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L'Eglise : Le Vatican

“Comment être une Église synodale en mission ?”

“Comment être une Église synodale en mission ?”

C’est à partir de cette question que commence lInstrumentum Laboris (l’instrument de travail) de la prochaine session du Synode des évêques, prévue du 2 au 27 octobre 2024, la deuxième de la XVIe Assemblée générale ordinaire, après celle de 2023.

L’instrument de travail publié ce mardi 9 juillet, et présenté en salle de presse du Saint-Siège, n’offre pas de «réponses préfabriquées», mais plutôt des «indications et des propositions» sur la manière dont l’Église, dans son ensemble, peut et pourra répondre «à l’exigence d’être synodale dans la mission», c’est-à-dire une Église plus proche des personnes, moins bureaucratique, qui soit la maison et la famille de Dieu, dans laquelle tous les baptisés sont coresponsables et participent à sa vie dans la distinction de leurs différents ministères et rôles. C’est un véritable pavé avec des formules parfois à la limite du pipotron… Pour un synode qui veut lutter contre la bureaucratie ecclésiale, il y a comme un goût de ratage.

Les cinq parties du document

Le document est structuré en cinq parties:

  • introduction,
  • les bases
  • les trois parties

Les bases accordent une large place (n.13-18) à la réflexion sur le rôle des femmes dans toutes les sphères de la vie de l’Église. En ce qui concerne l’admission des femmes au ministère diaconal, l’instrument de travail du synode signale qu’elle est demandée par «quelques Églises locales», tandis que d’autres «réitèrent leur opposition» (n. 17). Le sujet «ne fera pas l’objet des travaux» d’octobre prochain et il est donc bon que «la réflexion théologique se poursuive».

Partie I – Les relations avec Dieu, entre frères et entre Églises

Après l’introduction et les bases, l’IL s’attarde sur les relations (n° 22-50) qui permettent à l’Église d’être synodale dans la mission. Des Églises locales émerge aussi la voix des jeunes qui demandent une Église non pas de structures, ni de bureaucratie, mais fondée sur des relations qui suscitent et vivent des dynamiques et des cheminements. Dans cette perspective, l’Assemblée d’octobre pourra analyser la proposition de donner vie à de nouveaux ministères, comme celui de «l’écoute et de l’accompagnement». Sic.

Partie II – Parcours de formation et discernement communautaire 

Ces relations doivent ensuite être développées chrétiennement sur des parcours adéquats et contextualisés (n. 51-79), car «il n’y a pas de mission sans contexte, il n’y a pas d’Église sans enracinement dans un lieu précis» (n. 53).

L’importance de la responsabilité

Mais parmi les voies à suivre, il y a aussi celles qui permettent à ceux qui ont des responsabilités ecclésiales de rendre compte de manière transparente de leurs actions pour le bien et la mission de l’Église. «Une Église synodale a besoin d’une culture et d’une pratique de la transparence et de la responsabilité», «qui sont indispensables pour favoriser la confiance mutuelle nécessaire pour marcher ensemble et exercer la coresponsabilité de la mission commune» (n. 73).

Une Église crédible exige transparence et responsabilité

Rappelant ensuite que «l’obligation de rendre compte de son ministère à la communauté appartient à la tradition la plus ancienne, qui remonte à l’Église apostolique» (n. 74), le document de travail souligne qu’aujourd’hui «l’exigence de transparence et de responsabilité dans et par l’Église est devenue nécessaire en raison de la perte de crédibilité due aux scandales financiers et surtout aux abus sexuels et autres à l’encontre de mineurs et de personnes vulnérables». Le manque de transparence et de responsabilité «alimente le cléricalisme» (n. 75), qui repose à tort sur l’hypothèse que les ministres ordonnés ne sont responsables devant personne de l’exercice de leur autorité.

Des structures d’évaluation sont nécessaires

La responsabilité et la transparence, insiste l’IL, concernent tous les niveaux de l’Église. Ils ne se limitent pas au domaine des abus sexuels et financiers, mais touchent également «les plans pastoraux, les méthodes d’évangélisation et la manière dont l’Église respecte la dignité de la personne humaine, par exemple en ce qui concerne les conditions de travail au sein de ses institutions» (n. 76). Certains diocèses pourraient-ils ainsi rendre des compte sur leur absence de vocation depuis trop longtemps ?

