Lu dans Minute :
"Fin de la récré à la Droite populaire (DP). Mardi 4 octobre, son patron, le ministre des Transports, Thierry Mariani, a réuni 31 membres (sur 40) pour faire un point général sur l’évolution du collectif. Etaient présents les plus actifs et indépendants d’entre eux, notamment Lionnel Luca, Philippe Meunier, Jacques Myard, Christian Vanneste et même Jean-Paul Garaud, qui, la semaine passée, selon notre confrère «Valeurs actuelles», envoyait encore un courriel aux membres de la DP pour s’inquiéter de «l’annonce intempestive» faite par Mariani d’ouvrir l’adhésion aux non-députés. Selon le parlementaire, l’objectif de Mariani serait, à terme, de transformer la DP en mouvement concurrent de l’UMP (la plus grande trouille de Jean-François Copé et de ses proches). La soirée promettait donc d’être chaude, mais Mariani et Luca ont d’emblée rassuré les inquiets en réaffirmant leur soutien à Nicolas Sarkozy (du moins pour l’instant). Ils ont confirmé qu’il n’y aurait pas d’adhésion payante à la DP, mais un simple rassemblement militant autour du programme en douze points présenté il y a quinze jours. Les parlementaires – y compris les frondeurs, tels Meunier et Garaud – ont validé ce programme et se sont engagés à soutenir le projet de pétition visant à empêcher le droit de vote des étrangers aux élections locales. Copé peut dormir tranquille… jusqu’à la présidentielle."
La DP : beaucoup de bruit pour rien ?
PG
Sans proportionnelle forte, une tendance politique ne peut s’affranchir de la tutelle des partis monopolistiques.
Or la Droite Populaire n’aborde pas ce sujet pourtant évident : seuls revendiquent cette liberté les Verts, la gauche à gauche du PS, le FN, le MODEM, qui représentent les 40 % à 50 % du corps électoral non représentés démocratiquement, ou représentés seulement avec les miettes que leur laissent le duopole UMP-PS partis (PC, Verts et centristes). Le PS l’a compris : il instillera un peu de proportionnelle afin d’obtenir un large rassemblement à gauche.
L’UMP perdra à cause de cela : beaucoup des électeurs centristes et Fn lui manqueront au second tour pour la même raison.
Mais pour la DP, c’est encore pire que cela. Ses membres n’ont doublement pas le choix : sans l’investiture UMP, pas de réélection. Et avec la proportionnelle, un groupe parlementaire pour le FN, qui rendrait la Droite Populaire totalement inutile. Car la Droite Populaire a déjà été représentée au Parlement : entre 1986 et 1988, quand le FN avait un groupe parlementaire avec la proportionnelle. Pasqua l’avait bien compris : il supprima la proportionnelle et joua ensuite au RPR avec Seguin, Villiers et qq autres pour faire illusion…….le rôle que joue maintenant la droite Populaire au sein de l’UMP.
Si les députés DP ”sautaient le pas” et présentaient un candidat aux présidentielles, feraient-ils mieux que Pasqua et P. de V. quand ils se pensèrent des leaders nationaux ?
C’est clair : la Droite Populaire est une contrefaçon découlant de la loi électorale actuelle. Elle n’est autorisée à exister à l’UMP que parce qu’elle ne peut politiquement exister. Aboyer sans mordre.
SD-Vintage
@PG
“Et avec la proportionnelle, un groupe parlementaire pour le FN, qui rendrait la Droite Populaire totalement inutile.” : le FN n’a pas les mêmes idées que la Droite Populaire ! Libéralisme, régionalisme, atlantisme et Europe institutionnelle pour certains… La Droite Populaire a beaucoup plus en commun avec les Identitaires qu’avec le FN, même si en matière d’immigration, d’insécurité ou de liberté scolaire (il me semble que le FN soutient la liberté scolaire) ils sont en accord avec ce dernier.
Surtout, s’ils veulent exister, il faut qu’ils présentent un candidat maintenant, afin de se différencier de l’UMP « humaniste », autrement dit de gauche.
Aujourd’hui, ils sont populaires du fait de la trahison par l’UMP de son message de droite, ce qui rend audible leurs propositions. Mais en 2017, le candidat UMP reprendra une rhétorique de droite, avant bien sûr de faire une politique de gauche s’il est élu, et plus rien ne les distinguera du reste de l’UMP pour qui les électeurs de droite voteront au nom du vote utile, avec haro sur les sécessionnistes “traitres à leur camp”.
Aujourd’hui, l’impopularité et le maintien de Nicolas Sarkozy sont une chance pour exister car beaucoup d’électeurs UMP se sentent trahis par Nicolas Sarkozy et son parti de mous sociaux-démocrates.
L’idéal serait une alliance avec le FN, mais pour cela il faudrait que Marine Le Pen renonce à être candidate à la présidentielle, ce que je n’imagine pas. En effet, n’ayant pas de culture de gestion politique (ministre, présidente de conseil général ou régional…), je n’imagine pas une majorité de Français voter pour elle. Alors que plusieurs membres de la Droite populaire ont cette expérience et cette crédibilité. Si Marine Le Pen veut un jour être présidente, elle devra d’abord être ministre et faire rentrer son parti dans une coalition. Cela se passe ainsi dans toute l’Europe, et je pense d’ailleurs qu’elle l’a compris. Cela montrerait aussi une capacité d’adaptation et de compromis qu’apprécient les Français (à tort ou à raison), et diminuerait ce sentiment de messianisme que l’on trouve chez certains au FN, un sentiment rejeté par beaucoup d’électeurs de droite « rationalistes».
