Le diocèse de Paris a annoncé la béatification de cinquante catholiques tués par le régime nazi en raison de leur appartenance à une aumônerie clandestine, le 13 décembre 2025 lors d’une messe à Notre-Dame de Paris, qui sera célébrée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg.
Raymond Cayré, Gérard-Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre… Ces prêtres, séminaristes, scouts ou fidèles laïcs, dont beaucoup étaient issus de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), sont morts pour la plupart dans des camps de concentration où ils avaient été envoyés en raison de leur apostolat. Ils faisaient partie de la «Mission Saint Paul», une forme d’aumônerie clandestine mise sur pied par des évêques français pour apporter une assistance spirituelle aux jeunes réquisitionnés pour le Service du travail obligatoire (STO), qui a concerné entre 600.000 et 650.000 travailleurs.
Ces volontaires furent victimes d’une vague de répression lancée en décembre 1943 par le régime nazi, visant l’élimination de tous ceux qui menaient une activité religieuse auprès des jeunes travailleurs civils français. Déportés dans les camps de Buchenwald, Mauthausen, Dachau ou Neuengamme notamment, ils sont morts entre 1944 et 1945 en haine de la foi.
En 1987, l’un de ces martyrs français des camps de concentration, Marcel Callo, avait été béatifié par le pape Jean-Paul II. Un procès en béatification collective de ses 50 compagnons avait été ouvert l’année suivante. Le pape Léon XIV a signé en juin un décret reconnaissant leur martyre. Le diocèse souligne :
Selon le terme technique, [ces 50 martyrs] ont tous succombé « à cause des souffrances liées à l’incarcération ». Certains ont été exécutés, certains même massacrés, beaucoup ont été torturés. D’autres encore sont morts parce que le typhus faisait des ravages considérables, et ils n’étaient pas soignés, ou pire : ceux qui étaient contaminés étaient mis à “l’infirmerie” et les soi-disant médecins nazis faisaient des « expériences » pour voir comment la contagion s’opérait. Certains ont perdu la vie durant la « marche de la mort ». Lorsque les alliés avançaient, les Allemands vidaient les camps d’ouvriers et les faisaient partir à pied la plupart du temps. Celui qui tombait en route était immédiatement tué. Ces martyrs sont morts dans des conditions terribles, ils ont vécu un calvaire. Au milieu de ces souffrances, leur exemple extraordinaire de dévouement n’a pas de prix.