS Chrétiens d’Orient a choisit de créer une troupe scoute dans le camp d’Ankawa 2. Le projet s’est lancé en août 2016,il réunit quatre patrouilles qui se forment par des jeux et des activités propres à faire rayonner leurs talents.
J’ai été chargé de continuer ce projet et de m’occuper de ces jeunes d’Ankawa 2 : c’était l’occasion pour moi de transmettre de façon privilégiée ce que j’avais reçu durant mes années de scoutisme. C’est donc avec entrain que j’ai repris cette troupe. Très vite, j’ai pris la mesure des difficultés qu’imposait l’Irak. Des mouvements existaient déjà avant l’arrivée de Daesh en Irak mais ils étaient bien différents de ceux que j’ai connus en France. Le camp est en pleine ville et il difficile de faire des activités en dehors. Paradoxalement, c’est aussi une chance car cela permet aux scouts de se réunir plus facilement et régulièrement. Mais cela oblige les volontaires à trouver constamment des nouvelles idées pour les activités. Les scouts sont également très nombreux et il est parfois dur de les mettre en action. Cependant c’est aussi un des objectifs du scoutisme que de donner une hygiène de vie et d’apprendre à suivre des consignes. Au travers des jeux, les jeunes comprennent que les règles sont faites pour permettre de jouer tous ensemble, petits et grands.
Les membres de la troupe de l’Immaculé comprennent petit à petit que le scoutisme est un choix qui marque profondément une vie. En effet lors du cérémonial de la promesse, le chef demande au novice « combien de temps est tu prêt à servir ? » et le jeune répond en regardant droit dans les yeux « s’il plait à Dieu, toujours ». Ainsi, il prend un engagement pour la vie, il choisit de tout donner au long de sa vie pour « servir son Dieu, l’Eglise et son pays, aider son prochain en toute circonstance et observer la loi scoute ».
Cette troupe est un message d’espoir pour toute la communauté chrétienne qui voit les jeunes s’investirent au service des autres.
Prions pour que cette promesse des déplacés chrétiens du camp d’Ankawa 2 soit un exemple d’engagement pour les jeunes Français.