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Histoire du christianisme

Cinquante ans après, les révolutionnaires sont toujours dans l’Eglise

Cinquante ans après, les révolutionnaires sont toujours dans l’Eglise

Les éditions DMM viennent de publier un ouvrage rassemblant des articles de Louis Salleron, décédé en 1992, qui fut professeur honoraire d’économie politique à l’Institut catholique de Paris, auteur de nombreux ouvrages, dont La nouvelle messe, (NEL), philosophe, humaniste et poète à ses heures. Intitulé La Nouvelle messe, cinquante ans après – Chronique de l’après Concile, ces articles, publiés entre 1968 et 1972 dans l’hebdomadaire Carrefour, lequel a cessé de paraître en 1986.

Contrairement à ce qu’indique le titre de l’ouvrage, ces articles ne se limitent pas à la nouvelle messe, mais ils abordent les bouleversements de l’Eglise en France, après le Concile, avec la réforme des paroisses, du clergé, des séminaires, du catéchisme et la diffusion de l’idéologie, car c’en est une, de l’oecuménisme, comprise par les modernistes comme un nivellement de la foi catholique pour la rendre compatible du protestantisme, ce qui aboutit à une révision de la foi catholique, qui se manifeste à la fois dans la liturgie et le catéchisme.

Le sujet est grave mais cet ouvrage ne manque ni d’humour ni d’une douce ironie. L’auteur traite des aberrations, des désirs de nouveauté, des innovations postconciliaires, des chemins qui mènent à l’hérésie ou au dégoût de la religion, tout en rappelant l’enseignement des papes, et notamment de Paul VI.

Livre pour servir à l’histoire du catholicisme français, certaines pages du livre nous renvoient à des polémiques récentes, comme celles consacrées au mariage des prêtres. Alors même que le Concile puis le pape Paul VI (dans l’encyclique Sacerdotalis Caelibatus en 1967) venaient de réaffirmer le célibat sacerdotal, un certain nombre de clercs militaient ouvertement pour l’ordination d’hommes mariés, le mariage des prêtres et la réintégration des prêtres réduits à l’état laïc pour se marier… Louis Salleron décrypte les manoeuvres et démonte les arguments des révolutionnaires de l’Eglise, dont les successeurs actuels n’ont fait que reprendre les arguments sclérosés : raréfaction des vocations, mais aussi nécessité de faire du prêtre un laïc comme les autres… L’auteur aborde de front la toute puissance des bureaux, spécialistes dans la manipulation, la dégradation de la loi dans l’Eglise, l’équivoque du retour aux sources, les changements parasitaires dictés par une forme dangereuse de sentimentalisme, l’abandon du latin que Jean XXIII avait rendu obligatoire dans les séminaires, la protestantisation des structures de l’Eglise, la démocratisation des institutions, la communion dans la main, etc.

Cinquante ans après, cet ouvrage n’a rien perdu de son actualité, car en dépit même de certaines corrections et d’une accalmie dans les réformes, l’Eglise est toujours exposée aux assauts de ses ennemis, qu’ils soient de l’extérieur ou de l’intérieur, comme nous avons pu le constater lors du dernier synode.

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