François-Xavier Bellamy dénonce :
En abandonnant les épreuves communes, Jean-Michel Blanquer choisit d’enterrer le bac, pour casser le thermomètre de la faillite éducative qu’il n’a cessé d’aggraver.
Sur Twitter, un internaute explique les soubassements de cette réforme :
[…] Car c’est bien beau de vouloir la liberté de choix, l’agilité, la souplesse, etc. Mais il faut la payer. Votre Bac Local, qui a terme vaudra rien ou peu, n’assurera plus l’inscription de vos enfants dans la filière universitaire de leur choix, voire à l’université tout court. Oui, ce genre de choses existe déjà, largement. Mais je parle bien du droit que vous accorde le bac, si vous l’avez. On l’a laissé mourir à petit feu, il est presque à point. Encore quelques minutes de cuisson (10 ans ?) et il sera prêt à servir. Un gros brevet, quoi.
Les universités sélectionneront sur dossier, et les droits d’entrée seront plus élevés. Oh, pas comme dans les facs prestigieuses des U.S, non. Mais terminé les licences à 500 balles sécu comprise. Mettons 3000, 4000 peut-être. On n’a plus de blé, va falloir raquer. C’est simple.
On vous colle un petit ballon d’essai avec les étudiants hors U.E pour ça. C’est à ça que ça a servi, et pas à autre chose. Avec en plus l’anglais comme langue d’enseignement, mais c’est un autre débat.
Le marché juteux des prêts étudiants sera alors ouvert. Car toute la question est là, nulle part ailleurs. C’est un marché peu volatil, avec de bonnes perspectives de rendement. Un marché qui échappe à la spéculation tandis que l’argent des Français part en assurance-vie…
L’épargne des Français, voilà le nœud du problème, comme partout. Faire main basse dessus, remettre cet argent en circulation alors qu’on en manque. Le reste n’est que poussière et fumée. Regardez les réformes avec cette focale simple, vous y verrez plus clair.
On voit bien cela avec le taux ridicule du livret A depuis des années – c’est bien pour que les Français arrêtent de constituer leur bas de laine, fut-il modeste (surtout ?), pour réinjecter leur blé dans le système de consommation. Parce que c’est la consommation, via la TVA, qui assure notre train de vie, bien plus que l’impôt. Le reste c’est pour les profs de Lettres avec Achille le moisi, tout ça.
Encore plus avec la crise du COVID, qui a vu l’épargne croître de belle manière. Les Français, méfiants, en gardent une bonne partie en prévision, évidemment. Il va falloir leur faire dépenser coûte que coûte. Mais on ne dit pas ça de cette manière. En gros, on continue à jouer l’écrasement des classes moyennes. Et ça va se retrouver dans ce Bac Local. Point, barre.
Alors on te colle des réformes, en ayant auparavant laissé le laxisme s’installer, soigneusement. Peu importent les gouvernements.
C’est une pierre de plus dans le jardin, qui commence à ressembler furieusement à un jardin sec japonais. Qui profite de l’apathie générale, en mentant chaque jour, devant ce que les commerciaux nomment “la viscosité” du public. Concept assez intéressant, par ailleurs, que cette viscosité. Sa transcription en politique va de soi, et si elle heurte toute pensée humaniste (au sens strict), il faut reconnaître qu’elle se vérifie. Bref.
Le problème, c’est que nous sommes, peu ou prou, en République. Cela devrait nécessiter au moins quelques débats clairs. Car on peut être pour ce Bac Local et surtout ce qui va suivre sans honte, c’est une solution comme une autre.
Il faut juste dire au public qu’il va falloir payer, en espèces sonnantes et trébuchantes, quitte à s’endetter. Et ça, je ne l’entends jamais.
Alors, pour finir, mien conseil : Épargnez. Épargnez pour vos enfants si vous ne voulez pas que, dans 10, 15 ans, ils se mangent un prêt étudiant faussement avantageux (je ferai un fil là-dessus peut-être) pour faire une licence qui leur permettra d’être caissier à Intermarché en CDD.
J’oubliais une chose importante. Le but est donc de dégraisser les effectifs dans le supérieur, par l’argent et plus par le mérite (merci les connards qui l’ont nié pendant des années au passage, la bourgeoisie que vous détestez vous remercie, blaireaux) ; ce qui correspond aussi à l’évolution du marché du travail, qui ne réclame plus de compétences “moyennes” mais des métiers, peu, à forte valeur intellectuelle ajoutée ou des métiers de services. Plus besoin de deug (c’est fait) ou de licence, en gros. C’est donc véritablement à l’écrasement des classes moyennes que l’on assiste.
philippe paternot
j’ai enseigné en amérique du nord, pas de bac mais un certificat de scolarité où les matières et le niveau (général ou normal) était noté, les employeurs embauchaient donc en connaissance de cause, les élèves ayant fait de la poterie savaient que macdo leur donnerait la priorité
j’ai enseigné à Mayotte , les professeurs corrigeaient les épreuves du bac, mais ne participaient pas aux jurys, seuls les fonctionnaires du vice rectorat y officialisaient , le quota de 75% de reçu était donc atteint !