Partie III – Les lieux du dialogue œcuménique et interreligieux 

L’Instrumentum Laboris analyse ensuite les lieux (n. 80-108) où les relations et les chemins prennent forme. Des lieux à comprendre non pas simplement comme des espaces, mais plutôt comme des contextes concrets, caractérisés par des cultures et des dynamismes de la condition humaine. Nous invitant à dépasser une vision statique et une image pyramidale des relations et des expériences ecclésiales, le document de travail reconnaît plutôt leur variété et leur pluralité, qui permettent à l’Église -une et universelle- de vivre dans une circularité dynamique «dans les lieux et à partir des lieux», sans tomber ni dans le particularisme ni dans l’aplatissement. Si vous avez compris quelque chose, vous êtes très fort.

Pèlerins de l’espérance

Le document rappelle enfin que chacune des questions qu’il contient se veut un service à l’Église et une occasion de guérir les blessures les plus profondes de notre temps (les blessures liturgiques, relativistes ?…). L’Instrumentum Laboris se termine donc par une invitation à poursuivre le chemin en tant que «pèlerins de l’espérance», également dans la perspective du Jubilé de 2025 (n. 112).

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7 commentaires

  1. Charabia! L’Eglise actuelle, en tout cas ses instances dirigeantes, c’est parlottes et compagnie. Elle est pourtant simple et magnifique la mission de l’Eglise : sanctifier les fidèles et évangéliser les nations par une liturgie vraiment sacrée qui élève l’âme et par des enseignement clairs et fermes de sa doctrine (cf pèlé de Chartres, abbayes de Fontgombault, Lagrasse, etc..). Rajouter à cela, l’exemplarité de ses ministres et des fidèles dans leur foi et leurs actions.

    • Il manque à ce tableau l’évangélisation… Si le premier boulot d’un curé est de soigner les âmes dont il a la charge, son second est de convertir celles qui ne l’ont pas encore rejoint…

      Mais pas facile à cause des réunions : il faut trouver une place dans le planning, entre deux réunions.

  2. Voilà un projet technocratique destiné, par le biais d’une Église prétendue synodale, à remplacer la religion catholique par la religion œcuménique moderno-progressiste bergoglienne… : c’est à l’évidence un projet luciférien, initié avec le refus de François de porter le titre de Vicaire du Christ pour mieux imposer sa religion à lui (en ignorant superbement cette parole de Notre Seigneur : “Qui n’est pas avec moi est contre moi” (Mt 12, 30)).
    Poursuivi ensuite avec Traditionis Custodes pour éradiquer la religion et la liturgie traditionnelles, que souligne symboliquement le culte païen de la Pachamama rendu dans Saint-Pierre même.
    Et enfin couronné par Fiducia Supplicans pour éradiquer en même temps la morale catholique traditionnelle.
    Si François perpétue la succession apostolique, c’est assurément avec lui celle de Judas…

  3. La question posée est en fait “Je vous ordonne d’être synodal”. Et l’IL suggère en réponse de ne plus être au service du Christ mais des Comités du Salut Public à créer dans chaque partie de l’institution…
    Kyrie Eleison !

  4. On n’en a rien à faire que l’Eglise soit synodale ou non. Le synodale devient une fin en soi comme si cela allait tout régler
    Mais on est bien loin des objectifs majeurs qui devraient être ceux de l’Eglise : remplir les séminaires , augmenter la pratique religieuse etc… Plutôt que d’être synodale l’Eglise devrait regarder ce qui marche : les tradis ont des séminaires pleins , des jeunes qui pratiquent etc… Quand va-t-on quitter l’idéologie synodale cléricaliste pour suivre le bon sens concret ?

  5. Qui peut lire cette bouillie pour les chats ? Heureusement ces gens ne représentent plus qu’eux-mêmes, il n’y a plus rien à en attendre ni à en redouter.

  6. Puisque les évêques réunis en synode vont travailler à partir de cette question, j’ai déjà une idée à leur proposer: cesser de faire la chasse aux tradis.
    Pour commencer à « faire Eglise en confiance », je souhaitais « leur partager » mon ressenti.
    Désolée pour ce charabia, je n’ai pas de traducteur français/clergé…

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