Guillaume de Prémare, délégué général d’Ichtus, présente aux lecteurs du Salon beige le colloque Catholiques en action, qui se tiendra les 12 et 13 octobre à Paris :
Pourquoi avez-vous choisi le thème Agir pour un nouveau catholicisme social pour ce colloque qui se tiendra une semaine après la mobilisation Marchons Enfants ?
Nous nous inscrivons dans la continuité de l’appel pour un nouveau catholicisme social, lancé en janvier 2019 avec Joseph Thouvenel et Mathieu Detchessahar. Ma conviction est que les questions dites “sociétales” et les questions sociales sont intimement liées. La mobilisation Marchons Enfants du 6 octobre est très importante car le projet de loi de bioéthique comporte de graves transgressions éthiques. Je pense notamment aux dérives eugénistes et à la PMA sans père. Et c’est un pas supplémentaire vers la GPA. Nous allons vers ce que Jean-Louis Touraine nomme lui-même « la procréation sans sexe pour tous ». Cela ouvre peu à peu aux firmes biotechnologiques le plus grand marché universel imaginable : celui de la procréation. De la même manière, la nouvelle question sociale manifestée par la crise des Gilets jaunes est en grande partie liée à la machinerie économique globale, laquelle abîme l’homme à la fois dans sa nature intime, personnelle et familiale, et dans sa nature sociale. Une semaine après la mobilisation du 6 octobre, il sera important de penser plus largement les enjeux contemporains en incluant la question sociale dans les préoccupations concrètes. Nous ne pouvons délaisser le terrain social car c’est ici que se joue une partie importante de notre avenir et du service que nous avons à rendre à la société.
Quel est l’objectif du colloque ?
L’objectif premier est de proposer des moyens d’action concrets dans la Cité, chacun selon ses talents et ses responsabilités. Compte-tenu de l’incroyable fracture sociogéographique, mais aussi culturelle, qui morcelle notre pays, il apparaît aujourd‘hui urgent de contribuer à reconstruire des communautés de destin à partir des solidarités locales et des responsabilités de chacun, dans tous les domaines de la vie sociale : éducation, famille, culture, économie, entreprise, etc. Je suis convaincu que les catholiques peuvent apporter leur pierre à l’édifice, notamment en s’appuyant sur le trésor de la doctrine sociale de l’Eglise et sur les expériences sociales et politiques, passées et contemporaines, des catholiques sociaux.
Quels seront les temps forts du colloque ?
Nous aurons des conférences plénières, avec notamment les initiateurs de l’appel pour un nouveau catholicisme social, et quatre forums thématiques. Les participants seront invités à choisir parmi quatre thèmes : action locale ; éducation-famille ; entreprise ; culture. Dans chacun de ces domaines, des intervenants participeront à une table ronde et s’appuieront sur leur expérience personnelle pour ouvrir des perspectives d’engagement en faveur de la reconstruction du lien social. L’objectif est d’entrer dans le concret pour déployer un catholicisme social en action au niveau local, dans l’entreprise, dans la culture et dans les familles. Par exemple, nous entendrons, dans le forum éducation-famille, plusieurs porte-parole de Marchons Enfants : Pascale Morinière, Aude Mirkovic et Esther Pivet. Cela montre l’importance que nous accordons au lien entre le social et le “sociétal”. Nous aurons également des temps d’échanges et de rencontres, avec le forum des associations, une séance de dédicaces avec des auteurs, par exemple Alexandre Devecchio, Jean Sévillia et Christophe Billan ; et un temps d’amitié autour d’un buffet, le samedi soir.