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Valeurs chrétiennes : Education

Classement PISA : et si l’Etat s’inspirait des écoles libres ?

Classement PISA : et si l’Etat s’inspirait des écoles libres ?

Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec analyse la baisse historique du niveau des élèves français, évaluée par le récent classement Pisa :

L’étude Pisa sonde depuis plus de 20 ans les performances scolaires des élèves de 15 ans. Devenue une référence mondiale et publiée tous les trois ans, sont ainsi analysées les compétences scientifiques et l’agilité littéraire de quelques 700.000 élèves de 81 pays. On comprend que les résultats soient étudiés avec attention par les décideurs politiques.

Le niveau de la France ? Rien de mirobolant. Le pays de Racine et Molière, de Marie Curie et du Professeur Jérôme Lejeune se situe péniblement au 23e rang, loin derrière l’Estonie, l’Irlande ou la Pologne. Comme lors des précédentes éditions, caracolent en tête les pays d’Asie comme Singapour, Taïwan, le Japon et la Corée du Sud. Les mathématiques et la compréhension de l’écrit constituent les deux principaux points faibles de l’instruction en France.

Dans son éditorial de vendredi sur les ondes d’Europe 1, Eugénie Bastié livrait son sentiment : « Je crois qu’il serait illusoire de penser que la réussite scolaire des pays asiatiques n’est dû qu’à des systèmes éducatifs performants ». En France des études ont montré que les enfants issus de l’immigration asiatique sont les seuls enfants d’immigrés qui réussissent mieux que les natifs.

Selon la journaliste du Figaro, la question n’est pas d’abord ou principalement une affaire de méthode d’apprentissage. L’explication est à chercher d’une façon plus large. Le sens du devoir, l’amour du travail bien fait, l’inspiration confucéenne qui régissent les mœurs asiatiques peuvent rendre raison de leurs talents scolaires.

Cet écosystème garantissant une scolarité profitable aux jeunes enfants existe en France. Trop peu connues et parfois persécutées, nombre d’écoles indépendantes dites hors-contrat, proposent en effet une éducation libre et intégrale. Une partie de ce que préconise le ministre de l’Education Nationale, Gabriel Attal, s’y pratique déjà.

Ces établissements, coutumiers du vouvoiement, de la blouse ou de l’uniforme, des méthodes classiques qui ont fait leur preuve par le passé, de l’apprentissage chronologique de l’Histoire de France, de l’estrade pour les professeurs et d’un règlement mettant l’accent sur l’ordre et la discipline, ont fini par acquérir une solide réputation. Mais nous aurions tort de nous arrêter à ces seules considérations. Comme pour les pays d’Asie, la réussite scolaire des établissements hors-contrat ne saurait être le fait d’un système éducatif performant.

Pour ces écoles, il convient de regarder au-delà de leurs murs et d’observer l’écosystème qui les entoure. Ces écoles libres ont été créées le plus souvent par des parents déterminés, prêts à affronter l’effort de devoir payer deux fois l’école de leurs enfants. L’école publique qui ne les satisfait pas, par leurs impôts. L’école qu’ils montent courageusement, par leurs deniers. Surtout, désireux de voir leurs enfants confrontés à des repères solides ces parents cherchent une cohérence entre l’éducation transmise à la maison et celle dispensée à l’école.

Ces écoles libres sont, de manière non négligeable, catholiques et enracinées dans la tradition liturgique de l’Eglise. Derrière cette réalité, on trouve des enfants, souvent issus de familles nombreuses, dont le profil relève plus du type « p’tit Gibus » dans La guerre des Boutons que d’un « Titeuf » avachi, désinvolte et gavé d’écrans façon Tik-Tok ou jeux vidéo… Henri, le héros au sac à dos, a fait ses classes dans le hors-contrat et l’on retrouve dans le tissu associatif en général nombre d’anciens élèves de cet univers qui y ont appris le souci des autres et l’engagement militant.

« Toute sagesse commence dans l’émerveillement », enseignait Socrate. Le climat familial reste la plus conséquente des atmosphères pour permettre à un enfant de se construire. On pourra enfiler des blouses aux écoliers, imposer un uniforme aux collégiens, à quoi cela pourrait-il servir si une courageuse réforme morale n’est pas engagée à l’échelle nationale ?

Quels modèles proposons-nous en effet aux enfants ? Leur donne-t-on à rêver de Bayard, de Surcouf, de Jeanne d’Arc, de Blanche de Castille ? Ou préfère-t-on laisser leur innocence à la merci des influenceurs les plus niais, des starlettes les plus éphémères ou des appétits les plus vils ? On pourra imposer aux élèves un règlement strict, les contraindre à des exigences précises, à quoi cela pourrait-il servir si la justice de l’Etat se montre laxiste, les OQTF inappliquées ou la culture de l’excuse professée ?

Deux impensés volontaires expliquent en grande partie le déficit scolaire de la jeunesse française. L’impensé libertaire de Mai 68 et de son héritage. Gustave Thibon l’avait déjà fort bien souligné en son temps : « Tu méprises les règles, les traditions et les dogmes. Tu ne veux imposer aucun cadre doctrinal à ton enfant, à ton disciple… Fort bien ! Tu lui verses à boire un vin précieux, tu oublies simplement de le munir d’une coupe ; qu’est-ce que le vin sans la coupe ? Il ruisselle en vain sur le sol, et le voilà à terre, il produit la pire boue. » La crétinisation par le loisir ou l’humanisation par le savoir ? Deux choix ont fait deux cités…

L’autre impensé concerne la déstructuration de la famille traditionnelle. Le drame de la prolifération des familles monoparentales, le malheur des enfants voués à se balader d’une maison à l’autre une semaine sur deux à l’autre avec cartable et brosse à dent : quelle pitié ! Comment espérer l’épanouissement d’un enfant quand un tel quotidien lui est infligé ? Voilà à quoi a conduit le primat de la volonté propre de ces dernières décennies. La perte du sens des devoirs attachés à son état de vie – et des comptes que nous devrons en rendre dans ce monde comme dans l’autre – a considérablement contribué à une forme d’irresponsabilité ambiante.

Se lamenter sur les conséquences lorsqu’on en chérit les causes, Bossuet en a déjà parlé. « Dieu se rit d’une telle attitude », écrivait le précepteur du Dauphin. Tant que ces deux impensés n’auront pas été résolument traités, nécessairement ni « méthode de Singapour », ni uniforme ne sauront venir à bout de l’incurie actuelle. « Ne pas se cantonner à la surface des choses, mais aller en profondeur », recommandent certains professeurs à leurs élèves.  Voilà justement un principe d’éducation à mettre d’urgence en pratique. Et en haut lieu.

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