Ce qui m’intéresserait de connaître, c’est combien de militants UMP se reconnaissent dans la Droite populaire, et combien d’électeurs UMP, en pourcentage, pour voir si le projet est viable. Sinon, nous risquons de repartir dans cinq ans avec la même UMP, avec Bertrand, Copé, Pecresse, Juppé, Fillon, ou Dieu sait quel incapable.
La Droite populaire n’est pas une contrefaçon, mais représente ce que dans les autres pays on appelle «les conservateurs», alors que le Front National entretient une ambiguïté dans ses rapports avec ce courant. En revanche, tout à fait d’accord avec votre affirmation : “Ses membres n’ont doublement pas le choix : sans l’investiture UMP, pas de réélection.”. Les députés UMP n’ont pas voulu s’opposer à Nicolas Sarkozy de peur de ne pas avoir l’investiture. Résultat : ils auront l’investiture mais la plupart ne seront pas élus
JBE
@ SB Vintage
Il existe en effet des nuances importantes au sein de la DP, assez hétéroclite, mais aussi entre le FN et la DP.
La sensibilité conservatrice et libérale existe pourtant dans l’électorat FN et elle a été peu illustrée depuis 1995, d’où une relative stagnation électorale et le succès de la promesse mirifique de rupture anti étatique de 2007 de N. SARKOZY, qui a amputé le FN et donc aussi laissé la porte ouverte pour la DP, conservatrice libérale.
Le primat donné à l’Etat par M LE PEN a des justifications électorales par rapport à l’électorat populaire venant de la gauche ou du gaullisme populaire, mais il ne séduit pas autant les classes moyennes indépendantes et libérales, ni les cadres : le succès de MONTEBOURG peut paraître valider l’étatisme protectionniste, mais le libéralisme économique et le désengagement de l’Etat de certains élus de la DP ont du poids sur une fraction non négligeable de l’électorat de droite. Ces électeurs, déçus certes par Sarkozy sous cet angle, ne semblent pas décidés à rejoindre totalement le FN dont l’mage populiste apparaît plus à gauche que dans d’autres pays européens où le populisme est totalement anti étatique ; tous les Français ne sont pas persuadés que la crise est le fruit du libéralisme ou de la mondialisation, mais plutôt une crise de l’étatisme fiscaliste et dépensier, irrespectueux des équilibres économiques.
En renonçant à être candidate, Marine LE PEN commettrait une erreur terrible : cela n’ouvrirait pas un boulevard à la DP et à un candidat de droite populaire issu de l’UMP. Au contraire l’UMP jugerait que la DP n’a plus aucune utilité, et à part qq uns d’entre eux ayant de réelles convictions, ses membres, assurés d’une absence de concurrence gênante du FN aux législatives, retrouveraient le canigou-ronron de l’UMP.
L” inexpérience” n’est un obstacle qu’en situation ordinaire ; or le printemps 2012 sera tout sauf ordinaire. L’avocat SARKOZY devenu ministre du budget qui proclamait la rupture avec le socialisme avait laissé croître le nombre de fonctionnaires et rien réformé.
Par contre, que des alliances ou coalitions de gouvernement soient nécessaires, cela est une évidence : le RPR ou l’UMP sans le FN ont fait la preuve de l’insuffisance de leur assise politique pour appliquer leurs programmes.
Mais le FN a toujours demandé cette alliance par des reports de voix réciproques ax législatives, et on lui a claqué la porte nez sous des prétextes idéologiques de gauche.
Cependant d’accord avec vous sur ce que appelez le ” messianisme” de la droite nationale, FN et autres, et aussi catho tradi : ON A RAISON et quiconque n’est pas en accord avec nous sur tous est un ”libéral”, un ” droite molle” un ”relativiste” un ”traître” etc…
Or les alliances se font par définition entre gens différents : les chicayas et divisions haineuses souvent sur la lutte contre l’avortement illustrent très bien cette incapacité à l’union.
SD-Vintage
@ JBE
Je ne parlais d’un intérêt de l’abandon de la candidature de Marine Le Pen que dans le cas où la Droite populaire ferait sécession de l’UMP, présenterait un candidat à la présidentielle, et ferait une alliance électorale en bonne et due forme avec le Front national.
Si la Droite populaire reste au sein de l’UMP, un tel abandon n’a pas de justification ni d’intérêt, car l’UMP restera l’UMP et se débarrassera de la Droite populaire quand elle n’en aura plus besoin, comme vous le soulignez.
En effet sinon, La Droite populaire, hormis un socle commun d’ailleurs relativement important qui se trouve dans ses propositions, est composée de gens ayant des opinions divergentes sur certains sujets. Ce qui rend cette formation intéressante en ce sens qu’elle est déjà capable de fédérer des sensibilités différentes (Myard, Mariton…) tout en étant d’accord sur l’essentiel.
Si les socialistes mettent en place la proportionnelle, l’UMP ne pourra plus récupérer les voix du FN, il y aura des députés du Front national, et donc à terme ils sont de toute façon condamnés à s’entendre, ou l’UMP ne reverra plus le pouvoir de sitôt.