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Pro-vie

Comment agir pour le respect de la vie ?

Témoignage Cécile Edel lors de la veillée pour la Vie à Mandelieu le 16 juin 2013 :

"Chacun
de nous, et  j’en suis persuadée, porte en lui,  parfois pour certains
profondément enfouie au fond d’eux certes mais présent malgré tout, une
notion de ce qu’est la vie, de son mystère, et des valeurs qui y sont
rattachées.

 Vous
tous qui êtes présents aujourd’hui pour veiller, vous avez décidé de
respecter et défendre cette vie, cette vie qui jaillit dés la
conception, cette vie du plus petit d’entre nous tous, du plus fragile
mais du plus innocent : l’enfant à naitre. Et
vous avez ainsi  souhaité vous engager pour cette cause si urgente, si
nécessaire. Mais, sûrement vous demandez-vous comment agir, comment
faire exactement pour enrayer cette machine infernale qui est la culture
de mort, comment promouvoir au contraire cette véritable culture de vie

qu’évoquait si bien le pape Jean Paul II notamment dans son encyclique
Evangelium Vitae.. Le pape JP II disait en effet :

Quand
on recherche les racines les plus profondes du combat entre la
« culture de vie » et la « culture de mort », on ne peut s'arrêter à la
conception pervertie de la liberté. Il faut arriver au cœur du drame
vécu par l'homme contemporain: l'éclipse du sens de Dieu et du sens de
l'homme, caractéristique du contexte social et culturel dominé par le
sécularisme
qui, avec ses prolongements tentaculaires, va jusqu'à mettre parfois à
l'épreuve les communautés chrétiennes elles-mêmes. Ceux qui se laissent
gagner par la contagion de cet état d'esprit entrent facilement dans le
tourbillon d'un terrible cercle vicieux: en perdant le sens de Dieu, on
tend à perdre aussi le sens de l'homme, de sa dignité et de sa vie; et, à
son tour, la violation systématique de la loi morale, spécialement en
matière grave de respect de la vie humaine et de sa dignité, produit une
sorte d'obscurcissement progressif de la capacité de percevoir la
présence vivifiante et salvatrice de Dieu. 
»

Vous vous demandez  ainsi comment être des témoins, comment réveiller la conscience de nos
concitoyens si obscurcie, comment surtout  veiller…veiller sur la vie
de l‘enfant à naitre …comment  être de bons  veilleurs, des veilleurs
pour la vie.

 A
différents moments de notre vie, chacun d’entre nous est amené à se
poser cette question. Et d’autant plus durant ces derniers mois
tumultueux de notre histoire  où tant de batailles sont à mener, tant de
combats sont à gagner.

Sans nul doute, le christ appelle chacun de nous à s’engager. Il nous connait mieux que quiconque, il connait notre style, nos
envies, nos talents et il nous appelle chacun selon notre charisme,
notre sensibilité à œuvrer pour  la Vie, pour la vie de nos frères et
surtout du plus petit…. La question de Cain demeure toujours 
actuelle :  « Suis-je le gardien de mon frère? » Et bien, oui, nous sommes le gardien de notre frère, nous dit Jésus à chaque page d'Évangile… et la question de celui-ci doit nous habiter sans cesse : « Qu as-tu fais de ton frère ? » Chers  amis, « qu’avons  nous fait  de nos frères ? » A chacun d’entre de nous de lui répondre selon ce qu’il est..

Certains
se sentiront ainsi appeler à œuvrer auprès des femmes enceintes en
difficultés, d’autres à partager leur réflexion sur le respect de la
vie, d’autres encore seront davantage sur le terrain, distribueront des
tracts, colleront des affiches…autant de manière de répondre à l appel
que le Seigneur nous envoie que de personnalités…mais une
chose est certaine, cet engagement pour la vie nous demandera, quelle
que soit la forme qu’il prendra, une adhésion totale, une cohérence
parfaite entre nos paroles et nos actes, un renoncement à bien des
choses, une exigence certes mais une exigence qui nous libère. N
ous sommes tous appelés et devons être prêts à offrir  notre  propre vie pour cette cause qui doit devenir notre priorité .

Comme
tout appel, le seigneur nous demande de nous donner, de nous donner
entièrement avec tout notre cœur, toute notre volonté, tout notre être…

Le 14 février 2001, Jean-Paul II disait : « La
promotion de la Culture de Vie devrait être la plus grande priorité de
nos sociétés … Si le droit à la vie n’est pas défendu de façon
catégorique comme condition de tous les autres droits de la personne,
toute autre référence aux droits humains demeure fausse et illusoire. »

Ce
sont nos actions bien sûr mais aussi  la force de notre témoignage en
tout et partout qui fera avancer  la cause du respect de la vie.
Comme
je le disais précédemment, nos vies doivent être conformes à nos
convictions. (on ne peut pas être pour la vie et refuser par exemple si
on est un couple d’accueillir plusieurs enfants au sein de son foyer)

Enfin, nous sommes bien conscients, que se battre pour une cause, cela nous demande aussi d’être extrêmement exigeants envers nous-mêmes,  pour nos propres vies.

Lorsqu’il nous est demandé de porter témoignage de ce en quoi l’on croit , il nous est aussi demandé la
plus grande clarté et rigueur morale pour être le plus ajusté à la
parole de Dieu , à ce que le Seigneur nous demande, à notre vocation en
quelque sorte .
Ainsi, si  nous vivons en vérité ce en quoi
nous croyons alors, nos vies même si  « non exceptionnelles » pourront
avoir la force du témoignage.

