Analyse de Jean-Marie Guénois :
" En organisant une conférence internationale sur la crise des prêtres pédophiles cette semaine à Rome, la Grégorienne, la prestigieuse université jésuite, entend avant tout faire le point après une bonne dizaine d'années de troubles dans toute l'Église catholique. Des jésuites d'ailleurs qui ne sont pas pour rien dans l'explosion médiatique de ces affaires en Europe en janvier 2010. Tout est parti en effet du scandale du collège Canisius à Berlin. Suivi par trois établissements à Hambourg, Bonn et St Blaise en Forêt-Noire. […]
Mais il y a tout de même un indice étrange dans ce rendez-vous romain. Benoît XVI, qui a l'habitude de recevoir les membres de colloques internationaux bien moins importants, ne recevra pas – sauf décision de dernière minute – celui-ci. Ni même ne rédigera-t-il un message direct comme il le fait volontiers. On a mis abusivement mardi dans la bouche du Pape des propos adressés à ce symposium qui étaient ceux d'un court message écrit, au nom de Benoît XVI, par son secrétaire d'État.
Bon nombre de cardinaux haut placés participent à la rencontre mais cette discrétion du Pape est significative. Lui, effectivement, n'a pas ménagé sa peine pour prendre cette crise à bras-le-corps et… prendre tous les coups. Des demandes de pardon aux victimes, il en a fait – notamment le 11 juin 2010 devant 15.000 prêtres. Des réprimandes à l'Église aussi. Sans compter les renforcements juridiques internes pour contrer ces comportements. Tout se passe comme si Benoît XVI estimait que l'on avait assez parlé de ce drame et qu'il fallait surtout désormais agir."
Selon Nouvelles de France, la ligne éditoriale sur ce sujet du quotidien La Croix irrite à Rome.