Blandine Magaly répond à l’Evangile de la Vie :
Vous venez de publier un livre en choisissant comme thème de vos travaux et recherches “des alternatives à l’avortement”. Pourquoi ?
J’ai choisi d’étudier les alternatives à l’avortement pour ouvrir des portes, élargir les possibilités afin de permettre un choix plus libre pour les mères et les couples face à une grossesse difficile.
Qu’avez-vous pu découvrir, approfondir, en travaillant cette réalité ?
J’ai découvert à quel point personne ne peut juger les mères concernées, la souffrance de ces personnes est profonde. La mère est avec le père la seule à pouvoir se décider à garder ou non son enfant. Nous avons en tant qu’accompagnateurs à proposer des solutions les plus humaines et délicates possibles tout en respectant le choix des parents parce que cet enfant leur est confié à eux.
Comment mieux faire connaître ces alternatives, pour que la vie l’emporte ?
Il apparaît comme une évidence dans cette études que nombre de soignants ne sont pas satisfaits de pratiquer les avortements, et pourtant, ils connaissent souvent assez mal les alternatives et ne sont pas à l’aise pour les proposer. Je pense que le travail principal consiste à les faire connaître aux personnes susceptibles d’accompagner ces mères ou couples.
En travaillant cette question, vous avez ressenti le besoin de lancer une antenne d’écoute “PAUSE”. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?
Oui, un fil d’écoute existe pour les grossesses non désirées (SOS Bébé) un second pour les parents qui attendent un enfant porteur d’une pathologie létale (SPAMA) mais rien n’était proposé spécifiquement pour les parents qui attendent un enfant parfaitement viable mais porteur d’un handicap ou d’une malformation. Or, les handicaps sont méconnus du grand public, et cela peut s’avérer effrayant pour des parents d’imaginer que leur enfant en souffre toute sa vie. Ayant vécu quatre années au sein de l’Arche de Jean Vanier, il me semblait important de témoigner de la place vitale qu’occupent les personnes les plus fragiles à nos cotés. Elles possèdent une réelle capacité à aimer chacun en vérité et sans faux semblants. Ce qui est vital dans notre société post moderne occupée à être rentable et élitiste plutôt qu’à reconnaître la valeur intrinsèque de chaque personne. Quelle est la plus grande soif en l’homme si ce n’est aimer et être aimer en vérité ? Voilà ce que les personnes les plus fragiles nous rappellent. Elles sont nos garde-fou ! Il est important que les parents apprennent que leur vie va changer avec l’arrivée de cet enfant certes ! Mais pas comme ils le craignent. Les difficultés seront au rendez vous c’est inévitable, mais avec un bon accompagnement, le bonheur sera également au rendez vous. J’ai rencontré à l’Arche des personnes handicapées physiquement et mentalement et pourtant plus épanouies que de nombreuses personnes dites “normales” autour de moi !
Avec un peu de recul, que diriez-vous aujourd’hui, qu’est-ce qui vous semble central ?
Je dirais que dans la mouvance écologiste actuelle, les personnes prennent conscience qu’elles se sentent mieux intérieurement lorsqu’elles respectent la Création dans son ensemble : les personnes, la nature, les animaux, l’eau. Le Pape François nous y invite tellement ! C’est une réalité humaine, que de trouver une solution qui respecte la vie en ses fondements les plus fragiles, cela nous rend plus heureux tout simplement. En meilleur accord avec nous même dans un cadre : appel : si vous-mêmes, lecteurs de cet entretien, vous connaissez des alternatives locales, vous avez lancé des alternatives, ouvert des voies pour que la vie soit accueillie, n’hésitez pas à prendre contact : [email protected].