Pour
ma part, cette force du témoignage, j’ai eu la chance de la ressentir,
d’en mesurer toute sa force, durant mon enfance, au sein même de ma
famille. J’ai même pu mesurer jusqu’où pouvait mener un tel engagement
et jusqu’ou le Seigneur pouvait nous emmener si on acceptait de le
suivre. N’ayons pas peur qu’il nous mène  jusqu’au sacrifice total de notre vie…

Cette
vie ainsi offerte fut pour moi  incarnée par  mon père qui s’était
engagé au conseil municipal de Nanterre pour mieux défendre la vie et la
famille et il y a  laissé sa vie …

Lorsque
l’association CLV dont j’ai pris la présidence en 2006 fut fondée,
j’avais seulement  6 ans ! Je vous avoue n’avoir pas gardé de souvenirs
très précis de ce moment-là mais en revanche, les années qui ont suivi
jusqu’en 2002, soit 20 ans après sa création et jusqu’à la mort de mon
père Michel Raoult qui en fut le fondateur, ces années m’ont beaucoup
marquée. Au
sein de notre famille nous avons vécu au cœur même de ce combat et je
ne pouvais imaginer alors  la bataille du respect de la vie autrement
que comme une véritable lutte, lutte du bien contre le mal
Mon père qui était un travailleur infatigable et consacrait toutes ses
heures et sa vie à cette cause,  savait  témoigner du fait que nous
devions toujours servir la vérité, avec espérance mais aussi avec fermeté,
que nous ne devions surtout ne jamais nous compromettre, ne rien lâcher,
être toujours en alerte et réagir immédiatement avec tous les moyens
qu’il nous était possible d’avoir.

Je
me souviens par exemple que  lorsqu’à l’époque il était scandalisé par
une publicité mensongère qui passait dans les médias, aussitôt il
prenait son téléphone et montrait sa désapprobation…de même j’avais une
amie qui connaissait une jeune fille qui allait avorter , je l’ai
supplié de faire quelque chose, je me souviens que durant des jours il a
tout tenté, en appelant la clinique, essayant de joindre la jeune
fille, engageant des chaines de prières…il donnait tout son être,
son énergie , son intelligence, son temps au service de cette cause et
nous pouvions sentir combien sa vie était offerte pour ce combat…
ainsi,
enfant puis jeune adulte, j’ai pu  mesurer que ce combat dépassait nos
propres vies et je pressentais combien celui-ci, loin d’être un
engagement comme les autres,  demandait un engagement total de notre
personne et un esprit d’abandon. Je ne pouvais considérer l’engagement
pour le respect de la vie autrement qu’ainsi.

C ‘était cela être pour moi un veilleur du respect de la Vie…

Veiller c’est aussi être ainsi des sentinelles, montrer que nous sommes là pour témoigner
qu’il existe encore aurd’hui des hommes et des femmes qui croient en la
valeur sacré de toute vie humaine. En cela, par exemple la Marche pour
la Vie constitue un véritable témoignage également car nous témoignons
qu’il existe encore des hommes et des femmes, des jeunes, des familles,
prêts à descendre dans la rue un dimanche de  janvier, sous un grand
froid pour  proclamer leurs convictions, et leur refus d’une
banalisation de l’avortement. Il est rare que  37 ans après la
promulgation d’une loi, des manifestations existent encore contre cette
loi.

Veiller pour la vie, être sentinelle nécessite, comme l’écrivait récemment le Père Daniel Ange,  "de ne pas nous laisser assoupir même si le combat nous semble  rude,
nous devons rester vigilants,  non seulement pour ne pas nous laisser
surprendre par notre adversaire mais aussi pour ne pas pactiser avec
ses  propositions et ne pas nous laisser piéger par ses manœuvres, ne pas nous compromettre, nous trahir."

Nous
avons pu assister ces derniers mois  à un début de  réveil des
consciences et notre devoir aujourd’hui est de maintenir  cette flamme
allumée, ne pas la laisser s’éteindre. Etre veilleur c’est continuer  "d arracher le peuple à sa somnolence, secouer sa torpeur, le réveiller de sa léthargie pour qu’il soit debout" .

Etre veilleur c’est être un témoin et être créatifs, inventifs, ingénieux. Croyez-moi, L’intelligence humaine peut produire des fruits magnifiques au service de l’homme, et être source de vie. "La  grandeur de l’homme peut devenir noblesse du maître qui se met aux pieds de ses disciples pour se faire leur serviteur."

Ayons foi également en ce combat, et il nous sera donné une ardeur,  une fougue, un courage insoupçonnés jusqu’ alors. Parce qu’être Veilleur (et là encore je cite Daniel Ange) "c’est rester en tenue de combat, en état de lutte, en position d’alerte.
C’est refuser de s’endormir par lassitude, de s’amollir par paresse, de
s’assoupir par ennui. C’est demeurer toujours vaillant, le cœur sur le
qui -vive, l’esprit en alerte, l’âme aux aguets, quel que soit le froid,
la nuit, la peur,"

Enfin, soyons remplis d’espérance même si les fruits de notre combat ne seront jamais immédiats. La patience, la constance, la ténacité et la détermination doivent être nos principaux atouts. Pour
moi, il nous est demandé dans cette bataille de ne pas croire avec
orgueil que la victoire nous appartient mais surtout de porter
témoignage et faire notre devoir. Continuons de prier et d’agir dans la
confiance, soyons les instruments du Seigneur et n ayons pas peur,
soyons dans l’allégresse malgré tout car celui-ci a déjà remporté la
victoire."

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